Paris, le 11 octobre 2024 — À l’occasion de la Journée internationale des droits des filles, instaurée par l’ONU en 2012 grâce au plaidoyer de Plan International, l’ONG Plan International France, la mutuelle MGEN, l’Association Française pour les Nations Unies (AFNU) et We Are Not Weapons of War (WWoW) ont rassemblé des centaines de participantes et participants au colloque organisé au siège de MGEN. Cet événement a été une plateforme cruciale pour mettre en lumière les défis auxquels les filles sont confrontées, en particulier les liens indissociables entre éducation et santé.
Cette journée a rappelé que l’éducation des filles est l’un des leviers les plus puissants pour promouvoir l’égalité de genre et améliorer la santé globale. Selon l’UNICEF, 333 millions d’enfants vivent dans une situation d’extrême pauvreté, et les filles en sont les premières victimes, subissant des violences sexistes, sexuelles et fondées sur le genre. En outre, si les tendances actuelles persistent, il faudra encore 300 ans pour atteindre l’égalité de genre, un constat alarmant qui a guidé les discussions du colloque.
L’éducation comme outil de transformation pour la santé
L’éducation a été au cœur des débats, reconnue comme un droit fondamental par la Convention internationale des droits de l’enfant. Aujourd’hui, 122 millions de filles ne sont pas scolarisées et 12,5 millions risquent de ne pas terminer leur éducation chaque année à cause du changement climatique. Le programme de la journée a abordé des sujets essentiels :
- Éducation à la santé et lutte contre les stéréotypes : Des experts ont discuté de l’importance de l’éducation sexuelle complète pour garantir la santé reproductive des filles. La sensibilisation à la santé peut contribuer à réduire les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et les grossesses précoces. En 2023, 640 millions de femmes dans le monde avaient été mariées avant l’âge de 18 ans, une situation que l’éducation peut aider à changer.
- Protection des filles en contexte de crise : Le colloque a souligné que le nombre de femmes et de filles vivant dans des zones de conflit a doublé depuis 2017. L’éducation joue un rôle crucial pour protéger ces filles, en leur fournissant des informations sur leurs droits, leur santé sexuelle et reproductive, ainsi que des ressources pour accéder aux soins de santé.
- Émancipation économique des filles et impact sur la santé : Chaque année d’éducation supplémentaire peut augmenter de 20 % les revenus des filles. En investissant dans leur éducation, on favorise également leur autonomie économique, ce qui a des retombées positives sur leur santé. Une femme éduquée est plus à même de prendre des décisions éclairées concernant sa santé et celle de sa famille.
Une urgence d’agir pour la santé et l’avenir des filles
Agir pour la santé des filles est urgent, notamment en ce qui concerne leur accès à des soins de santé sexuelle et reproductive (DSSR). Les filles sont souvent privées de l’éducation nécessaire pour comprendre leur corps et leurs droits, ce qui les rend vulnérables à des grossesses précoces et à des maladies transmissibles. En améliorant l’accès à l’information et aux services de santé, on peut réduire les risques de complications liées à la grossesse et promouvoir des choix éclairés. De plus, les DSSR incluent la prévention de la violence basée sur le genre, un enjeu crucial pour la sécurité et le bien-être des filles. En investissant dans leur santé reproductive, on contribue non seulement à leur émancipation, mais aussi à la construction de sociétés plus justes et résilientes.
Consultation de jeunes : recommandations pour un avenir meilleur
Dans le cadre de la préparation de ce colloque, une consultation auprès de jeunes a été menée pour recueillir leurs avis et recommandations sur les défis liés à l’éducation et à la santé. Les jeunes ont exprimé un besoin urgent d’accroître l’accès à des programmes d’éducation sexuelle complète et à des ressources sur la santé reproductive. Ils ont également souligné l’importance de l’inclusion de l’éducation sur les droits des filles dans les curricula scolaires et ont recommandé de créer des espaces sûrs où les filles peuvent discuter de leurs préoccupations et de leurs besoins.
Ces recommandations seront prises en compte pour façonner les futurs programmes et initiatives, car il est essentiel d’intégrer la voix des jeunes dans les décisions qui les concernent.
Objectifs pour 2030 et droits des filles
Les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU ont mis en avant l’importance de l’éducation et de l’égalité de genre, mais à six ans de l’échéance de 2030, les efforts doivent être intensifiés. Le colloque du 11 octobre s’est attaché à proposer des solutions concrètes, telles que des curricula transformateurs abordant les stéréotypes de genre et l’égalité filles-garçons, ainsi que l’intégration de l’éducation complète à la sexualité dans les programmes scolaires, un levier crucial pour améliorer la santé sexuelle et reproductive des filles et lutter contre la désinformation.
Cette journée nous rappelle l’importance de l’investissement dans l’éducation des filles, un levier central pour l’égalité, l’émancipation et la justice sociale. Le chemin vers l’égalité de genre est encore long, mais en agissant maintenant, nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour les filles et, par conséquent, pour l’ensemble de la société.
Pour plus d’informations, merci de contacter : Emma Toussaint – emma.toussaint@plan-international.org