En Egypte, le harcèlement de rue est un facteur majeur de décrochage scolaire pour les filles. Dans certaines communautés du Caire, les taux de harcèlement sexuel sont alarmants. Découvrez le projet de Plan International pour rendre les villes plus sûres, pour que les filles restent à l’école et soient en sécurité !
Dans certaines communautés, avoir une fille harcelée sexuellement entache l’honneur de la famille. Les parents sont si anxieux d’éviter la honte qu’ils sont incités à garder leur fille à la maison.
Ainsi, près d’un cinquième des enfants abandonnent leur scolarité avant la fin des études élémentaires. Pourtant, l’école est obligatoire jusqu’à 14 ans.
Maintenir les filles à l’école
« Si mon père me voit passer devant des garçons, il peut se méprendre et me retirer de l’école », explique Yara, 16 ans. « Il va s’inquiéter de ma réputation et craindre que l’on parle mal de moi. »
Grâce à ce projet, Plan International aide les filles à comprendre qu’elles ont le droit de vivre sans violence et d’aller à l’école.
Les filles bénéficiaires du projet se réunissent chaque semaine dans des clubs et font des jeux de rôles pour s’entrainer à réagir si leurs parents les encouragent à abandonner l’école.
« Depuis que j’ai rejoint le projet, j’ai pris conscience de mes droits. J’ai le droit à l’éducation. Je ne devrais pas abandonner à cause des dangers auxquels je suis confrontée », raconte Soaad, 14 ans.
« Avant si mon père m’avait dit de ne pas aller à l’école, j’aurais cédé. Plus maintenant. »
Le club vise à donner aux filles la confiance et les outils nécessaire pour faire face à leurs parents s’ils pensent que la meilleure façon de les garder en sécurité est de les empêcher de sortir.
Des cours d’autodéfense sont dispensés. Ils rassurent les parents et donnent aux filles un autre moyen de se protéger en cas d’agression.
Impliquer les hommes
Pour faire changer les normes sociales qui perpétuent le harcèlement et promouvoir des interactions saines et sûres entre garçons et filles, le projet de Plan International pour rendre les villes plus sûres implique aussi les garçons et les hommes.
Dans le club, on encourage l’estime de soi des garçons et la mixité avec des activités artistiques et sportives. Souvent, c’est la première fois de leur vie que les garçons sont mélangés aux filles. Ils apprennent alors que les filles qu’ils voient dans la rue méritent le même respect que leurs amies du club.
« Avant de participer au club, je pensais que ma sœur devrait quitter l’école et rester à la maison après l’école primaire », explique Ahmed. « Je pensais que les filles n’avaient pas droit à l’école parce que quand elles sortent, elles sont harcelées.
Maintenant, je me rends compte que les filles peuvent faire tout ce que les garçons peuvent faire. Les garçons et les filles se complètent les uns les autres, ils et elles ont exactement les mêmes droits. »
Des chauffeurs de tuk tuk sûrs ont été identifiés comme personnes de confiance pour emmener les filles à l’école pour qu’elles ne risquent pas d’être harcelées sur le chemin.
Plan International Egypte sensibilise les parents, les responsables gouvernementaux et les communautés aux droits, à la participation et à la protection des filles.
Depuis 2015, 1 000 filles et 400 garçons ont été sensibilisé·e·s, et de nombreuses filles ont pu rester à l’école.