9 filles et femmes sur 10 sont excisées en Egypte et avant 2015, les filles de 15 à 19 ans avaient 97 % de risque d’être excisées. En ce qui concerne l’égalité des sexes, l’Égypte se classe parmi les pays au monde les plus inégalitaires (Rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes, 2016).
Mais lors des dernières élections législatives de 2015, les femmes ont remporté une victoire historique. Aujourd’hui, 89 femmes siègent au Parlement, ce qui représente 15 % des parlementaires. Elles sont également appuyées par de jeunes militantes qui ont pour ambition d’influencer les décisions politiques les concernant.
Dans le cadre des Objectifs mondiaux pour le développement durable (ODD) que les États membres de l’ONU ont signé en 2015 et se sont engagés à atteindre d’ici 2030, Plan International agit pour participer à atteindre l’objectif n°5 : mettre fin aux mutilations génitales féminines et aux mariages d’enfants.
9 filles et femmes sur 10 sont excisées en Egypte
L’Égypte a l’un des taux de mutilations génitales féminines les plus élevés au monde : 9 filles et femmes sur 10 ont été excisées, alors que cette pratique est illégale depuis près de 10 ans. Et environ 1/3 des filles égyptiennes ont été mariées avant l’âge de 18 ans.
Mai, une jeune militante de 22 ans, est bien décidée à peser sur la politique de son pays. « Avec les membres du parlement, j’espère assurer l’égalité des sexes dans tous les processus d’élaboration de politiques et de législation. » Lors des discussions avec les parlementaires, elle déclare : « la discrimination fondée sur le sexe est l’un des principaux facteurs entravant la réalisation des objectifs de développement durable. »
Une nouvelle génération de filles prometteuses
Marwa, une autre jeune militante de 26 ans, a vu nombre de ses amies être retirées de l’école et être forcées de se marier. « En s’assurant que les membres du parlement comprennent les problèmes auxquels les filles sont confrontées, nous modifierons la loi afin que le mariage forcé fasse enfin parti du passé », dit-elle avec force.
Âgée de 21 ans, Al Shaimaa est bien déterminée, elle aussi, à défendre les droits des filles. Elle étudie actuellement la médecine vétérinaire à l’Université et est membre du Panel Consultatif Mondial pour les Jeunes de Plan International.
« Rejoindre Plan International m’a aidé à changer ma façon de voir les choses. Avant, j’avais pour habitude d’approuver l’excision parce que je n’étais pas informée. Je pensais que c’était normal dans notre culture et qu’il n’y avait rien de mal à cela », nous partage-t-elle.
« Je comprends maintenant exactement ce qu’est l’excision, et notamment les risques et les problématiques que cela entraîne pour les filles. J’y suis très opposée et je me suis prononcée contre dans ma communauté. »
Avant 2015, les filles de 15 à 19 ans avaient 97 % de chance d’être excisées, aujourd’hui elles ne sont plus que 70 %. Les filles comme Marwa, représentent un espoir pour l’avenir des futures générations de filles.
Plan International en Egypte soutient le mouvement pour les droits des filles
En mai 2016, Mai et Marwa ainsi que d’autres jeunes militantes ont participé à un atelier de deux jours destiné aux femmes parlementaires organisé par Plan International en Egypte en collaboration avec le Conseil national des femmes et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Parmi les participant·e·s figuraient 30 femmes parlementaires, 18 jeunes femmes égyptiennes engagées, des professionnel·le·s des médias et des expert·e·s du droit.
Lors de l’atelier, une discussion approfondie a été menée sur la nécessité de prendre en compte la question du genre dans les politiques budgétaires afin de promouvoir la justice sociale.
Elles ont ainsi, par groupe, discuter des projets de proposition de six lois. « L’atelier a permis de faire un pas de plus vers la mise en place de politiques budgétaires sensibles au genre », déclare Sara, 23 ans, l’une des jeunes femmes présentes. « Je vois cela comme un pas énorme vers l’égalité des sexes. ».
Lors d’un autre événement, tenu en octobre, de jeunes Égyptiennes ont rejoint des députés et des hauts fonctionnaires pour élaborer un plan d’action destiné à faire respecter la loi du pays interdisant les mutilations génitales féminines, à éliminer progressivement les mariages d’enfants et à promouvoir une éducation respectueuse de l’égalité des sexes.
Pour lutter contre les mutilations génitales féminines, soutenez les droits des filles en parrainant.