J’ai appris un métier pour survivre dans mon pays en guerre
Mère de 4 enfants, Grace Anyo fait partie des 100 femmes récemment diplômées de l’Institut de formation professionnelle de Kapoeta au Soudan du Sud, qui propose des formations en génie électrique, couture, soudure, entrepreneuriat…
AVANT, JE DÉPENDAIS DE MON MARI POUR TOUT
Grace, qui a abandonné l’école en 6e année d’école primaire, n’avait jamais imaginé obtenir un jour un diplôme. Enfant, elle passait d’un camp de réfugiés à un autre. Sa famille disposait de peu d’argent et avait choisi de favoriser l’éducation de ses 2 frères.
« J’ai dû abandonner l’école pour aider ma mère à gagner de l’argent. Mais aujourd’hui, à 27 ans, après 4 mois de cours de couture et de conception de vêtements, je suis diplômée ! »
« Avant, je dépendais de mon mari pour tout. Il nous était de plus en plus difficile de faire face à la hausse constante des prix. Parfois, nous devions nous priver de manger pendant plusieurs jours car son salaire n’était pas versé à temps. Maintenant, nos deux revenus nous permettent de joindre les deux bouts. » se réjouit Grace.
Après avoir appris différentes techniques de couture, Grace a rejoint un groupe de couture communautaire et a commencé à utiliser ses nouvelles compétences. Elle raccommode et dessine des vêtements sur le marché local et utilise ses bénéfices pour acheter de la nourriture et payer les factures médicales de ses enfants.
JE PEUX MAINTENANT SUBVENIR AUX BESOINS DE MA FAMILLE
Les cours, mis en place par Plan International, sont proposés dans le cadre de notre programme de formation professionnelle pour les jeunes dans les États d’Equatoria Centre et Est du Soudan du Sud. Il est financé par la Commission européenne, ce qui a permis à Grace et à d’autres jeunes femmes dans la même situation de suivre des cours gratuitement.
« C’était une opportunité incroyable que je ne pouvais pas laisser passer. Ma famille est très fière de moi ! »
Le projet a été lancé en juillet 2015, avec pour objectif principal de doter les jeunes, et notamment les filles, de compétences leur permettant de devenir des personnes actives dans leurs communautés et de réduire les vulnérabilités liées aux conflits.
Le projet a formé 870 jeunes dans différentes filières professionnelles, la plupart d’entre eux ont trouvé un emploi. D’autres se sont associés pour créer des entreprises et gagnent maintenant assez pour subvenir aux besoins de leur famille.