Causes et conséquences du harcèlement sexuel des filles dans la rue
Chaque mois, 5 millions de personnes déménagent en ville dans les pays en développement. D’ici 2030, environ 700 millions de filles vivront en zones urbaines. Les filles qui habitent en ville font quotidiennement face aux dangers du harcèlement sexuel, au risque d’exploitation et à l’insécurité. Elles ne sont pas libres de circuler comme elles veulent dans l’espace public.
Des chiffres alarmants
80% des filles de Kampala, capitale de l’Ouganda, ne se sentent pas en sécurité dans les lieux publics.
70% des femmes au Pérou sont victimes de harcèlement de rue.
99 % des Égyptiennes interrogées par les Nations unies signalent avoir été victimes de harcèlement sexuel.
Les causes du harcèlement sexuel des filles
Des bâtiments et des quartiers entiers sont abandonnés par les gouvernements, intensifiant l’insécurité.
dans toutes les cultures les hommes pensent trop souvent qu’ils peuvent disposer du corps des femmes comme ils l’entendent.
même si le harcèlement est une violation des droits des filles et des femmes, ces dernières sont souvent vues comme coupables. On considère que c’est de leur faute si elle se font importuner et agresser à cause de leur comportement ou tenue jugés provoquants. De peur de ne pas être écoutées ou d’être rejetées par leur famille, elles préfèrent ne pas dénoncer leurs agresseurs et n’osent pas briser le silence ce qui plonge le monde dans un cercle vicieux.
quand elles s’expriment et portent plaintes, les filles ne sont pas écoutées. Les plaintes déposées n’aboutissent presque jamais à des sanctions judiciaires.
le harcèlement sexuel est une des nombreuses inégalités et discriminations que subissent les filles à travers le monde. Le manque d’informations sur le phénomène ainsi que le manque de sensibilisation des garçons aux droits des filles et à l’éducation sexuelle continuent d’alimenter ces formes violences.
Les conséquences du harcèlement sexuel des filles
- Déscolarisation
- Violences morales, physiques et sexuelles envers les filles
- Viols
- Décès
- Chômage et perte d’emploi, car les filles victimes d’harcèlement dans la rue préfèrent rester chez elles au lieu de se rendre à leur centre de formation ou à leur travail de peur d’être harcelées sur le trajet.
- Isolement
- Inégalités de genre
Dans certaines communautés, avoir une fille harcelée sexuellement entache l’honneur de la famille. Les parents sont si anxieux d’éviter la honte qu’ils sont incités à garder leur fille à la maison.
« Beaucoup de filles sont retirées de l’école car les parents ont peur que le harcèlement de rue entache l’honneur de la famille. »
Dr Jacinthe Ibrahim, responsable de programme à Plan International Egypte
Les actions de Plan International pour mettre fin au harcèlement sexuel dans la rue
- Sensibilisation : parler de la situation des filles implique aussi les garçons et les hommes, encourage l’estime de soi et la mixité dans les espaces publics. Par exemple, aujourd’hui, les garçons ont davantage accès en ville aux équipements sportifs que les filles.
- Nous sensibilisons les parents, les responsables gouvernementaux et les communautés aux droits, à la participation et à la protection des filles.
- Nous encourageons les filles à faire valoir et à défendre leur droit à circuler librement, à occuper les espaces publics et à dénoncer les harceleurs en mettant en place des clubs d’activistes.
- Nous apprenons aux filles à se défendre grâce à des cours de self défense.
- Nous impliquons les garçons dans les activités de sensibilisation notamment grâce au sport.
- Les filles sont parties prenantes et sont mobilisées pour identifient elles-mêmes les problèmes qui les concernent.
- Nous identifions et formons des personnes clés de confiance pour accompagner les filles dans leurs déplacements, comme les chauffeurs de tuk tuk sûrs, contrôleurs et les conducteurs de bus.
- Nous travaillons avec les décideurs locaux pour trouver des solutions durables visant à améliorer les conditions de vie et de liberté des filles en ville.
« Depuis que j’ai rejoint le club mis en place par Plan International, j’ai la confiance nécessaire pour réagir. Je sais maintenant que si je vois une fille se faire importuner, je peux la défendre et que d’autres personnes m’aideront à la protéger. »
Lan, 16 ans, au Vietnam
Plan International a également lancé « Free to be », une carte interactive gratuite et simple d’utilisation qui permet aux jeunes femmes d’identifier et de partager les lieux dans la ville où elles ont peur, mais aussi ceux où elles se sentent en sécurité. Les données ont été analysées et utilisées par Plan International pour s’assurer que la sécurité des jeunes femmes est une priorité pour les décideurs politiques dans la conception d’espaces et de services publiques.
Le projet safer cities
L’objectif de Plan International est de rendre les villes sûres, responsables et inclusives pour les filles, les adolescentes et les femmes. Nous voulons une sécurité et une mobilité accrue des filles en ville, un meilleur accès aux espaces publics, une participation active et significative des filles dans le développement et la gouvernance urbaine.
Un projet nommé « Safer Cities » est actuellement mis en œuvre dans 16 villes dont New Delhi en Inde, Hanoi eu Vietnam, Le Caire en Egypte, Kampala en Ouganda, Nairobi au Kenya, Lima au Pérou, San Francisco au Etats-Unis, et Honiara sur les Îles Salomon. Nous espérons passer à 20 villes dans le monde au cours des prochaines années.
Grâce à ce projet, nous voulons lutter contre les rapports de force entre les filles et les garçons, contre les relations de pouvoir inégales et contre les normes sociales néfastes qui perpétuent l’insécurité et l’exclusion des filles dans les villes.
Nous permettons aussi aux filles de discuter des problèmes auxquels elles sont confrontées. Selon nous, il est essentiel que les filles soient écoutées pour que leurs besoins spécifiques en matière d’accès aux espaces publics, de transport et d’accès aux services de la ville soient pris en compte.
Les équipes de Plan International apprennent aux filles à se protéger – et à protéger les autres – du harcèlement sexuel. Elles apprennent aux filles à défendre leur droit de circuler librement et sans crainte dans les espaces publics qui leur appartiennent tout autant qu’aux garçons et aux hommes.
« Plan International m’a aidé à connaître mes droits, à me rendre plus forte, à prendre confiance en moi, pour me défendre et défendre mes camarades filles dans ma communauté. »
Zaharah, 17 ans en Ouganda.