L’ONG Plan International lance l’alerte sur l’augmentation dramatique des violences sexuelles au Soudan du Sud, dans un contexte de vulnérabilité accrue pour les filles et les femmes en cette période de pandémie COVID-19.
Hausse des violences sexuelles au sein du foyer
Une série de viols au Soudan du Sud a révélé au grand jour les risques extrêmes auxquels font face les filles et les femmes pendant la pandémie de COVID-19.
Il y a une semaine, la presse locale signalait le viol d’une fille à peine âgée de 8 ans par trois hommes, au sein même de sa maison dans la capitale du pays, Juba.
Ces dernières semaines, au moins 4 femmes ont été victimes de viols collectifs répétés. Ces crimes, perpétrés dans plusieurs régions différentes, laissent craindre une hausse rapide du nombre de violences sexuelles dans un pays à peine remis de la guerre civile la plus longue du continent africain.
Ce phénomène est totalement inacceptable, inhumain, et représente une violation des droits des filles et des femmes
Les rapports montrent que ces actes de violence ont tous eu lieu chez les jeunes filles et femmes.
« Ces crimes horribles prouvent que la pandémie met en danger les filles et les femmes, en les exposant à des risques accrus de violence et d’abus, et ce même au sein de leur propre maison. », s’indigne George Otim, directeur de Plan International au Soudan du Sud.
« La pandémie a exacerbé les inégalités de genre. Les filles et les femmes découvrent qu’elles n’ont personne vers qui se tourner, et nulle part où aller. »
Accès plus difficile aux services de protection
Dans un pays au système de santé déjà fragile, la pandémie de COVID-19 a porté un coup considérable aux filles, qui ont vu se détériorer non seulement leur éducation mais aussi leur santé, leur sécurité et leur protection.
« Celles et ceux qui subissent ou risquent de subir des violences rencontrent souvent des difficultés pour accéder aux services de protection qui leur sont dus, à cause des mesures d’isolation sociale en place. Le retrait de certains financements, dont ceux liés aux services de santé sexuelle et reproductive, de santé mentale et de soutien psychosocial, rend la situation extrêmement dangereuse pour les filles et les femmes », explique M. Otim.
« Des services visant à intégrer les garçons et les hommes devraient aussi être mis en place, pour qu’ils défient eux aussi les stéréotypes de genre et les normes nocives qui conduisent à des excès de violence. »
L’ONG Plan International appelle le gouvernement à privilégier les services de prévention et de réponse aux actes de violence, jugés essentiels.
« Il faut absolument qu’un financement adéquat soit apporté aux services de protection. Ces services incluent l’assistance téléphonique d’urgence, la gestion des affaires, les espaces sécurisés, les services de santé mentale et psychosociale, le recours au système judiciaire, les services de santé sexuelle et reproductive. » déclare M. Otim.
L’ONG Plan International agit en réponse à la pandémie de COVID-19 dans plus de 50 pays, y compris au Soudan du Sud. La protection des enfants et des communautés vulnérables face aux conséquences de la pandémie s’inscrit au cœur même de cette réponse.
Ensemble, nous avons le pouvoir de limiter les conséquences de cette crise et de protéger les plus fragiles.