Au Libéria, suite à la hausse des cas de Covid-19, le pays est en état d’urgence sanitaire. Les écoles sont fermées, perturbant fortement l’éducation des enfants, en particulier des filles qui ont déjà du mal à accéder à l’éducation en raison de croyances culturelles et traditionnelles. De nombreuses filles ont maintenant peur que le virus ne mette un terme à leurs espoirs et à leurs rêves.
Peur de ne plus retourner à l’école
Praise, 13 ans, a toujours rêvé de devenir créatrice de mode et espère visiter Paris après avoir terminé sa scolarité. Elle se confie : « Je suis bouleversée. L’école me manque terriblement. Mes camarades de classe et mes professeurs aussi. À la maison, j’aide ma mère pour les tâches ménagères et je me renseigne sur la pandémie. »
Praise essaie de passer une partie de sa journée à lire ses vieux manuels scolaires pour ne pas accumuler trop de retard. Mais sans professeur, cela devient de plus en plus compliqué.
« Cela aura de graves conséquences sur l’éducation des filles et beaucoup ne pourront peut-être pas terminer leur scolarité comme prévu », s’inquiète-t-elle.
Janet, 14 ans, ajoute : « Je ne suis pas à l’école pour l’instant et cela m’affecte vraiment car ce que j’allais apprendre à l’école, je ne l’apprendrai plus. »
Une situation difficile pour cette jeune fille qui souhaite devenir la prochaine femme présidente du Libéria et qui espère que son rêve deviendra réalité si elle travaille dur.
Une situation plus menaçante pour les filles
« Si je lui demande de l’aide, il me demandera des relations sexuelles en échange. »
Janet est aussi profondément préoccupée par l’impact économique de l’isolement sur des filles comme elle et sur des femmes comme sa mère qui élève seule leurs enfants.
Janet craint qu’elles soient victimes de violence en raison du manque de nourriture et de produits de base pendant la crise.
« Ma peur avec ce virus au Libéria est que les femmes souffrent vraiment. Si je n’ai pas de nourriture et qu’un garçon a de la nourriture, si je lui demande de l’aide, il me demandera des relations sexuelles avant de m’en donner », explique-t-elle.
Pour soutenir des filles comme Praise et Janet, Plan International travaille avec le ministère de l’Éducation pour développer des cours d’apprentissage à diffuser à la radio. Les sujets vont de la littérature aux mathématiques en passant par les sciences sociales, entrecoupés de conseils et de messages de santé promouvant le bien-être des étudiants et de leurs familles.
Au-delà de combler le vide dans l’apprentissage, nous travaillerons également à protéger les enfants vulnérables – en particulier les filles – des violences, de l’exploitation, des abus et de la négligence.