C’est une avancée historique pour les droits des filles : Plan International se réjouit de la déclaration du président du Niger, Issoufou Mahamadou, disant que le mariage d’enfant ne sera plus toléré.
Dans un pays où l’âge légal du mariage pour les filles est de 15 ans, cette déclaration peut changer la vie de millions de filles !
Une loi a été proposée pour que l’âge légal du mariage soit élevé à 18 ans mais elle n’a pas encore été adoptée. L’ONG Plan International espère que l’intérêt du président pour cette question accélère les choses.
« Le mariage d’enfant est une violation fondamentale des droits des filles », annonce Johnson Bien-Aime – directeur de Plan International au Niger. « Il prive les filles d’éducation, de protection, d’un emploi et d’être en bonne santé sexuelle ».
Le Niger est le pays dont le taux de mariage d’enfant est le plus élevé au monde. À cause de cela, les filles n’ont pas pu réaliser leur potentiel pendant des années. Nous saluons donc la déclaration du président qui n’attire pas seulement l’attention sur la santé de l’enfant et sur les problèmes de discrimination liées au genre, mais aussi sur l’éducation et le rôle clé qu’une fille peut jouer dans le développement d’un pays.
Le président a également demandé aux élus locaux de prendre leurs responsabilités. Selon l’ONG Plan International, aborder cette question au niveau local est de la plus haute importance.
« Au Niger, 3 filles sur 4 sont mariées avant leur 18 ans », explique Johnson Bien-Aime. « Cependant, dans certaines régions où nous travaillons, le taux est encore plus élevé. A Diffa, par exemple, 89 % des filles sont mariées avant 18 ans.
Les causes de ce fléau sont enracinées dans des croyances culturelles et sociales profondes, qui sont renforcées par les conditions juridiques, éducatives et économiques du Niger, et ce n’est qu’en travaillant avec les communautés – hommes, femmes et filles – que nous pourrons faire cesser cette pratique. »
Plan International met en œuvre plusieurs projets pour promouvoir l’égalité des sexes et mettre fin au mariage d’enfants : sensibilisation des communautés, formation de groupes de jeunes et de travailleurs sociaux, engagement des hommes et des maris pour les droits des filles et pour la santé sexuelle.
Selon Johnson Bien-Aime, il est urgent d’intensifier ces activités dans un contexte d’urgence, où les filles sont les plus vulnérables.
« En temps de crise, le mariage des enfants augmente parce que les filles sont considérées comme des actifs financiers – une opportunité de revendiquer la dot pour survivre pendant une crise alimentaire par exemple.
Pendant les conflits, les adolescentes sont susceptibles de subir des violences sexuelles et peuvent également se faire enlever par des groupes armés, où elles seront forcées de devenir des « épouses » et des combattantes.
Elles sont soumises aux violences sexuelles, exposées au VIH/SIDA ou autres maladies sexuellement transmissibles et sont souvent stigmatisées en tant que mères-enfants.
Le fait que notre président prenne position sur la question du mariage d’enfant nous encourage. Nous sommes déterminés à redoubler d’efforts pour y mettre fin et améliorer la vie des filles et des générations futures au Niger ! »