L’ONG Plan International, active en Somalie pour lutter contre la pandémie du Covid-19, signale une augmentation considérable des mutilations génitales féminines (MGF) dans le pays en période de confinement.
Une situation déjà dramatique…
« Nous observons ces dernières semaines une augmentation massive des MGF (toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme) », alerte Sadia Allin, responsable de l’ONG Plan International en Somalie.
Les familles recourent à cette pratique alors que leurs filles ne vont plus à l’école et restent confinées à la maison. En raison notamment du ralentissement économique engendré par le coronavirus, les exciseuses exercent ces activités de subsistance néfastes et font du porte à porte pour vendre leurs services.
La crise du Covid-19 affaiblit considérablement les efforts pour éradiquer la pratique des MGF en Somalie, où 98 % des femmes demeurent affectées, taux le plus élevé au monde. Alors que l’excision reste légale en Somalie, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) estime que 290 000 filles y subiront une forme de MGF en 2020.
…Fortement aggravée par le COVID-19
Les restrictions de déplacement imposées pendant le confinement limitent les possibilités de sensibiliser les communautés aux dangers de cette pratique.
Les MGF représentent les formes les plus extrêmes de violence à l’encontre des filles et des femmes
Cette pratique constitue une violation brutale des droits et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes. « Nous demandons au gouvernement que la réponse au Covid-19 intègre la lutte contre les MGF et contre toutes les violences de genre ! » conclut Sadia Allin.
Alors que plus de 200 millions de filles et de femmes ont subi cette pratique dans le monde, la pandémie pourrait provoquer une augmentation des MGF et affecter 2 millions de filles supplémentaires au cours de la prochaine décennie (prévisions FNUAP).