L’ONG Plan International France publie un nouveau baromètre OpinionWay sur les violences de genre à l’école chez les filles et jeunes femmes de 13 à 25 ans.
Les violences de genre à l’école, un obstacle aux droits des enfants et des filles à l’éducation
Les violences de genre en milieu scolaire (VGMS) constituent l’un des principaux obstacles aux droits des enfants, en particulier des filles, à une éducation inclusive, de qualité et dans un environnement sûr. Ces violences peuvent être de différentes natures : physiques, psychologiques, sexuelles, au sein d’un établissement scolaire, en ligne et partout où des relations liées à l’école existent. Elles peuvent être perpétrées par des adultes en lien avec la scolarité des enfants ou d’autres élèves.
En tant qu’ONG engagée pour les droits des enfants et en particulier des filles, visibiliser les violences de genre à l’école est un objectif de Plan International France. L’éducation est l’un des leviers les plus puissants qui permettent aux enfants et aux jeunes d’accéder à leurs droits : il est donc particulièrement important que l’école soit un lieu sûr où les élèves ne risquent pas de subir des violences. C’est pourquoi Plan International France a commandé à OpinionWay un sondage sur les violences de genre à l’école auprès de filles et jeunes femmes de 13 à 25 ans.
Les résultats
Voici les principaux enseignements de l’étude :
Les violences à l’école inquiètent et favorisent des stratégies d’évitement : 44 % des jeunes femmes et filles ont déjà eu peur d’être victimes de violences ou ont évité leur établissement ou les réseaux sociaux à cause des violences, et 5 % ont déjà évité de se rendre en classe à cause de violences dans l’établissement
Ces violences concernent directement ou indirectement 7 jeunes femmes sur 10 : 66 % déclarent avoir déjà été victimes ou connaitre des victimes de violences ou cyberharcèlement dans leur établissement. 29 % ont été elles-mêmes victimes, et 53 % ont été victimes de sexisme
L’accompagnement par les établissements scolaires n’est pas à la hauteur : 64 % des répondantes n’ont jamais bénéficié d’une séance de prévention contre les violences à l’école. La majorité des jeunes victimes parlent des violences subies avec des proches et seulement 18 % parlent des violences sexistes et sexuelles qu’elles ont subies avec un personnel scolaire. Seules 37 % estiment que l’établissement accompagne suffisamment les victimes de violences.
Les actions de Plan International France contre les violences de genre en milieu scolaire
Plan International met en place de nombreux programmes visant à faire de l’école un endroit plus sûr et émancipateur, en particulier pour les filles. Plus concrètement, Plan International participe à la construction d’écoles et d’infrastructures adaptées, à la sensibilisation des communautés et à la formation des enseignant·es à une éducation exempte de stéréotypes et de violences.
Par exemple, le programme PAREC, mis en œuvre au Togo de 2020 à 2024, a pour objectif de développer la scolarisation au collège et améliorer les résultats et l’orientation des élèves, particulièrement des filles. Le programme comporte un volet de sensibilisation du personnel et des élèves de 87 collèges publics à la lutte contre les VGMS et la promotion de l’égalité de genre, notamment à travers la formation et la sensibilisation du personnel éducatif et des associations de parents d’élèves.
En France, l’ONG Plan International France mène un travail de plaidoyer en appelant le gouvernement français à intégrer la question des violences de genre en milieu scolaire, et plus largement de la promotion de l’égalité filles-garçons à l’école, dans le dialogue avec les États partenaires de la coopération française, pour que le sujet soit mis à l’agenda de leurs politiques.
Les recommandations de Plan International France
Plan International appelle les gouvernements à prioriser les actions de lutte contre les VGMS avec 7 lignes directrices :
- L’adoption d’un plan d’action national
- La participation des enfants
- Le renforcement des cadres législatifs
- La collecte de données probantes
- La sensibilisation et l’implication des communautés
- La formation initiale et continue de toute la communauté éducative sur les VGMS
- La mise en place de mécanismes coordonnés de signalement et de suivi
Pour tout complément d’information et demande d’interview, merci de contacter :
Diane Richard : diane.richard@plan-international.org / +33 7 86 45 12 10