À l’occasion de la Journée internationale du 20 novembre et de l’évènement « Objectif Enfance 2020 », l’ONG Plan International France et son collectif partenaire le Groupe Enfance dressent un état des lieux et alertent. 10 ans avant la fin des Objectifs de Développement durables (ODD), les États doivent redoubler d’efforts en faveur de la réalisation des droits des enfants dans le monde, fragilisés d’autant plus par la pandémie de Covid-19.
2030, c’est la limite fixée par les États pour atteindre les 17 ODD, parmi lesquels lutter contre la pauvreté (ODD 1), contre la faim (ODD 2), pour une éducation de qualité (ODD 4) et pour l’égalité de genre (ODD 5). La réalisation de ces objectifs demeure fondamentalement liée à celle des droits de l’enfant. Malgré des avancées notables dans le monde – les taux d’inscription à l’école des filles se sont considérablement améliorés ces 25 dernières années avec 2 filles sur 3 aujourd’hui scolarisées dans le secondaire contre 1 sur 2 en 1998, de nombreuses lacunes persistent en matière d’accès généralisé aux services essentiels tels que l’éducation et la santé, de lutte contre toutes les formes de violences et d’inégalités de genre.
1 enfant sur 5 privé·e d’école dans le monde
258 millions d’enfants et de jeunes restent aujourd’hui déscolarisé·e·s, soit 1 sur 5 dans le monde. Les multiples discriminations et violences de genre empêchent les filles de réaliser leurs droits fondamentaux : 12 millions sont encore mariées chaque année dans le monde avant l’âge de 18 ans, soit près d’une fille toutes les 2 secondes. En contexte de crise, le constat s’aggrave : 1 enfant sur 3 est déscolarisé·e, soit plus de 104 millions dans les pays touchés par des crises ou par des catastrophes naturelles. La Covid-19 fragilise davantage la réalisation des droits de l’enfant : 150 millions supplémentaires ont basculé sous le seuil de la pauvreté. C’est une augmentation de 15 % depuis le début de la pandémie. 13 millions de filles pourraient se retrouver mariées de force dans les prochaines années en raison de la crise du Covid-19.
La réalisation des droits de l’enfant : une urgence globale
Les États doivent réagir et redoubler d’efforts de toute urgence. Non seulement grâce à une analyse pertinente des besoins, mais avant tout en garantissant à tous les enfants l’accès et la réalisation de leurs droits. Encore trop largement perçu·e·s et traité·s comme des bénéficiaires passifs, les enfants et les jeunes doivent être considéré·e·s comme des acteurs et des actrices des décisions qui les concernent.
À l’occasion du 31e anniversaire de l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), l’ONG Plan International France et le Groupe Enfance adressent leurs recommandations aux pouvoirs publics français pour une meilleure effectivité des droits de l’enfant dans le monde :
1. Une prise en compte transversale des droits de l’enfant au niveau stratégique dans la politique internationale de la France
Les droits de l’enfant, absents de la dernière version de loi sur le développement et la solidarité internationale, doivent absolument y figurer comme une problématique centrale. Plus largement, toutes les stratégies du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD) doivent intégrer ces enjeux.
2. Une sensibilisation de tous les acteurs publics à l’approche fondée sur les droits de l’enfant
Tous les agents de l’État doivent être formé·e·s afin que l’approche fondée sur les droits de l’enfant soit systématiquement prise en compte dans la mise en œuvre, dans le suivi et dans l’évaluation des projets de développement, en partenariat avec les organisations de la société civile. Le Groupe Enfance a développé un outil pour faciliter cette démarche.
3. Promouvoir la CIDE et l’approche fondée sur les droits dans la diplomatie française
La France doit jouer un rôle actif en faveur du respect des droits de l’enfant dans les instances multilatérales et dans les grands événements internationaux. Elle doit également apporter son assistance technique aux pays partenaires de la coopération française, afin de les soutenir dans l’intégration des droits de l’enfant au sein de leurs politiques nationales.
4. Rendre visible la contribution à la réalisation des droits de l’enfant par la France dans sa politique internationale
L’État français doit suivre les observations du Comité des droits de l’enfant sur cette question et mettre en œuvre des outils de contrôle de l’Aide publique au développement dédié à ces problématiques. Il faut faciliter la collecte de données afin de garantir des politiques et des programmes adaptés, notamment pour atteindre les filles et les garçons les plus vulnérables.
Le jeudi 19 novembre a eu lieu l’évènement numérique Objectif Enfance 2020 à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant : « 10 ans avant la fin des ODD, quelles politiques pour une mise en œuvre effective des droits de l’enfant à l’international ? »
Avec la participation du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Commission européenne, de l’ONG Plan International France, des membres du Groupe Enfance et de nombreux et nombreuses jeunes engagé·e·s.
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