Alors que le Liban connait l’une des pires crises économiques de son histoire, l’épidémie de Covid-19 aggrave la situation du pays et la vulnérabilité des habitant.e.s. Les filles adolescentes, particulièrement les réfugiées, luttent quotidiennement contre la faim, la précarité menstruelle et le risque de violence. Tel est le constat que dresse l’ONG Plan International dans sa dernière étude sur le terrain.
Chiffres clés :
- Plus d’1/3 des adolescentes n’ont pas accès aux protections périodiques. Une situation qui s’aggrave pour les réfugiées : parmi elles, 2/3 sont des réfugiées syriennes.
- Les 2/3 (66 %) des adolescentes n’ont pas les moyens financiers d’acheter des serviettes hygiéniques. Une situation qui s’aggrave pour les réfugiées : parmi elles, plus de la moitié sont des réfugiées syriennes.
- 64 % du personnel soignant manquent de nourriture pour les 2 prochaines semaines. Une situation qui s’aggrave pour les réfugié.e.s : parmi ces dernièr.e.s, 2/3 sont des réfugié.e.s syrien.ne.s.
- Les 3 principaux facteurs de stress pour les adolescentes au sein des communautés libanaises et des réfugié.e.s syrien.ne.s :
- L’impossibilité de retourner à l’école
- Le confinement à la maison
- Le manque de nourriture
- Plus de la moitié (51 %) des adolescentes relèvent une augmentation du temps consacré aux tâches ménagères, contre 20 % chez les adolescents.
- 37 % des répondants adultes considèrent que la violence domestique et la violence entre partenaires intimes constituent le principal risque pour les femmes et pour les filles.
- Près d’un tiers (32 %) des adolescentes signalent le harcèlement ou les discriminations comme dangers rencontrés dans les camps de refufigé.e.s.
- 83 % des femmes n’ont pas accès aux services de santé sexuelle et reproductive, par crainte de la transmission du Covid-19.
Source : ONG Plan International
Plus de 1 100 adolescentes et adolescents, soignant.e.s, familles ont participé à cette étude (sondage et entretiens) menée par l’ONG en avril 2020, avec 50 % de citoyen.ne.s libanais.e.s et 50 % de réfugié.e.s syrien.ne.s
Contexte :
La pandémie du Covid-19 aggrave les effets la crise économique au Liban. La pire qu’ait connu le pays. Avec un taux de chômage qui atteint 40 % et une dette nationale de 85 Mds USD, le Liban se trouve dans une situation économique précaire.
Il abrite environ 1 M de réfugié.e.s syrien.ne.s et plus de 180 000 Palestinien.ne.s. Avec une population d’à peine 4,5 M d’habitant.e.s, le Liban accueille le plus grand nombre de réfugié.e.s par habitant.e dans le monde depuis 2011.
Colin Lee, directeur de Plan International au Moyen-Orient : « La pandémie de Covid-19 au Liban démultiplie l’impact négatif de la grave crise économique que connait le pays et elle affecte les plus fragiles. Elle aggrave de surcroît la vie des filles libanaises et des réfugiées syriennes, déjà en situation de vulnérabilité, qui luttent désormais contre la faim, le risque de violence, une mauvaise hygiène et le manque d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. »
Faits :
Les filles réfugiées syriennes au Liban restent les plus durement touchées par le Covid-19
- Les filles des communautés défavorisées du Liban manquent cruellement de nourriture et de produits de première nécessité, tels que des serviettes hygiéniques.
- Les conditions de vie des Libanaises et des réfugiées syriennes, déjà en situation de vulnérabilité, se sont empirées : ce sont les filles et les femmes qui subissent le plus gros de la crise. Nombre d’entre elles sont désormais dépourvues d’équipements de base et d’accès aux soins de santé.
Colin Lee, directeur de Plan International au Moyen-Orient : « Notre étude montre clairement que les filles réfugiées syriennes au Liban restent les plus durement touchées par la pandémie de Covid-19. »
Réponse de Plan International :
Objectif : 100 millions d’euros pour protéger certain.e.s des enfants les plus vulnérables du monde et leurs communautés contre les impacts de Covid-19. La réponse de l’organisation, couvrant au moins 50 pays, dont le Liban, se concentre sur l’aide aux enfants – en particulier les filles, qui sont touchées de manière disproportionnée par la crise.
Depuis 2017, l’ONG Plan International travaille en partenariat avec des organisations locales, nationales et internationales pour renforcer les capacités et répondre aux besoins des citoyen.ne.s libanais.e.s et des enfants réfugié.es au Liban.
Au Liban, l’ONG a développé un plan d’urgence face à l’épidémie de Covid-19 pour répondre aux besoins les plus urgents des personnes vulnérables, en particulier les enfants et les adolescentes. Leur protection, leur éducation, ainsi que sur les mesures d’hygiène et de sensibilisation au Covid-19 constituent les priorités de programme d’urgence.
Pour toute interview de :
- Colin Lee, directeur de l’ONG Plan International au Moyen-Orient
- Yvan Savy, directeur de l’ONG Plan International en France
Contacter Julien Beauhaire
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Photo © Plan International – Sima Diab
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