Depuis la nuit du jeudi 14 mars, les équipes de Plan International redoublent d’efforts pour secourir les victimes du cyclone meurtrier Idai dont le bilan ne cesse de s’alourdir. On déplore aujourd’hui plus de 1 000 personnes mortes et des centaines de milliers de personnes déplacées.
Malgré l’apaisement des eaux, les survivantes et les survivants se retrouvent démuni·e·s, sans toit et vulnérables aux risques de maladies. Comme Luisa, 16 ans, qui a perdu son grand-père noyé dans les inondations.
C’est pourquoi nous avons acheminé d’urgence un avion de France arrivé vendredi à Beira au Mozambique transportant 5 tonnes de bâches qui serviront d’abris aux survivant·e·s. Les bâches ont notamment été distribuées aux écoles pour reconstruire les toits emportés et permettre aux enfants de retourner à l’école.
Nous distribuons aussi des protections hygiéniques pour les filles et des moustiquaires pour éviter la propagation du paludisme. Nous réparons les canalisations pour redonner aux populations accès à l’eau potable et ainsi éviter les risques de maladies telles que le choléra, la diarrhée aigue et le typhoïde.
Tout recommencer
Selon le gouvernement du Mozambique, près de 141 000 personnes ont été déplacées et plus de 7 400 personnes ont été identifiées comme vulnérables. Pour venir en aide aux survivant·e·s, Plan International achemine en ce moment plus de 5 tonnes de bâches à ceux et celles qui sont devenu·e·s des sans-abri dans la ville de Beira et dans la région de Buzi.
« Les eaux s’apaisant, de nombreuses familles ont hâte de rentrer chez elles, mais leurs maisons ont été emportées. Les bâches les aideront à reconstruire leurs maisons et à tout recommencer », a déclaré Tambuzgani Msiska, responsable de la gestion des risques chez Plan International.
Les écoles transformées en abris et les enfants privés d’école
Les bâches ont été distribuées aux écoles détruites ou sans toit. « La plupart des écoles sont devenues des abris de fortune temporaires pour les personnes déplacées par le cyclone. Après avoir aidé les survivant·e·s à reconstruire leurs maisons, nous aiderons à la reconstruction des écoles pour que l’éducation puisse reprendre dans les zones touchées », nous explique Tambuzgani.
En situation de crise, avoir ses règles et rester propre est un défi
Plan International distribue également des kits de dignité aux filles et aux femmes, dont beaucoup sont enceintes ou viennent d’accoucher. Les kits contiennent des articles d’hygiène, des protections hygiéniques, ainsi que d’autres articles spécialement conçus pour les besoins des filles et des femmes en situation d’urgence et de crise.
Au Zimbabwe, nous reconnectons les sources d’approvisionnement en eau pour 20 000 survivant·e·s
Le cyclone Idai a atteint le Zimbabwe le vendredi 15 mars, provoquant des inondations massives et des glissements de terrain touchant des dizaines de milliers de personnes. La tempête a causé une destruction généralisée des infrastructures. Les routes et les ponts, dans la région particulièrement touchée de Chipinge, ont été emportés et les communautés sont restées bloquées.
De nombreuses villes et villages sont privés d’eau courante depuis deux semaines après que les canalisations et les réservoirs aient été emportés lors des glissements de terrain et des inondations. Dans une des villes, 20 000 personnes se retrouvent sans eau après la destruction des canalisations.
Dans le cadre de notre intervention d’urgence, Plan International a fourni au conseil municipal le matériel nécessaire pour effectuer les réparations. Les travaux sont actuellement en cours, l’eau devrait être reconnectée prochainement. « Actuellement, les gens n’ont accès qu’à l’eau des ruisseaux et des sources ouvertes, ce qui expose les enfants à des maladies telles que la diarrhée aqueuse aiguë », nous explique Tsungai Mahumucha, responsable des programmes chez Plan International au Zimbabwe.
Pendant que les communautés attendent que les systèmes d’approvisionnement en eau soient réparés, Plan International a ouvert un forage à son bureau de Chipinge pour que les communautés puissent l’utiliser.
Les puits permettent aux filles, femmes et enfants d’avoir accès à de l’eau potable pour boire, cuisiner et se laver. « Mes quatre enfants auraient attrapé la diarrhée si Plan International ne nous avait pas fournis de l’eau potable. Je suis vraiment reconnaissante », déclare Tsitsi une mère qui vient deux fois par jour pour remplir quatre bidons de 20 litres.
Nous distribuons également des articles ménagers, des aliments pour bébés et des kits sanitaires comprenant des serviettes, des brosses à dents, des sous-vêtements et du savon aux groupes les plus vulnérables, notamment les femmes, les filles et les enfants.
Nous apportons également un soutien psychosocial aux enfants touchés l’expérience du cyclone. « Nous avons mis en place des espaces sûrs pour les enfants dans les camps de réfugié·e·s, où nous mettons en œuvre des programmes de protection de l’enfance et d’éducation en situation d’urgence », déclare Mahumucha.
Nous distribuons 160 000 moustiquaires
Malgré ses 15 ans, Tanaka a déjà survécu à deux épisodes graves de paludisme au cours de sa vie. C’est pourquoi, elle est bien consciente des dommages que peut causer la piqûre d’un moustique infecté. Elle a récemment contracté le paludisme en 2017, elle est donc l’une des 33 769 personnes diagnostiquées et traitées pour le paludisme dans la région de Chipinge au Zimbabwe cette année-là. Néanmoins, elle a eu plus de chance que les 23 autres personnes qui y ont laissé leur vie.
Après le cyclone Idai, les fortes pluies et les inondations au Mozambique et au Zimbabwe ont laissé les communautés exposées aux risques de maladies d’origine hydrique telles que le choléra, la typhoïde et le paludisme. Le paludisme en particulier est susceptible de se propager.
Au lendemain des inondations, il y a eu une augmentation des eaux stagnantes qui sont les lieux de prédilection des moustiques qui transmettent le paludisme. Pour assurer la sécurité des enfants et de leurs familles, Plan International distribue actuellement 160 000 moustiquaires dans les régions de Chipinge et Chimanimani au Zimbabwe.
« Nous assistons à une hausse importante des cas de paludisme dans la région. Déjà, au cours des deux dernières semaines, 33 cas ont été diagnostiqués, contre 11 cas il y a deux semaines », nous explique Farai Mafura, une infirmière de la région de Chipinge. Reconnaissante, elle déclare : « C’est la solution la plus appropriée pour la prévention du paludisme dans la région, en particulier après le cyclone. Les moustiquaires ont été distribuées ici pour la dernière fois il y a six ans et le besoin est grandissant. »
Pour Tanaka et sa famille, le risque de contracter le paludisme est élevé. Leur maison est située à 100 mètres d’un ruisseau qui s’est nettement développé suite aux inondations provoquées par le cyclone.
Alors que Tanaka s’acquitte de ses tâches habituelles avant le coucher du soleil, elle doit désormais s’assurer que les trois moustiquaires que sa famille a reçues sont bien accrochées et prêtes à être utilisées pour dormir. « Ce filet est ma vie », déclare Tanaka.