Causes et conséquences du manque d’accès aux formations professionnelles
L’accès à la formation professionnelle
Dans le monde, le manque d’accès aux formations professionnelles limite les opportunités d’emplois et met en péril le développement social, économique et politique des jeunes. En pratique, cela signifie que de nombreux·euses jeunes, en particulier de jeunes femmes, ne peuvent pas acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi décent, acquérir une indépendance économique et contribuer efficacement au développement des sociétés. Les filles et les femmes font face aux discriminations de genre telles que les écarts de salaires, les obstacles à l’évolution dans leur carrière. Avec une insertion socio-économique plus complexe, elles font également face à d’autres restrictions en matière de propriété ou d’accès aux services financiers.
Les formations professionnelles permettent aux individu·es de développer leurs compétences, de gagner en autonomie et, souvent, de s’épanouir dans leur vie professionnelle. Elles les aident à développer leur confiance en soi, peuvent les encourager à l’entreprenariat et à la mise en place d’initiatives durables pour leurs communautés.
L’accès aux formations professionnelles joue un rôle essentiel dans la réduction du chômage, en particulier chez les jeunes femmes et les populations vulnérables. En assimilant des compétences professionnelles valorisées et valorisables, elles ont de meilleures chances d’obtenir un emploi stable et rémunérateur.
L’inclusion sociale, facteur d’égalité des genres
L’inclusion sociale est essentielle pour promouvoir l’égalité. L’inclusion sociale des jeunes femmes, et plus largement des minorités, passe notamment par la mise en avant d’opportunités équitables d’apprentissage et d’emploi pour tous·tes. Pour atteindre cet objectif, il est crucial de créer des opportunités équitables en termes d’apprentissage et d’emploi.
En favorisant des environnements inclusifs et en encourageant la participation de tous·tes, nous construirons des sociétés plus justes et équitables où chaque personne a la possibilité de réaliser son plein potentiel, indépendamment de son genre, de sa catégorie sociale, de sa religion ou de son appartenance à une minorité.
Les causes du manque d’accès aux formations professionnelles
- Le manque de moyens et de matériel : à cause du manque de moyens alloués à l’éducation et aux formations professionnelles gratuites, les formations existantes sont souvent peu nombreuses et onéreuses. Au sein des familles à faible revenu, les jeunes femmes ne sont généralement pas formées car elles aident leurs parents à subvenir aux besoins du foyer.
- Les stéréotypes de genre : les jeunes femmes sont confrontées à des obstacles dans l’accès aux formations professionnelles notamment en raison des préjugés assignés à leur genre. Ainsi, si l’éducation des garçons est encouragée, l’éducation des filles est considérée comme facultative et la charge des tâches domestiques leur revient le plus souvent. Elles ont alors moins, voire pas de temps libre, ni de moyens économiques pour s’engager dans une formation professionnelle. Cette disparité contribue à perpétuer les inégalités de genre dans l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes femmes.
- Les mariages forcés : les mariages forcés conduisent le plus souvent à l’interruption prématurée de la scolarité des filles, les empêchant ainsi de poursuivre des études supérieures ou de se former professionnellement. Les responsabilités liées au mariage et à la vie familiale peuvent restreindre leur disponibilité pour se consacrer à des formations et à des opportunités d’apprentissage. La dépendance économique accrue des femmes à l’égard de leur conjoint, les prive de l’autonomie nécessaire pour investir dans leur propre développement professionnel et personnel.
- Le manque d’information sur les formations existantes : dans certaines communautés, les jeunes femmes ne sont pas toujours au fait des formations professionnelles à leur disposition. Face au manque de sensibilisation et d’information sur la manière dont elles peuvent cultiver leurs compétences, cela leur est difficile de prendre des décisions éclairées concernant leur parcours de formation.
- Les discriminations à l’embauche : les discriminations dont les femmes, et plus largement les minorités, sont particulièrement victimes limitent leurs opportunités d’embauches et nuisent à leur perception de leurs propres capacités. En l’absence de modèle, d’exemple ou de soutien, les jeunes femmes peuvent manquer de confiance et se voir perdues dans leur choix d’orientations professionnelles.
