La participation de Doreen au programme « Safe and Inclusive Cities » de Plan International en Ouganda l’a aidée à changer de vie. Après avoir été exploitée sexuellement lorsqu’elle était jeune fille, Doreen possède désormais sa propre entreprise et s’engage dans la défense des droits des filles et des femmes. « Je suis maintenant pleinement impliquée dans la défense des droits des filles et la lutte contre toutes les formes d’exploitation sexuelle. »
L’exploitation et les violences sexuelles en Ouganda
Doreen a dû abandonner l’école prématurément car ses parents n’avaient pas les moyens de payer ses frais de scolarité. Trois mois plus tard, elle a été invitée dans un bar karaoké par ses amis qui lui ont dit qu’elle pourrait y trouver un emploi. Une fois sur place, elle a découvert que le bar était en réalité un club de strip-tease et une maison close : c’est de cette façon qu’elle a commencé à être exploitée sexuellement.
« Pour faire face à la situation, j’ai commencé à consommer toutes sortes de drogues, notamment de l’alcool, de la marijuana et des cigarettes. Plus je restais, moins je me souciais d’utiliser des préservatifs – c’était au client de décider. J’ai été violée à plusieurs reprises et j’ai souffert de nombreux maux. J’étais fatiguée et j’en avais assez de ce genre de vie ».
En Ouganda, l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales est bien établie dans de nombreuses villes et est en augmentation. Les filles sont recrutées de différentes manières. Si certaines sont directement manipulées par des propriétaires de bar, d’autres se voient promettre du travail ou sont attirées par leurs amis qui leur promettent un bon style de vie, de la nourriture, des vêtements et un abri. Les filles issues de familles pauvres ou ayant plus de fragilités sont délibérément ciblées, car elles ont souvent le sentiment de n’avoir aucune autre option.
Les programmes de Plan International luttent contre l’exploitation sexuelle
Pour aider les filles comme Doreen à se libérer du cycle destructeur et abusif dans lequel elles se trouvent, Plan International travaille avec l’ « Uganda Youth Development Link » (UYDEL) dans le cadre de notre programme Safe and Inclusive Cities (SAIC). Ils apportent leur soutien aux jeunes qui sont exposés à l’exploitation et qui risquent de contracter le VIH, en mettant l’accent sur la réinsertion des filles qui ont été victimes d’exploitation sexuelle.
« Lorsque l’on m’a présenté UYDEL, qui propose des formations professionnelles et des formations sur les moyens de subsistance,je pensais que je rêvais et pourtant c’était bien réel… soudain, la joie a rempli mon cœur. UYDEL m’a formé à la couture, ce qui a ouvert la voie à ma réussite. Après avoir suivi un cours, j’ai reçu un kit de démarrage comprenant une machine à coudre », explique Doreen.
Le projet gère des centres d’accueil pour les jeunes, dont cinq sont des espaces sûrs réservés aux filles, où les adolescentes et les jeunes femmes peuvent acquérir des compétences professionnelles allant de la coiffure à la menuiserie. Nous proposons également une formation aux compétences commerciales, des stages et des kits pour aider les jeunes à se lancer.
« Actuellement, je dirige mon propre atelier de couture après avoir contracté un prêt auprès du groupe d’épargne des jeunes pour acheter trois autres machines et d’autres matériaux. Mon rêve est d’employer et de former d’autres filles qui ont été exploitées sexuellement. Je gagne maintenant un revenu mensuel régulier et je suis en mesure de répondre à mes besoins fondamentaux sans avoir à me livrer au commerce du sexe », explique Doreen, qui a maintenant 24 ans.
« Ma participation au projet a marqué un tournant dans ma vie et je n’ai jamais regardé en arrière. Il m’a montré un monde meilleur, plein d’opportunités et de compétences comme la couture, l’alphabétisation financière, le plaidoyer et la gouvernance, la confiance en soi et la manière d’économiser mon capital et de renforcer ma relation avec mes parents. »
Doreen est désormais une championne des droits des filles et des femmes. « Je suis maintenant une femme d’affaires et un défenseur des droits des jeunes, je forme également les personnes qui souhaitent apprendre la couture. Je suis tellement fière d’avoir quitté le commerce du sexe et d’avoir regagné la confiance de ma famille et de mes amis. »
Les rêves d’enfants n’ont peut-être aucun sens, mais Plan International France fera tout pour qu’ils existent.