Jusqu’à l’âge de 14 ans, Hellen n’est jamais allée à l’école. Elle passait la plupart de ses journées à aider sa mère dans les tâches domestiques ou à travailler dans les champs. Sa famille ne comprenait pas pourquoi il est important d’éduquer les filles, estimant que c’était une perte de temps et d’argent car les filles sont mariées lorsqu’elles atteignent l’adolescence et deviennent mères peu de temps après.

Quand les stéréotypes de genre entravent les droits des filles en Tanzanie

« Chaque matin, au bord de la route, je regardais mes frères et leurs amis aller à l’école. Je voulais y aller aussi, mais je pensais que l’école n’était pas faite pour les filles. Ma mère me préparait au mariage et à la prise en charge de la famille », explique Hellen.

Hellen fait partie des 1 400 filles non scolarisées âgées de 9 à 15 ans dans les régions de Geita et de Kigoma en Tanzanie, qui sont accompagnées par le projet « Keeping Adolescent Girls in School » (KAGIS) de Plan International, avec le soutien des autorités locales. En janvier 2023, un total de 521 adolescentes ont été inscrites dans des centres d’éducation de base gratuits à Geita et Kigoma et ont commencé leur éducation pour la première fois.

Le projet fournit aux filles une aide financière pour leur permettre de participer à des activités de sensibilisation et d’accéder aux informations essentielles sur leurs droits sexuels et reproductifs.

La pauvreté est le principal obstacle à l’éducation des filles en Tanzanie. Seules 27 % des filles terminent le lycée en Tanzanie et, parmi les enfants les plus pauvres, ce chiffre tombe à 6 %. Le projet sensibilise à l’importance de l’éducation, en particulier pour les filles, par le biais d’ateliers de discussions et de séances de sensibilisation avec les adolescent·es et les familles.

Après avoir assisté à l’un de ces ateliers les parents d’Hellen ont progressivement commencé à comprendre l’importance de l’éducation pour les filles. Au fil du temps, ils sont devenu·es plus ouvert·es à l’idée de laisser Hellen aller à l’école et ont finalement accepté qu’elle s’y inscrive.

« Je n’aurais jamais cru que mes parents changeraient d’avis sur mon mariage. Ils m’ont finalement permis d’aller à l’école, comme les garçons »

Hellen

L’équipe du projet et le responsable local de l’éducation ont aidé Hellen à s’inscrire à l’école primaire. Elle a rejoint un programme dispensant les bases d’une éducation pour les enfants non scolarisés âgés de 8 à 18 ans. Ce programme leur permet ainsi de réintégrer le système éducatif formel.

Accompagner les filles dans le début de leur scolarisation

« Je suis heureuse de pouvoir enfin commencer l’école pour la première fois de ma vie. Pendant des années, j’ai rêvé de pouvoir entrer dans une salle de classe et d’apprendre, mais je n’ai jamais pensé que ce serait possible. Désormais, j’ai la chance de pouvoir poursuivre mes études et de devenir enseignante », se réjouit Hellen.

Plan International a accompagné Hellen dans le début de ses études, en lui fournissant un uniforme scolaire, du matériel pédagogique et un vélo pour se rendre à l’école, qui se trouve à 4 km de chez elle.

La famille d’Hellen est très heureuse de voir que ce changement affecte positivement leur fille depuis qu’elle a commencé l’école et qu’elle est fière de ses réalisations. L’histoire d’Hellen est devenue une source d’inspiration pour d’autres familles du village, puisque 13 autres familles ont décidé d’autoriser leurs filles à aller à l’école. Le responsable de l’éducation dans la circonscription, M. Masayi, se réjouit de la scolarisation des filles :

« C’est encourageant de constater que nos efforts pour promouvoir l’éducation des filles font une réelle différence. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous pouvons créer un avenir meilleur pour toutes les filles de notre communauté »

M. Masayi

« Pendant de nombreuses années, les filles de notre communauté ont été laissées pour compte parce que leur éducation était considérée comme moins importante que la dot qu’elles pouvaient apporter à leur famille. Mais grâce à une meilleure sensibilisation sur ces questions, nous commençons à voir un changement de comportement. », explique M. Masayi.

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