« J’aidais ma mère à préparer le dîner quand elle a fondu en larmes. Je me suis approchée d’elle et je lui ai demandé ce qui n’allait pas. Elle m’a prise dans ses bras et m’a répondu : ton père t’a trouvé un futur mari. Tu vas bientôt nous quitter. »
J’ai été mariée à l’âge de 12 ans. Je ne veux pas que ma fille subisse le même sort.
« J’étais une enfant quand j’ai donné naissance à mon premier bébé. »
À 15 ans, Aïsha a fui les conflits au Nigéria avec ses parents et ses quatre frères et sœurs et s’est installée dans le village de Minawao, dans le nord du Cameroun, qui sert actuellement de camp de réfugiés pour les populations victimes du mouvement terroriste Boko Haram. Face aux difficultés financières rencontrées par la famille, son père a décidé de la marier au fils d’un ami.
Les cas de mariages arrangés sont très fréquents au Cameroun, ainsi que dans le camp de réfugiés de Minawao. C’est pourquoi l’ONG Plan International sensibilise les parents aux conséquences néfastes du mariage infantile et des grossesses précoces sur les enfants.
Aïsha et sa mère ont assisté à une réunion organisée par notre ONG et ont décidé d’agir.
« J’ai été mariée à l’âge de 12 ans. », confie la mère d’Aïsha. « J’étais moi-même une enfant quand j’ai donné naissance à mon premier bébé. J’ai tellement souffert que j’en suis restée traumatisée. Je ne veux pas que ma fille subisse le même sort. »
Mère et fille ont reporté la situation aux agents communautaires du camp qui travaillent en lien étroit avec les équipes de Plan International pour que les droits des enfants soient respectés.
Je me marierai quand je serai indépendante financièrement
Après plusieurs rendez-vous avec le père d’Aïsha et nos équipes, ce dernier a accepté d’annuler le mariage de sa fille de 15 ans et de l’inscrire à une formation professionnelle en couture.
j’apprends un métier pour pouvoir devenir autonome.
Un véritable soulagement pour la jeune fille : « Je choisirai mon mari et je me marierai quand je serai indépendante financièrement et que je pourrai prendre soin de mes enfants et de mon mari. En attendant, j’apprends un métier pour pouvoir devenir autonome. » explique-t-elle, heureuse.
Plan International a mis en place le programme de protection des enfants et des filles dans le camp de réfugiés de Minawao en janvier 2016. La protection des enfants, en particulier des filles, constitue un axe majeur de travail face à l’accroissement du nombre de réfugié·e·s dans le pays. Notre ONG continue de mobiliser des fonds pour s’assurer que tous les enfants et toutes les filles jouissent de leurs droits et soient protégé·e·s contre toutes formes d’abus et de discriminations.