Au Bangladesh, dans le plus grand camp de réfugié·e·s du monde qui accueille près d’un million de réfugié·e·s, des centres d’apprentissage permettent à 220 000 petit·e·s Rohingya d’avoir de nouveau accès à l’éducation
. Des parents se démènent pour permettre aux enfants d’apprendre et de se construire un avenir meilleur. Plan International leur apporte son soutien et ses compétences mais il reste beaucoup à faire car 80 000 enfants n’ont pas encore cette chance.
Fatema, 21 ans, fait la classe aux enfants dans son centre d’apprentissage à domicile
Fatema, 21 ans, a 3 enfants. Elle s’est mariée très tôt et n’a pas pu poursuivre ses études après son mariage. « Les femmes devaient rester à la maison. Chaque fois que nous voulions nous rendre dans une autre communauté, nous devions obtenir la permission du chef de village et gardée sur nous l’autorisation signée tout le temps. »
Aujourd’hui, elle fait la classe chez elle à des enfants de 3 à 6 ans du camp de réfugié·e·s de Cox’s Bazar. Sur les 700 centres d’apprentissage gérés par Plan International, 660 sont basés à domicile. « La vie dans le camp était extrêmement difficile lorsque nous sommes arrivé·e·s ici. Pendant 2-3 mois, nous avons disposé de très peu de nourriture. Maintenant, la vie s’est bien améliorée. Je peux circuler plus facilement, mais j’hésite toujours à le faire toute seule, aussi je suis contente de pouvoir enseigner à la maison. »
« Je suis heureuse de faire la classe car j’aime les enfants et j’apprends beaucoup de choses moi-même. » Fatema a participé à plusieurs sessions de formation destinées aux enseignant·e·s organisées par Plan International. En plus du contenu des cours, elle a appris la discipline positive, la bonne hygiène et la gestion du temps.
Sa fille de 4 ans est dans sa classe. « Ma fille était très timide, mais elle ose maintenant chanter en public, en anglais et en birman. Et je constate aussi des changements positifs chez de nombreux enfants. »
Irfan, 9 ans, réfugié, poursuit sa scolarité et veut devenir enseignant
Irfan et sa famille vivent à Cox’s Bazar au Bangladesh, dans le plus grand camp de réfugié·e·s du monde.
Chaque matin, Irfan se rend dans un centre d’apprentissage, mis en place par Plan International avec le soutien de l’Unicef, où les enfants réfugié·e·s Rohingya apprennent à lire, à compter, acquièrent des compétences de vie et reçoivent un soutien psychosocial. « Mes parents me gronderaient si je n’arrivais pas à l’heure en classe. Mais c’est rare car j’aime l’école et j’aime apprendre à écrire en birman. »
Au Myanmar, Irfan était en maternelle, mais il a quitté l’école en août 2017, quand sa famille a fui au Bangladesh. Un an après, il a intégré le centre d’apprentissage, immédiatement après que Plan International l’ait ouvert à proximité de chez lui.
« Je veux être enseignant un jour. Je veux enseigner aux enfants », dit Irfan.
Plan International soutient l’éducation de 5 720 enfants de 3 à 6 ans et de 7 800 enfants de 7 à 14 ans dans 700 centres d’apprentissage répartis dans tout Cox’s Bazar. Cependant, bien que près de 220 000 enfants de 3 à 14 ans aient accès à l’éducation dans le camp, plus de 80 000 enfants n’ont toujours pas cette chance.
Salimullah, membre du comité d’école, croit au pouvoir de l’éducation
Salimullah a toujours cru au pouvoir de l’éducation. « Les êtres humains sont aveugles sans éducation », affirme-t-il. Cette conviction est l’une des raisons qui l’ont amené à devenir membre du comité scolaire et à soutenir l’éducation des enfants dans le camp. « Il y a un an, les enfants n’avaient nulle part où aller pour étudier. J’apprécie vraiment le soutien de Plan International à l’éducation. C’est une chance pour nos enfants ! »
J’apprécie vraiment le soutien de Plan International à l’éducation. C’est une chance pour nos enfants !
En tant que membre du comité d’école, Salimullah rend régulièrement visite aux familles de chaque élève. « Les parents sont, eux aussi, heureux que leurs enfants reçoivent une éducation. » Cependant, il reste préoccupé par la situation des filles. « Elles ont tendance à abandonner l’école après la puberté. Les parents ne souhaitent pas envoyer leurs filles dans les mêmes centres d’apprentissage que les garçons. J’essaie de les faire changer d’avis, mais beaucoup ne sont pas d’accord car leur position est basée sur leurs croyances religieuses. »
Salimullah se demande si un centre d’apprentissage ne devrait pas être réservé aux filles. « Je pense aussi que les classes devraient être divisées par groupes d’âge. Les enfants plus âgés sont réticents à fréquenter la même classe que les petits. ». Ses suggestions, comme celles de tous les membres du comité d’école, intéressent particulièrement Plan International, qui a comme objectif permanent d’améliorer son programme d’éducation des enfants dans le camp de réfugié·e·s de Cox’s Bazar.
* Les noms ont été changés pour des raisons de confidentialité.