La pandémie de COVID-19 a des effets dramatiques sur les filles et les jeunes femmes du monde entier. La hausse rapide des violences contre les filles et les femmes s’annonce catastrophique. Dans de nombreux pays, des rapports font état d’une augmentation considérable des appels aux numéros d’aide aux victimes de violences domestiques, de la demande de lieux d’hébergements sûrs et de signalements de violences à la police.
La maison n’est pas un espace sûr
Alors des millions de personnes sont confinées chez elles, la maison n’est pas un espace sûr pour de nombreuses filles et femmes. Le stress important lié au confinement peut aggraver les inégalités existantes et provoquer une montée de la violence à la maison. De même que les effets de l’épidémie sur la santé ainsi que des problèmes économiques aigus pour les familles et les communautés contribuent à augmenter les tensions.
Les services de protection ne sont plus prioritaires
Les filles et les femmes rencontrent de grosses difficultés à accéder aux services dédiés aux victimes de violences
Du fait du confinement, les filles et les femmes sont de plus en plus coupées des réseaux sociaux vitaux. Elles rencontrent de grosses difficultés à accéder aux services dédiés aux victimes de violences, tels que des espaces sécurisés et des numéros d’appel d’urgence. Elles peuvent également avoir un accès limité aux services de police et de justice.
Comme c’est souvent le cas lors d’urgences sanitaires, il est à craindre que les missions des services de protection soient détournées pour se concentrer sur la lutte contre la COVID-19. Et notamment les services essentiels aux besoins des filles et des femmes, tels que les prises en charge, les services de santé, de santé mentale et de soutien psychosocial.
Alors que les pays font face à un nombre croissant de cas de COVID-19 et que les systèmes de soins de santé sont sous tension, le financement et les services d’autres secteurs, comme la protection, ne sont plus prioritaires.
Des effets dévastateurs à vie
Les recherches de Plan International montrent que, pendant les crises, les adolescentes sont particulièrement vulnérables. Vivre une crise peut impacter tous les aspects de leurs vies tels que l’éducation, la sécurité, la santé, la santé sexuelle et reproductive et les droits y afférant, leurs moyens de subsistance et leur capacité à être des citoyennes actives.
Comme le montre notre étude suite à la crise d’Ebola de 2014, pendant les crises, les filles et les jeunes femmes sont souvent contraintes de trouver des moyens de subsistance pour leur famille avec parfois pas d’autres choix que la prostitution ou un mariage précoce et forcé. Les filles issues de communautés marginalisées et les handicapées sont particulièrement touchées.
Prendre spécifiquement en compte les filles
Pour protéger les droits de toutes les filles et femmes pendant et après l’épidémie de coronavirus, il est essentiel que les gouvernements veillent à ce que les services de protection soient maintenus dans les dispositifs de lutte contre la pandémie. Ils doivent être reconnus comme des services essentiels et continuer d’être financés à toutes les étapes de l’épidémie. Les préoccupations liées au sexe et à l’âge doivent être prises en compte afin que les besoins spécifiques des filles ne soient pas négligés.
Il est important que ces structures s’adaptent en proposant des services à distance tels que des conseils téléphoniques, des hotlines et des campagnes radiophoniques. Et ce, dans les langues parlées par les filles et via des canaux sûrs pour elles.
Dans les plans de lutte contre le COVID-19, les filles ne sont pas spécifiquement prises en compte alors qu’elles sont souvent les plus touchées. Les enjeux sont trop importants ! Les filles ne peuvent pas être laissées pour compte, leurs besoins doivent être satisfaits, leurs voix doivent être entendues et leur protection doit être prioritaire.
En faisant un don pour nos actions de réponse au COVID-19 dans les pays en développement, vous nous permettrez de continuer à protéger la santé des enfants et à lutter pour que les droits des filles et des garçons soient respectés, qu’importe le contexte.