Au Honduras, la talentueuse artiste Ana, 17 ans, née sourde et muette, a souffert d’exclusion et de discrimination durant toute son enfance. Encore aujourd’hui dans le monde, les enfants handicapé·e·s ont 10 fois moins de chance que les autres enfants d’aller à l’école. Depuis qu’elle suit une formation avec Plan International, Ana apprend à communiquer à travers son art et retrouve l’espoir d’un avenir.

Donner accès à une éducation inclusive représente un réel espoir d’avenir pour beaucoup d’enfants handicapé·e·s comme Ana. Cela leur permet d’acquérir de nouvelles compétences, de développer leur potentiel et de participer à la vie de leur communauté. Cela joue également un rôle considérable au niveau de la société et des communautés puisque cela permet de lutter contre les stigmatisations et les discriminations dont sont victimes les personnes handicapées.

Nous voulons le meilleur pour notre fille

Les parents d’Ana, Silvano et Maribel ont 8 enfants : Rudy, Ana, Alicia, Juan, Elisa, Alma, Andrea et le nouveau venu dans la famille, José, âgé d’à peine 3 mois. La famille d’Ana vit dans une maison relativement petite, puisqu’ils sont 10 à vivre dans deux pièces. Dans la pièce principale se trouvent la cuisine, la salle à manger et le salon. La seconde sert de chambre principale à toute la famille. Pour offrir une éducation à ses enfants, sa famille a dû faire beaucoup de sacrifices puisque leur unique revenu provient du travail de Silvano. Malgré des revenus modestes, la famille d’Ana a permis à Rudy, sa sœur aînée, d’obtenir un diplôme en comptabilité et finance.

Lors de notre rencontre, Maribel, la mère d’Ana, nous raconte le parcours de sa fille, sourde et muette depuis la naissance et les espoirs qu’elle nourrit depuis sa formation artistique avec Plan International. « Nous avons réalisé qu’Ana ne pouvait pas entendre car elle ne disait jamais rien et ne faisait pas attention à ce que nous disions. C’était très difficile pour nous, car comme tous les parents, nous voulions le meilleur pour nos enfants », nous raconte Maribel.

10 fois moins de chance que les autres enfants d’aller à l’école

Malgré son handicap, Ana est allée à l’école et a terminé sa 6e année, bien que l’école ne voulait pas l’inscrire au début « parce qu’il n’y avait aucun professeur pour elle ». Aujourd’hui, elle écrit, lit, tisse et dessine avec une habileté remarquable.

« Plan International nous a beaucoup aidés et est une des seules organisations à avoir soutenu Ana. Personne d’autre n’a voulu nous aider pour qu’elle s’instruise. Elle a été à l’école pendant quelques années, mais ensuite, ils m’ont dit que cela n’en valait pas la peine et l’ont fait partir », nous explique Silvano, le père d’Ana.

Grâce à l’art, je peux enfin m’exprimer

L’année dernière, Plan International a mis en place des ateliers de formation artistique dans une école voisine de leur communauté. Lorsque Cristian Gavarrete, artiste local et animateur de l’atelier, a découvert qu’Ana était une artiste de talent, il l’a invitée à suivre les cours pour l’encourager à développer son talent. Après avoir suivi une formation artistique, Ana a rejoint le club de dessin de l’école de sa communauté. Nous aidons également sa famille à chercher une école spécialisée dans laquelle Ana pourra poursuivre ses études.

Les œuvres d’art et la broderie d’Ana représentent tout ce qu’elle aimerait pouvoir exprimer avec des mots. Ses thèmes de prédilection sont les paysages, les animaux, les scènes familiales et les espaces de vie de sa communauté. Sa famille espère qu’Ana pourra poursuivre ses études afin d’acquérir de nouvelles connaissances et réaliser son rêve de vivre de son art.

« La vie d’Ana a été très difficile, elle veut grandir comme tous les autres enfants. Maintenant, j’espère que de nouvelles opportunités se présenteront à elle », dit son père.

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