Alors que l’Ethiopie compte l’un des plus fort taux de filles et de femmes excisées au monde – 80% d’entre elles ont été victimes de cette pratique – zoom sur l’un des programmes de lutte contre l’excision de Plan International, qui met l’accent sur la sensibilisation des communautés par des discussions.
Un programme mené dans 4 régions Ethiopiennes
Plan International intervient depuis 2012 en Ethiopie afin de faire reconnaitre les droits des filles, et aider les communautés à prendre conscience des dangers liés au mariage précoce et à l’excision, deux pratiques très ancrées dans la culture et la tradition éthiopiennes.
À ses débuts en 2012, le programme couvrait deux régions en Ethiopie : Amhara et la région du sud (RNNPS). En 2015, il est étendu afin de couvrir également la région de Gambella et d’Oromiya.
Convaincus de la force du collectif pour faire progresser les droits des enfants, nous appliquons dans ce programme, comme dans tous les autres, ce qui fait notre force : impliquer et faire participer les membres des communautés à la résolution des problèmes. Ainsi ce programme de lutte contre l’excision en Ethiopie consiste en une sensibilisation des communautés, chefs religieux et dirigeants face aux dangers de l’excision.
La sensibilisation par des discussions au sein des communautés est un véritable outil de lutte car, grâce à cela, le changement provient des communautés elles-mêmes. Il est important que les représentants de tous les groupes prennent part à cette lutte : hommes, femmes, jeunes, personnes âgées et chefs religieux et communautaires. Cela signifie que chacun sera entendu et que l’information sera partagée avec les autres groupes au sein d’autres communautés.
Des résultats positifs
Depuis le début de ce programme, à la lutte contre l’excision a avancé.
Ainsi, en 2013, sur 10 villages où Plan International est intervenu, 92 % des nouveaux nés filles n’ont pas subi l’excision.
Parallèlement, à Bona Zuria, dans la région du sud, 14 communautés ont déclaré l’abandon de l’excision dans leur loi communautaire. Cette prise de décision est très importante car, bien que locale, la loi de la communauté prédomine sur la loi nationale officielle.
Des filles rejoignent la lutte
Dans une école de Bona Zuria, Plan International a également mis en place un Club des filles « non-excisées », constitué d’environ 50 filles. Les membres de ce club sont formés aux conséquences de l’excision afin de jouer le rôle de transmetteur dans leurs communautés.
Lenteta, 16 ans :
« Dans le passé, mes amies et moi avions l’habitude de discuter de quand et comment notre excision allait avoir lieu. Maintenant, nous parlons de ce que nous pouvons faire pour mettre fin à l’excision. Parce que l’excision fait partir de notre histoire et est une tradition respectée, nous avions hâte de la recevoir – même si nous ne savions pas exactement ce que cela voulait dire. Quand Plan International a créé le Club des filles non-excisées à l’école, je n’ai pas du tout adhéré aux premiers abords. Je ne pensais pas que c’était une bonne idée d’arrêter l’excision. Quand les membres de Plan International ont expliqué à notre classe les conséquences de l’excision, j’ai complètement changé d’avis et j’ai décidé de rejoindre le club. Quand mes amies et moi avons décidé de nous sauver de cette monstruosité, nous avons aussi décidé de sauver les autres filles par la même occasion. »