En Egypte, il est commun pour les filles d’être excisées. Marwa, 17 ans, était une des nombreuses filles destinées à être mutilée lors d’un rituel décrit comme “une opération médicale par laquelle toutes les filles doivent passer”. Mais après avoir appris la vérité grâce au programme de Plan International, elle a convaincu sa mère de ne pas la forcer à subir cela.
PERMETTRE AUX FILLES DE S’EXPRIMER LIBREMENT
Marwa vit dans un quartier du Caire. Proche de sa maison se trouve un centre communautaire dans une rue très fréquentée où le bruit du trafic y est constant. Le bâtiment, réparti sur plusieurs étages, permets d’accueillir les jeunes et leurs parents pour rejoindre les sessions encadrées par Plan International. En améliorant la communication entre les parents et les enfants, ces sessions leur permettent d’en apprendre plus sur les droits des enfants et notamment sur les dangers des mutilations génitales pour les filles et les femmes.
« Grâce à Plan International, j’ai la possibilité d’exprimer mes opinions librement et de discuter de n’importe quel sujet. »
Marwa confit qu’elle avait l’habitude d’être timide et silencieuse et qu’elle ne partageait jamais ses opinions ouvertement. Cette situation a changé depuis qu’elle a rejoint le programme « Champions du changement » de Plan International. Elle y a appris la santé et les droits sexuels et reproductifs et s’est aussi impliquée dans d’autres projets de Plan International.
Marwa raconte que lorsque sa mère a parlé d’excision pour la première fois, elle n’avait aucune idée de ce que c’était. Lorsqu’elle lui a demandé ce que cela signifiait, sa mère lui a répondu qu’il s’agissait d’une opération médicale traditionnelle par laquelle toutes les filles du village devaient passer. Mais après avoir participé aux sessions de Plan International au centre communautaire, elle a découvert la vérité sur les mutilations génitales féminines, ce qui se passe réellement pendant cette procédure et les conséquences dramatiques qu’elle engendre chez les filles.
« En fait, on ne devrait même pas parler de « chirurgie médicale », cela n’a rien à voir avec la médecine. C’est une mutilation génitale. »
Après avoir pris conscience des dommages de l’excision, Marwa a raconté à sa mère ce qu’elle avait appris et sa mère a accepté qu’elle ne soit pas excisée. « J’ai même parlé à mes amies des méfaits de cette procédure et des raisons pour lesquelles elles ne devraient pas la subir », nous dit-elle. Marwa dit qu’elle saisit toutes les occasions de poser des questions aux coordinateurs de Plan International sur la santé sexuelle et reproductive ou sur tout autre sujet qui l’intéresse.
LUTTER CONTRE l’excision EN EGYPTE
En Égypte, 92 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi une forme quelconque de mutilations génitales féminines. Pourtant, l’excision ne présente aucun avantage pour la santé. Au contraire, ces mutilations peuvent provoquer des problèmes tels que des hémorragies, des problèmes urinaires, des problèmes vaginaux, des difficultés de menstruation, un risque accru de décès des nouveau-nés, des problèmes psychologiques et même la mort.
Dans cette région du Caire, le nombre de familles qui choisissent de faire exciser leurs filles semble diminuer. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des statistiques exactes car les mutilations génitales se déroulent en secret, le personnel du projet de Plan International estime que son travail commence à porter ses fruits puisque le nombre de filles excisées a diminué d’environ 20 %.
Les chefs religieux constituent l’un des groupes cibles du projet « Champions of Change”. Par l’intermédiaire de Plan International, ils reçoivent une formation sur les thèmes de la santé reproductive, y compris les mutilations génitales féminines et leurs conséquences négatives sur la vie des filles. En tant que groupe influant au sein de la communauté, les chefs religieux peuvent ensuite sensibiliser les familles. Le personnel de Plan International affirme que le projet a eu un grand impact au sein des communautés, car les familles disposent désormais de plus d’informations sur les mutilations génitales féminines.
Marwa est déterminée à poursuivre ses efforts pour lutter contre la pratique de l’excision et peut, grâce à ses connaissances, commencer à sensibiliser sa communauté. « Je donne des séances de formation aux enfants. J’encourage également certains de mes voisins, dont une de mes ami·e·s, à assister aux sessions. Ils l’ont fait et ont beaucoup appris. Ma mère me soutient toujours et nous traite de la même manière, moi et mon jeune frère. Après chaque session, elle me demande ce que j’ai appris et elle a même assisté à certaines sessions elle-même. »