Causes et conséquences des crises humanitaires sur les filles
Catastrophes naturelles, conflits armés, épidémies : dans de nombreux pays, les crises humanitaires dévastatrices se multiplient. Les filles en sont les premières impactées car elles sont les plus discriminées. Déjà fragilisées par des conditions de vie parfois précaires, c’est leur vie et leur avenir qui sont en péril.
Les causes des situations d’urgence
Dans les pays où il y a une augmentation des risques environnementaux et des tensions géopolitiques, les situations d’urgence se multiplient autour de causes diverses:
- Les conflits armés s’accompagnent souvent de violations des droits humains importantes, de déplacements de populations et de crises humanitaires.
- Les crises politiques et crises économiques peuvent provoquer des troubles sociaux, des inégalités, de la pauvreté ou encore des migrations massives.
- Les problèmes environnementaux et les catastrophes naturelles, tels que les tremblements de terre, les sécheresses, les typhons, etc. causent des destructions massives sur le long terme.
- Les épidémies et les crises sanitaires, tels que Ebola ou la Covid-19, ont des impacts tant sur la santé publique que sur la société en général : pénurie de ressources médicales, troubles psychologiques ou encore perturbations économiques.
Les conséquences sur la vie des filles
Que ce soit en raison de catastrophes naturelles, de crises sanitaires ou sociopolitiques, les situations d’urgences aggravent des inégalités existantes et entrainent des conséquences dévastatrices sur les populations touchées, et particulièrement sur les filles :
- Les déplacements de populations, au sein ou à l’extérieur du pays : les filles sont forcées de se réfugier dans des camps surpeuplés et insalubres, comme les filles rohingyas en exil au Bangladesh à partir de 2017. Ces camps sont souvent sans accès aux services de santé et peuvent devenir des zones dangereuses pour les filles.
- Les violences physiques, les abus sexuels et les viols : l’effondrement des structures sociales et des services de protection pendant les crises privent les filles d’un environnement sécuritaire, favorisant ainsi leur marginalisation et les exposant à des abus et violences.
- L’exploitation, le travail forcé, le trafic et l’esclavage domestique : les filles en situation de crise humanitaire sont toujours les premières soumises aux différentes formes d’exploitation, au détriment de leur croissance et de leur vie.
- Les mariages forcés et les grossesses précoces non désirées : déscolarisées et parfois séparées de leur famille, les mariages forcés et les viols deviennent beaucoup plus nombreux pour les filles.
- Les kidnappings et la séquestration : dans certaines régions du monde comme la région du lac Tchad où sévit Boko Haram, les filles sont confrontées à une violence sexiste incessante. Souvent utilisé comme crime de guerre, elles sont ciblées, enlevées, détenues, violées ou forcées à se marier.
- La perte de proches : les filles isolées, non accompagnées, orphelines ou séparées de leur famille sont livrées à elles-mêmes et plus vulnérables aux dangers.
- La destruction des domiciles, des établissements scolaires et des infrastructures de santé : la destruction des lieux qui offraient un espace sécurisé aux filles les prive de repères solides et d’un environnement de vie sain, et les expose aux dangers extérieurs.
- Les problèmes alimentaires et les famines : le continent Africain, par exemple, est sujet aux sécheresses à répétition. Cela entraine la malnutrition et l’affaiblissement des populations. Actuellement, 8 millions d’enfants âgés de 5 ans et moins risquent de mourir de malnutrition infantile.
- Les problèmes sanitaires : en temps de crise, les systèmes de santé se retrouvent souvent submergés ou dysfonctionnels, privant ainsi les filles d’un accès aux services de santé, notamment de santé menstruelle, et favorisant la propagation d’épidémies et de maladies infectieuses, comme lors de l’épidémie provoquée par le virus Ebola.
- La déscolarisation et l’arrêt des études : les filles déscolarisées ou non formées à un métier n’auront plus l’opportunité de se construire un avenir.
98%
des victimes de viol et d’autres formes de violence sexuelle en contexte de conflits sont des filles.
Plus d’1 fille sur 4
a peur d’être victime de violences sexuelles en contexte de crise.
2 fois moins
les filles réfugiées ont 2 fois moins de chance de suivre des études secondaires que leurs homologues masculins.
