En février 2019 le Plan des Jeunes et Plan International France ont lancé le mouvement des jeunes en faveur de l’égalité filles-garçons dans les pays en développement. Dans ce cadre, le premier appel à projet du mouvement a été initié. Son but ? Fournir un appui technique et financier à 3 porteur·euse·s de projets en lien avec l’égalité filles-garçons dans les pays en développement.
A l’issue d’une délibération trois projets ont été sélectionnés, ceux de Fatoumata, Féris et Marjolaine.
Fatoumata Gassama est une étudiante en droit de Nantes qui se décrit comme animée par son engagement en faveur de la dignité humaine. Interpellée depuis l’adolescence par la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) à travers le monde, c’est en 2018, lors de son service civique que l’idée de son projet émerge.
Elle raconte : « Je suis partie de mon histoire personnelle. Je n’ai pas été excisée mais 80% des femmes autour de moi ont été mutilées. A l’adolescence, au travers de films (« Fleur du désert ») et de livres (Khady, mutilée), j’ai découvert des parcours de femmes qui m’ont complètement bouleversé. J’ai au fur et à mesure compris que cette pratique avait touché beaucoup de femmes de mon entourage. A partir de là, j’ai compris que je voulais agir contre cette pratique et m’engager. »
A travers la création d’une exposition et d’outils ludiques, Fatoumata souhaitait sensibiliser les adolescent·e·s et les jeunes adultes aux problématiques liées aux MGF. C’est chose faite. Crée en 2018 par Fatoumata, le projet Ubuntu, a participé à l’appel à projet lancé par le mouvement et a été l’un des trois lauréat·e·s. Avec l’aide de Plan International France et de la ville de Nantes, l’exposition a pu voir le jour et le projet de Fatoumata rencontre déjà un grand succès.
Féris Barkat, 17ans, est lui aussi l’un des lauréats de l’appel à projet lancé par le mouvement des jeunes en faveur de l’égalité filles-garçons dans les pays en développement en 2019. Son projet était de monter un concours de plaidoirie sur la thématique de l’égalité filles-garçons dans les pays en développement afin de sensibiliser les lycéens de Strasbourg sur ces questions. Il nous parle ici de son projet, des objectifs, des succès mais aussi des obstacles rencontrés :
« Après avoir participé au concours de plaidoirie du mémorial de Caen, je me suis dit que l’éloquence permettait d’évoquer des thématiques très diverses de manière originale et pertinente. La parole peut, selon moi, changer les actions ou du moins les perceptions de l’auditoire et en ce sens avoir un impact majeur. Intéressé depuis très jeune par l’égalité de genre j’ai décidé de choisir comme sujet pour mon concours de plaidoirie « l’égalité filles-garçons dans les pays en développement ».
Après avoir répondu à l’appel à projet du mouvement en détaillant les objectifs et les besoins que j’avais, j’ai eu la chance de faire partie des trois lauréats. Dans un premier temps, Plan International France et le Plan des Jeunes m’ont épaulé techniquement pour construire mon projet, en me guidant dans l’élaboration d’une stratégie et en cadrant mes objectifs. Dans un second temps ils m’ont apporté un soutien financier.
Par ailleurs, étant secrétaire de l’association « AFS Alsace », j’ai pu également bénéficier de leur soutien pour l’organisation, nous avons même fusionné nos projets en alliant le concours de plaidoirie à une remise de diplômes.
Une fois les bases du projet posées, la recherche de participant·e·s a constitué un enjeu majeur. En effet, seul des binômes composés d’une fille et d’un garçon pouvaient participer. Chaque binôme avait cinq minutes pour dénoncer une situation d’inégalité de genre dans un pays en développement. Il a été difficile de trouver un nombre suffisant de participant·e·s mais celles et ceux qui ont accepté se sont réellement investit dans le projet et cela m’a appris que la qualité primait réellement sur la quantité dans ce genre de concours. Cinq binômes se sont présentés et toutes les interventions ont été riches et instructives.
Cette expérience m’a beaucoup appris et notamment qu’il ne fallait pas hésiter à pousser les portes et à solliciter de l’aide lorsqu’on est jeune et que l’on souhaite monter un projet. C’est grâce à mes partenaires que j’ai notamment pu avoir une salle, du matériel, les prix mais aussi une présence médiatique. »
Marjolaine, 29ans, a quant à elle pu créer son exposition sur les femmes Tadjik guide de montagne grâce à l’appel à projet du mouvement.
Après un séjour dans la région du Pamirs au Tadjikistan dans le cadre d’un projet de solidarité permettant aux femmes de la région d’accéder à la profession de guide de montagne, Marjolaine a décidé de faire de son expérience une exposition.
Grâce à cette exposition elle souhaite sensibiliser les français et les françaises aux enjeux entourant l’accès à l’emploi des femmes dans les pays en développement. Vecteur d’émancipation économique et personnel, l’accès à des emplois auparavant réservés aux hommes est une ressource parfois essentielle pour ces femmes issues d’une région au trois quart recouverte de montagne.
Son exposition sera visible à la bibliothèque universitaire de Grenoble du 22 janvier au 9 mars et au Club Alpin Français de Grenoble du 3 au 20 février.