À 14 ans, Ilétou vit avec sa famille dans la région Maritime du Togo, une zone profondément marquée par des traditions, des croyances et des normes sociales qui nuisent souvent aux droits des filles et des femmes.
L’importance de la scolarisation en période de crise
Avec la pandémie de COVID-19, le Togo est resté en état d’urgence pendant plusieurs mois. Des mesures sanitaires ont été prises afin de freiner la virulence de l’épidémie : fermeture des écoles, des lieux de culte, et d’autres lieux et services publics amenés à rassembler la foule.
Pour les filles, l’impact a été particulièrement dévastateur. Dans l’impossibilité de pouvoir suivre le rythme scolaire à distance, de nombreuses filles ont été déscolarisées pour aider leur famille à survivre. Elles passaient alors la majorité de leur temps à travailler avec leurs parents dans les champs.
Malgré les difficultés auxquelles elle fait face, Ilétou est déterminée à continuer ses études pour devenir un jour, médecin. Consciente des discriminations qui affectent les filles dans cette région du Togo, elle souhaite leur servir de modèle, et plus généralement, servir de modèle à toute la jeunesse togolaise. Par le passé, Ilétou a même été conviée à participer à un dialogue intergénérationnel organisé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Un dialogue intergénérationnel qui soutient le leadership des filles et des femmes
Organisé par Plan International en collaboration l’Agence des Nations unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive, ce dialogue a rassemblé, en 2022, des filles venant de tout le pays. Leur objectif : engager un dialogue avec quelques-unes des femmes leaders les plus influentes du Togo. Parmi elles on retrouve des élues gouvernementales, des élues parlementaires ainsi que des salariées des Nations unies ou encore des influenceuses.
Pendant cet évènement, Ilétou a saisi l’opportunité de parler du leadership féministe. Elle a insisté sur le fait que l’accès des femmes aux fonctions de leaders est capital dans la lutte pour l’égalité de genre.
« C’était la première fois que je rencontrais toutes ces leaders et on nous a donné la chance de nous exprimer et de discuter avec elles. J’ai eu l’opportunité de rencontrer toutes les ministres et les femmes qui m’inspirent. Je ne pouvais pas être plus heureuse ! ».
– Ilétou
Ayant occupée le poste de Directrice de la Santé dans la région Maritime du Togo l’année dernière à l’occasion de la Journée internationale des droits des filles, le rôle de leader n’est pas inconnu à Ilétou. À ses 15 ans, elle a rejoint un réseau de plaidoyer de jeunes au Togo. Elle espère pouvoir réussir à faire du leadership féministe, la vitrine de ce groupe de jeunes militant·e·s.
Elle a déjà quelques bonnes idées pour de futures initiatives, visant à promouvoir les droits des filles et l’égalité filles-garçons.
« J’espère qu’il y aura d’autres dialogues intergénérationnels comme celui-ci, qui bénéficieront à d’autres filles. La prochaine fois avec des ministres masculins pour que tout le monde puisse comprendre que nous voulons vraiment changer les choses et que le féminisme ne concerne pas uniquement les femmes ! »
– Ilétou