En quoi s’engager pour l’égalité peut permettre aux hommes de s’affranchir des stéréotypes oppressants autour de la masculinité ? Un vaste sujet que nous avons questionné lors du dernier webinaire préparé par Louise et Zidane, membres du Plan des Jeunes ! Shadad et Soumouratou du mouvement national des filles (MoNaFi) étaient au micro pour partager un regard sur les masculinités au Bénin et le rôle des jeunesses dans le combat pour l’égalité.
Les masculinités au Bénin et ailleurs
23% d’hommes de 25-34 ans en France pensent qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. 1 jeune femme sur 3 dans le monde avait subi des violences physiques et/ou sexuelles. Des chiffres alarmants qui témoignent que dans les formes les plus extrêmes, les masculinités « toxiques » peuvent être dangereuses.
« La masculinité, c’est un ensemble de comportements et de langages dans un contexte socioculturel que l’on associe aux hommes et qui sont définis comme « non féminisés », explique Shadad. « Au Bénin, l’homme est considéré comme un être suffisamment fort qui ne doit pas pleurer, qui ne doit pas fléchir face à certaines situations et qui, de surcroît, ne doit pas recevoir d’ordres ou de conseils de la part des femmes. Certaines tâches sont exclusivement réservées aux femmes, alors que certains privilèges relèvent seulement du droit des hommes », déplore-t-il.
Comment transformer les masculinités toxiques en masculinités positives
Alors, quelles sont les solutions qui permettront de renverser cette tendance ? Selon Soumouratou, Shadad et le mouvement MoNaFI, il faut commencer par le changement de mentalités. « Nous travaillons d’abord à déconstruire les normes sociales afin de remédier aux inégalités de pouvoir et de privilèges entre les personnes de genres différents … Nous proposons, par exemple, des activités qui visent à libérer les femmes du carcan dans lequel la société les a enfermées pendant longtemps. Il s’agit notamment des formations sur le leadership qui permettent aux femmes de pouvoir exprimer leur potentiel et leurs talents », explique Shadad. C’est d’ailleurs ce que les hommes vont gagner eux aussi si la vision des masculinités change : plus de liberté (de choisir un métier que l’on veut par exemple) et moins de pression sociale.
Cette déconstruction des normes socio-culturelles se heurte à des difficultés. La première, c’est la résistance au changement. Les hommes et même certaines femmes craignent souvent que l’égalité entre les filles et les garçons ne les dessert. Certains ont peur de perdre leurs privilèges. Il est alors important de convaincre tout le monde des bénéfices que les femmes et les hommes pourront titrer de l’égalité.
Selon Shadad, que ce soit au Bénin, en France ou ailleurs, il est essentiel de savoir adopter sa stratégie de lutte aux exigences socioculturelles : « ça suppose maîtriser l’environnement dans lequel l’on veut induire le changement et surtout comprendre réellement les motivations de chacun·e pour pouvoir réellement changer les choses ».
Pourquoi s’engager en tant que jeune pour l’égalité ?
C’est « une question de volonté » pour Shadad : « il faut que l’on se rappelle à chaque instant de ce qui nous a motivé à s’engager. Tant que les inégalités persistent, il ne faut pas renoncer à sa volonté de pouvoir induire du changement ».
Vous aussi, vous voulez s’engager pour l’égalité ? Rejoignez le Plan des Jeunes pour agir !
