En Équateur, plus de 60 % des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences. Elles sont victimes de harcèlement et de violences sexuelles dans la rue, à l’école, au travail et dans les transports en commun. Un fléau qui porte atteinte à leur liberté de circuler dans l’espace public.
Mais une nouvelle génération de jeunes soutenue par Plan International entend bien mettre fin aux comportements sexistes et rendre leur ville plus sûre !
« Ma voisine m’a raconté qu’un homme dans un bus bondé la harcelait et que son petit ami lui avait répondu que c’était de sa faute parce qu’elle portait un jean moulant », nous raconte une jeune équatorienne de 14 ans.
Trop de filles sont contraintes par la peur, les obligeant à abandonner l’école, les empêchant de travailler ou même de quitter leur domicile. Ces filles souffrent en silence. Les témoins n’interviennent pas, les filles sont culpabilisées et les autorités n’apportent que très peu de soutien.
Les violences sexuelles à l’égard des filles sont si courantes qu’elles sont considérées comme normale. Personne, nulle part dans le monde, ne devrait avoir à vivre cela.
Mais une nouvelle génération de jeunes soutenue par Plan International prend position et entend bien mettre fin aux comportements sexistes et rendre leur ville plus sûre. De jeunes garçons et de jeunes filles âgé·e·s de 12 à 18 ans s’engagent au sein des clubs mis en place par Plan International et apprennent, par le biais d’ateliers, à réfléchir et à parler du harcèlement sexuel et des violences sexistes.
Lady, 19 ans, est une jeune militante équatorienne. Dans la communauté de Lady, les filles et les jeunes femmes sont exposées à de nombreuses formes de violence, la plus courante étant le harcèlement de rue. Souvent, les filles ont peur de sortir seules ou d’emprunter les transports en commun.
« Nous ne sommes pas libres de nous promener dans la rue. Si nous portons une jupe courte, les hommes risquent de nous frapper ou de nous crier des choses obscènes. Les filles pensent souvent que c’est de leur faute lorsque les hommes les harcèlent. Cela fait peur parce que vous ne savez pas quoi faire et que l’incertitude vous met en colère dans ces situations.
Je milite et je deviens une leader pour montrer que les femmes sont égales aux hommes. Ma mission est de sensibiliser les garçons et les hommes aux violences sexuelles et à la culture sexiste. Nous pouvons changer ces croyances », affirme Lady.
Jhon enseigne aux garçons et aux filles à penser et à parler du harcèlement sexuel, du sexisme et des stéréotypes qui sont toujours présents dans leur communauté. « J’entends des pères dire à leurs filles que les filles doivent rester à la maison, qu’il est de leur devoir de prendre soin de leurs frères et sœurs. Je crois qu’il est possible de changer les mentalités. Nos futurs dirigeants et nos futures dirigeantes grandissent avec des mentalités différentes. »
« Mon plus grand rêve serait que ma famille et mes sœurs aient toutes les chances de réussir. Qu’elles puissent étudier. Qu’elles puissent devenir des femmes respectées par les hommes. Qu’elles puissent vivre dans une communauté où elles n’ont pas peur de sortir », exprime Jhon avec émotion.
Crédits photos : Greetje Van Buggenhout