Je me bats contre la traite des enfants au Népal
La traite des enfants est un vrai fléau au Népal. Pour y mettre fin, Plan International a mis en place des programmes de contrôle aux frontières. Ranjana, ancienne professeure en fait partie. Elle défend les enfants en dépit des grandes difficultés qu’elle rencontre tous les jours. Témoignage.
Avec sa casquette bleue siglée Plan International, Ranjana arrête un à un, tous les véhicules avec des enfants à bord pour traverser la frontière vers l’Inde.
Elle vérifie s’ils sont accompagnés ou non. Ranjana demande les papiers d’identité de l’enfant et de son accompagnateur. S’ils ne sont pas en mesure de les montrer, elle reporte la situation à la police et en garde une copie.
Ranjana travaille pour le programme d’information sur la lutte contre la traite au Népal* mis en place par l’ONG Plan International près de la frontière indienne.
Tous les jours, environ 200 véhicules passent sous son contrôle dont des bus, des camions, des chariots tirés par des chevaux et même des vélos ou des motos.
« J’ai empêché à des centaines de filles et de femmes népalaises d’être victimes de traite. »
Ce n’est pas un travail facile : « Parfois, nous nous faisons crier dessus et menacer. C’est compliqué d’identifier les trafiquants mais nous leur demandons toujours leurs papiers pour vérifier ce qu’ils disent », explique Ranjana.
Cette ancienne professeure a toujours été engagée pour les enfants : « C’est tellement important de protéger la vie des enfants que j’ai décidé de travailler pour eux, peu importe à quel point c’est difficile.
Ici, je peux sauver des vies. Mon travail a contribué à empêcher des centaines de filles et de femmes népalaises d’être victimes de traite en Inde. »
Des points de contrôle similaires ont été créés à Banke à l’Ouest du Népal et à Sunsari à l’Est, région où la traite est la plus importante du pays.
Une étude récente du gouvernement népalais a montré que les enfants les plus à risque sont les enfants marginalisés, en échec scolaire, illettrés et/ou issus de foyer en difficultés sociale et économique.
En plus des contrôles, des informations sur la sécurité pendant la migration et des contacts d’urgence sont distribués aux personnes qui quittent le pays pour des raisons économiques.
Tous les ans, des milliers de personnes émigrent en Inde pour trouver du travail traversant une frontière ouverte qui ne demande aucun passeport pour entrer dans le pays.
Madhuwanti Tuladhar, coordinateur en protection de l’enfance pour Plan International Népal explique : « Nous choisissons des zones de frontières pour ouvrir nos programmes car le taux de traite humaine y est très élevé et il y a beaucoup de passages ».
Pour endiguer le manque d’information des Népalais sur ce fléau, Plan International met également en place des actions de sensibilisation dans les communautés.
Depuis que ces programmes ont été lancés en août 2017, 254 enfants ont pu éviter de passer la frontière. Des cas graves ont été signalés aux autorités, par Ranjana et son équipe.
Après le séisme de 2015, la traite des enfants a augmenté de 15% au Népal.
Pour inverser la tendance, Plan International a ouvert 5 programmes d’informations dans les deux régions affectées par la catastrophe. Ce sont 100 000 véhicules qui ont été contrôlés et 500 cas suspects reportés aux autorités.
*Ce programme a été mis en place par Plan International USA depuis juillet 2017