Ce dimanche 17 juin, c’est la fête des pères ! À cette occasion, découvrez ces pères féministes et fiers de leurs filles qui défendent leurs droits à s’épanouir librement. Ces papas offrent des perspectives d’avenir à leurs filles et inspirent d’autres hommes à faire la différence pour leurs filles. Si l’on veut atteindre l’égalité des sexes dans le monde, l’implication des hommes est indispensable ! Kebebe en Ethiopie, Nazir au Bangladesh, William en Ouganda, Alvaro au Guatemala et Vijay en Inde témoignent.
Kebebe, un papa qui s’oppose à l’excision des filles en Ethiopie
Kebebe, 38 ans, est directeur d’une école primaire en Ethiopie. Il est papa d’une petite fille de 9 ans qu’il a refusé d’exciser. Dans son école, il a créé le ‘Club des filles non excisées’, avec l’aide de Plan International.
« J’ai découvert pourquoi tant de filles ne venaient plus à l’école : à cause de l’excision. Après l’intervention, les filles manquent les cours pendant longtemps car elles doivent se remettre des conséquences sur leur corps. De retour sur les bancs de l’école, elles ont des difficultés à suivre et leurs notes baissent. »
Kebebe aborde les dangers de l’excision avec ses élèves, les filles mais aussi les garçons, et les encourage à en parler avec leurs parents.
« Dans le club, les filles parlent de l’excision, mais aussi des mariages d’enfants et des grossesses précoces. Beaucoup de garçons participent et c’est très important. Dans la communauté, les filles restent moins bien considérées que les garçons. Mon rêve, c’est que les filles et les garçons soient égaux, car ils sont capables des mêmes choses ! »
Kebebe n’a pas voulu que sa fille soit excisée et résiste à la pression de sa communauté, qui insiste pour poursuivre la tradition des mutilations génitales.
« Ma fille de 9 ans ne sera jamais excisée » assure-t-il. « Elle veut devenir présidente du club des filles non excisées. »
Nazir, un papa qui s’oppose aux mariages d’enfants au Bangladesh
Si le nombres de filles contraintes au mariage chaque année dépasse de loin le nombre de garçons dans cette situation, ceux-ci voient aussi les mariages d’enfants briser leurs rêves .
C’est le cas de Nazir au Bangladesh. Il avait 17 ans quand ses parents l’ont obligé à quitter l’école pour épouser Sharina, une fille de 14 ans.
Aujourd’hui, Nazir et Sharina ont une petite fille de 6 mois, Tonni. Tous les deux n’en démordent pas : Tonni ira à l’école.
« Nous sommes décidés à ne jamais reproduire les erreurs de nos parents. Je rêve que Tonni devienne médecin. »
Les jeunes parents espèrent rompre la tradition des mariages d’enfants, car les filles scolarisées ont 3 fois plus de chances d’échapper à un mariage précoce et forcé.
Avec Plan International, Nazir et Sharina veulent briser ce cercle vicieux.
William, un papa qui brise le tabou des règles en Ouganda
Un jour d’école ordinaire, Agnès, 11 ans, une des 5 filles de William en Ouganda, a eu ses règles pour la première fois. Elle a eu très peur… et elle est rentrée chez elle, car elle n’avait aucune idée de ce qui lui arrivait. Ce qu’Agnès a vécu, un nombre incalculable de filles le vivent dans le monde. À cause d’un manque de dialogue, d’information et de protections hygiéniques, avoir ses règles tous les mois est très perturbant et discriminant pour les filles. Bien qu’avoir ses règles soit parfaitement normal, beaucoup de filles s’absentent de l’école plusieurs jours par mois, car :
- Le sujet des menstruations est tabou
- Elles ont honte, et les garçons se moquent d’elles
- Il n’y a pas ou peu de toilettes et d’intimité pour les filles à l’école pour se changer
- Les protections hygiéniques menstruelles sont très chères
William, le papa d’Agnès, a décidé d’acheter des serviettes hygiéniques réutilisables pour ses 5 filles et pour ses nièces, malgré leur coût élevé.
« En Ouganda, les filles et leurs papas ne parlent pas de ces choses-là. Les serviettes hygiéniques lavables, c’est une bonne idée. Maintenant, ma fille ne manque plus un seul jour d’école. Je trouve ça incroyablement important pour son avenir. »
Alvaro, un papa qui défend l’éducation pour tou·te·s au Guatemala
Quand sa fille Naydelin a commencé à ramper, Alvaro a découvert qu’elle avait un problème aux jambes. Le trajet entre son village isolé du Guatemala et l’hôpital le plus proche était trop long et trop cher pour la soigner.
Naydelin a maintenant 11 ans. Pour que sa fille ait les mêmes chances que les autres enfants de suivre les cours, Alvaro a fabriqué des chaussures spéciales pour Naydelin, avec lesquelles elle peut plus facilement marcher.
Naydelin est à présent une élève heureuse ; comme d’autres enfants du village avec un handicap, elle est soutenue par les familles, l’école, la communauté et l’équipe de Plan International. Naydelin est ravie de pouvoir aller à l’école comme les autres enfants.
Vijay, un papa qui se bat pour l’indépendance des filles en Inde
Vijay vit dans un bidonville de Delhi, avec sa femme et ses 2 filles. Il n’a jamais eu la chance d’aller à l’école.
Il veut offrir à sa fille Komal, 19 ans, la chance qu’il n’a jamais eue. Vijay résiste à la pression de sa famille, qui pense que Komal devrait se marier au lieu d’étudier.
« Je n’ai jamais pu aller à l’école et je l’ai regretté toute ma vie. Je veux que ma fille réussisse et qu’elle soit heureuse. »
Le projet Saksham (« autonome » en hindi) de Plan International permet aux jeunes des quartiers défavorisés autour de la capitale de suivre des cours et des formations professionnelles. Grâce à ce projet, Komal a suivi une formation et aujourd’hui, elle gagne sa vie. Elle a un emploi stable dans un fast-food et elle a confiance en elle.
Vijay est tellement fier de sa fille ! « Je soutiens ma fille. Je suis si content qu’elle gagne sa vie et qu’elle puisse poursuivre sa formation. Car quoique les autres en disent, je sais qu’elle peut le faire ! »