« Pendant la nuit, un homme s’est approché de moi et m’a touchée avec des intentions malsaines, en m’offrant à manger en contrepartie. Un autre a voulu m’emmener, me promettant de l’argent et de me protéger, en échange de services sexuels. J’ai peur d’en parler à mes parents. »
Shiuly, 14 ans, réfugiée rohingya au Bangladesh
Les actions de Plan International pour accompagner les filles
Parce que les filles sont les plus exposées aux dangers en cas de crise humanitaire, elles ont besoin d’une assistance immédiate, mais aussi sur le long terme pour construire leur avenir et l’avenir de leur pays. Voici quelques exemples des activités que nos équipes mènent sur place.
- Construction d’abris sûrs et de centres d’accueil
- Distribution d’abris, de matelas, de couvertures
- Soutien moral et psychologique pour aider les filles à retrouver une vie normale suite au traumatisme
- Création de salles de classe proches des communautés pour protéger les filles des dangers lors des trajets à pied.
- Distribution de kits de 1ers secours, de kits d’hygiène, de pastilles désinfectantes pour assainir l’eau
- Distribution de nourriture, d’eau potable, de moustiquaires, d’ustensiles de cuisine
- Distribution de kits d’hygiène pour l’hygiène corporelle
- Distribution de serviettes hygiéniques
- Installation de toilettes éclairées conçues pour les filles et les femmes.
- Construction d’espaces d’hygiène sûrs et éclairés pour les filles et les femmes.
- Installation de bennes à ordures pour stocker les déchets des populations confinées dans les camps.
- Distribution de kits scolaires
- Construction d’écoles et cours
- Rescolarisation et formation professionnelle des filles
- Création d’opportunités d’emploi pour les jeunes filles dans ces zones instables (facteur de stabilité et de paix)
- Formation des enseignants
- Sensibilisation du personnel éducatif et des familles à l’égalité filles-garçons et à l’importance de l’éducation des filles comme levier d’émancipation.
- Sensibiliser les filles pour mieux les préparer à agir en cas de catastrophes.
Les filles, actrices de paix
Les filles qui vivent ou qui ont vécu un conflit ont un rôle central à jouer dans l’élaboration de leur propre avenir, celui de leur communauté et de leur pays. Elles doivent être écoutées et impliquées dans la mise en œuvre des interventions d’urgence, mais également dans les processus de décision et de paix.
Nous devons veiller à ce que leurs voix soient entendues et à ce qu’elles soient considérées comme de réelles actrices de changement !
Ce que Plan International demande aux gouvernements
- Mettre en œuvre des cessez-le-feu immédiats et entamer des pourparlers de paix significatifs visant à instaurer une paix durable, en veillant à ce que les voix et les besoins spécifiques des filles et des jeunes soient pris en compte.
- Mettre fin et condamner toutes les violations graves commises à l’encontre des enfants dans les conflits, notamment le recrutement et l’utilisation par les forces armées et les groupes armés, les meurtres et les mutilations, les violences sexuelles, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les enlèvements et le refus d’accès à l’aide humanitaire.
- Soutenir une éducation sûre et inclusive pour les enfants et les jeunes, y compris l’éducation à la paix, le financement de la mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et les approches d’apprentissage alternatives lorsque les écoles sont fermées ou que les trajets sont trop dangereux.
- Cibler l’aide humanitaire en veillant à ce que les filles, les garçons et les jeunes aient un accès égal à la nourriture, à l’eau et aux abris, et à ce que les services destinés aux survivants de la violence soient prioritaires, notamment pour les filles et les jeunes femmes.
- Soutenir les économies locales et offrir des possibilités d’emploi afin que les filles, les garçons et les jeunes aient des options adaptées, reconnaissant leurs différents besoins, et soient moins exposés au recrutement dans des groupes armés, à des relations d’exploitation et à d’autres stratégies de survie à haut risque.
Nos actions de plaidoyer humanitaire
Grâce à un fonds dédié, le réseau Plan International se mobilise pour accompagner les filles, et plus largement les enfants, en situation d’urgence et construire un monde plus sûr où les enfants et les jeunes peuvent grandir en toute sécurité.
Les filles sont au cœur de nos projets car l’aide humanitaire est vitale pour les protéger, leur donner accès aux soins, les rescolariser si possible, et contribuer à reconstruire leur pays détruit. Notre action s’inscrit toujours dans une logique à long terme, pour faciliter leur retour à une vie normale.