- Les conflits et les crises : dans les zones affectées par les conflits, les guerres ou l’instabilité politique, l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle se trouvent sérieusement entravé. Les infrastructures de formation sont fréquemment détruites. En situation de crise, le déplacement des populations et les conditions de vie précaires entravent la continuité des formations professionnelles.
Les conséquences du manque d’accès aux formations professionnelles
Le manque de compétences professionnelles crée des inégalités dans la recherche d’un emploi stable et bien rémunéré pour les jeunes. Les jeunes femmes sont désavantagées dans l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, ce qui nuit à leur employabilité. Ces disparités entraînent des lacunes dans les compétences professionnelles des femmes et freinent leur qualification pour certains emplois et leur autonomisation.
Lorsque les jeunes n’ont pas accès aux formations professionnelles adéquates, elles et ils peuvent être contraint·es de se tourner vers le secteur informel de l’économie pour gagner un revenu sans qualification professionnelle. Ces emplois informels sont souvent caractérisés par l’absence de protection sociale, de salaire équitable et de conditions de travail décentes et encadrées par la loi. Cette absence de protection augmente les risques d’exploitation et de violations des droits des travailleur·euses des jeunes.
Le manque d’accès aux formations professionnelles pour les jeunes femmes implique qu’elles peinent à développer les compétences nécessaires pour remettre en question les normes patriarcales. En étant assignées à des emplois moins qualifiés, elles restent dans une position d’infériorité socio-économique, renforçant ainsi les déséquilibres de pouvoir, limitant leur participation aux postes à responsabilité et leur influence dans les domaines économiques, politiques et sociaux.
Le manque d’accès aux formations professionnelles perpétue le cercle de pauvreté, en renforçant la dépendance économique des femmes envers les hommes et restreignant leur autonomie financière. En étant privées de compétences à forte valeur ajoutée, les jeunes femmes se retrouvent souvent contraintes d’accepter des emplois précaires et peu rémunérateurs, limitant ainsi leurs perspectives d’ascension sociale.
Les actions de Plan International
Plan International agit pour que les jeunes femmes bénéficient d’une formation professionnelle de qualité, qu’elles puissent accéder au marché du travail, jouir d’opportunités égales aux hommes pour un travail convenable et un salaire égal, s’épanouir et jouer un rôle décisif dans la société.
Les programmes mis en place par Plan International sont axés sur l’autonomisation financière et l’insertion économique des jeunes femmes. Ils soutiennent la participation citoyenne des femmes et les encouragent à devenir actrices du développement de leur pays.
En Inde, par exemple, l’ONG Plan International France conduit le programme Saksham pour favoriser la participation économique des jeunes femmes en Inde. Dans un pays où seulement 29 % des jeunes femmes sont actives sur le marché du travail, le programme mène des actions de sensibilisation pour mobiliser les jeunes filles et encourager les entreprises locales à changer leurs pratiques. Il offre des formations axées sur l’anglais, l’informatique et les compétences numériques, ainsi qu’une préparation aux entretiens d’embauche complétée par un suivi personnalisé. Des sessions de formation en compétences de vie sont également proposées pour encourager l’autonomie des jeunes femmes. Depuis 2010, le programme a formé 12 000 jeunes femmes, avec un taux d’insertion de 70 % sur le marché du travail indien !
Sur un autre continent, au Cameroun, l’ONG Plan International France a conduit le programme AVENIR II qui a favorisé l’intégration socio-économique de plus de 100 jeunes dont 70 % de fille.
Ces programmes fournissent aux jeunes, les compétences, les connaissances et les ressources nécessaires pour créer et développer leur propre entreprise ou pour accéder à des emplois décents et rémunérateurs. Les compétences visées regroupent notamment la création d’entreprise, la gestion financière, le marketing et la vente.
Chacune des actions mises en place a aussi pour objectifs de sensibiliser les jeunes aux normes de genre et de lutter contre les inégalités de genre. Chaque action tient compte des besoins et des aspirations des jeunes femmes, et plus largement des jeunes, et veille à ce qu’elles et ils puissent participer pleinement et équitablement aux transformations de la société.
Les formations professionnelles et entrepreneuriales permettent aux jeunes femmes d’acquérir les compétences et les ressources nécessaires pour sortir des systèmes patriarcaux.