En Indonésie, les règles sont un tabou social dont on parle rarement. Processus biologique naturel et normal, signe de bonne santé, les règles continuent d’être entourées de mythes et d’idées fausses. Cette compréhension limitée a pour conséquence que les filles ont souvent honte lorsqu’elles ont leurs règles, surtout lorsqu’elles sont moquées par les garçons. 

Pour prendre le problème à bras-le-corps, Plan International intervient dans les écoles pour susciter des discussions sur la santé reproductive, l’égalité des sexes et les règles. Des formations sont assurées par des élèves, des filles comme des garçons car l’implication de ces derniers est essentielle à la réussite du programme.

Jeanes, 11 ans, est fier de soutenir les filles de son école. « En tant que formateur, j’ai participé à différentes activités organisées par Plan International, notamment la campagne sur la santé menstruelle qui aide les garçons à comprendre les filles.”

Agir pour qu’aucune fille ne manque l’école quand elle a ses règles

Dans son école de Manggarai Regency, dans la province de Nusa Tenggara Est, les filles sont souvent victimes de brimades lorsqu’elles ont leurs règles, en particulier lorsqu’elles ont des fuites. D’où un sentiment de honte et une gêne qui les poussent à rester à la maison lorsqu’elles ont leurs règles. Près d’une fille sur sept manque un ou plusieurs jours d’école à cause de ses règles.

Jeanes estime qu’il est important que les garçons comprennent mieux ce qu’est la santé menstruelle.

« Si une fille a ses règles, les garçons ne doivent pas se moquer d’elle ou l’insulter. Cela permettra aux filles de se sentir moins gênées, puisque c’est normal d’avoir ses règles. »

Impliquer aussi les parents

Les parents ont également un rôle à jouer, selon Jeanes. « Les parents sont souvent génés lorsqu’ils expliquent à leurs enfants ce que sont les règles. Certains parents pensent même qu’il n’est pas nécessaire d’en parler aux garçons. »

Naturellement, cette attitude renforce les stéréotypes de genre et perpétue le cycle des inégalités. Il est difficile de briser les mythes sur les règles si les parents eux-mêmes y croient. D’où la nécessité de former les parents pour qu’ils puissent répondre correctement aux questions de leurs enfants.

Plus largement, défendre l’égalité des genres

Selon Jeanes, la défense de l’égalité entre les hommes et les femmes dans les écoles est un moyen essentiel de faire évoluer la situation. « Les initiatives prises à l’école peuvent mettre fin aux inégalités. Par exemple, en classe, le nettoyage de la salle de classe, le balayage, le ramassage des ordures, etc. ne devraient pas être effectués uniquement par les filles.”

En s’attaquant aux inégalités entre les sexes dans son école, Jeanes fait preuve d’un grand courage car, dans certaines régions conservatrices d’Indonésie, il peut être difficile, pour un jeune, de s’exprimer publiquement.

Mais Jeanes est convaincu :

« Il faut se battre pour l’égalité des genres car c’est un moyen d’améliorer la vie des filles, et des femmes qu’elles deviendront.”

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