Le programme « CHAMPIONNES », co-créé par Plan International France, l’AFD et la FIFA s’est lancé au Bénin, au Togo et en Guinée. Moubarakou SALAMI, le chef de projet du programme Championnes a accepté de répondre à une interview afin de nous en dire plus sur ce projet.
Comment s’articule le partenariat entre l’AFD, la FIFA et l’ONG Plan International sur le terrain ?
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet CHAMPIONNES pour le renforcement de l’émancipation des filles du Bénin, Guinée et Togo, les bureaux pays de Plan International travaillent en bonne intelligence avec les bureaux de l’AFD et les fédérations nationales de football représentant la FIFA.
Une bonne coordination avec les bureaux pays de l’AFD
A l’étape actuelle du projet, le partenariat avec l’AFD se caractérise au niveau des pays, par le partage d’information, les réunions de coordination virtuelles et la concertation dans le cadre des activités de démarrage notamment le lancement et l’atelier de planification. Le personnel de l’AFD donne des appuis techniques dans la formulation des messages clés et la gestion de la communication.
Par ailleurs, des synergies ont été créées avec d’autres projets financés par l’AFD dans les trois pays. Ainsi, sur la base d’un mapping des acteurs dans les zones d’interventions de CHAMPIONNES, un arbitrage fait par les CO a conduit à une répartition des villages d’intervention et des cibles, qui favorise la mutualisation des ressources des projets de façon à réaliser une économie d’échelle et enrôler davantage de cibles. Toutefois, les mécanismes de coordination mis en place entre ces projets assurent la cohérence, évitent les doublons et permettent de clarifier les rôles et responsabilités de chaque acteur afin d’éliminer tout risque de confusion.
Un début de partenariat avec les fédérations nationales de football représentant la FIFA
Les CO des trois pays ont initié des discussions avec les fédérations nationales de football sur leur participation à la mise en œuvre du projet notamment l’appui à l’encadrement technique des équipes, organisation des matchs, mise à disposition et aménagement des aires de jeux et autres modalités pratiques du football féminin. En Guinée, la fédération a soumis une demande d’exonération au Ministère des Finances pour l’enlèvement des équipements donnés par la FIFA au port de Conakry. Ainsi, la Fédération Guinéenne de Football s’engage à accompagner la mise en œuvre du projet à travers ses démembrements sur le terrain à savoir les ligues régionales de Football (Région), les districts de football (Préfecture), les sous districts de football (Sous-préfecture), les communautés (quartiers et secteurs) et les associations composées d’anciens footballeurs et fans du football à la base. Elle sert aussi de courroie de transmission vers le Ministère des Sports.
Au Togo, la désignation du point focal de la fédération de football a été faite alors qu’au Bénin, les réflexions sont en cours sur les perspectives de synergie dans la détection des talents de footballeuses professionnelles.
Comment est organisé le programme sur le terrain (lien avec les COs, les partenariats locaux, etc.) ?
La mise en œuvre opérationnelle du projet sur le terrain est assurée par des organisations de la société civile et des animateurs communautaires avec une supervision des équipes de projets/programmes et des bureaux décentralisés de Plan International (PIIA). Elle implique également plusieurs acteurs et structures de l’Etat dont ceux des Ministères clefs tels que ceux des Sports, Affaires sociales et des enseignements secondaire, technique et professionnel.
Une intervention coordonnée pour une efficacité dans la mise en œuvre
Dans la perspective d’une efficacité dans la mise en œuvre, les COs ont tôt fait de prendre attache avec les acteurs institutionnels que sont les ministères ayant un lien avec le projet et les fédérations nationales de football, recruté des OSC afin de poursuivre dans la dynamique de renforcement des capacités nationales et d’initier des échanges avec les leaders communautaires et acteurs d’influence.
Ainsi, les trois pôles d’intervention suivants ont été développés :
- Le pôle d’animation : il est assuré par les ONG locales partenaires de mise en œuvre ou directement par des animateurs qui sont chargés de la mobilisation sociale, suivi de proximité, mise en œuvre des activités. Elles interviennent avec l’appui des animateurs communautaires qui interagissent directement avec le personnel technique des services déconcentrés des ministères des Sports, Affaires Sociales et de la Micro Finance, Enseignements Secondaire, technique et de la Formation Professionnelle ainsi que ceux des Mairies ;
- Le pôle de coordination : assuré par les COs notamment l’équipe de projet dont une équipe régionale avec l’appui technique de FNO et BNO. Ils ont pour rôle la supervision générale de la mise en œuvre des activités sur le terrain, l’appui conseil, ainsi que le suivi et le rapportage technique et financier. Ils interagissent avec les directions des services déconcentrés de l’état impliqués dans la mise en œuvre de CHAMPIONNES notamment les directions départementales de l’éducation, sport et protection sociale. A celles-ci, s’ajoutent les préfectures, faîtières d’artisans, associations de parents d’élèves, groupements et organisations de jeunes, femmes et hommes ;
- Le Pôle d’appui : animé par les départements de Plan International : Programme, Grants, Finances, partenariat. Ils interviennent aux plans technique et stratégique à travers l’influence pour la visibilité et l’ancrage institutionnel de CHAMPIONNES. A cet effet, ils contribuent à la mise en place des partenariats stratégiques en faisant le plaidoyer auprès des ministères des Sports, Affaires Sociales et Microfinance, Enseignements Secondaire, technique et de la Formation Professionnelle, Fédération Béninoise de Football. Sur le terrain, les partenaires locaux sont à la fois des bénéficiaires et acteurs. En effet, tout se fait par eux, avec eux et pour eux. Des discussions sont menées au préalable avec eux avant toute activité afin d’identifier l’approche la plus adéquate et répartir les rôles. Ainsi, Les partenaires locaux sont au cœur du processus d’implémentation du projet.