Allan a 22 ans, il défend l’égalité des chances entre les filles et les garçons dans son pays, l’Ouganda, aux côtés de Plan International. Il obtient de belles victoires, même s’il reste du chemin à faire.
« J’avais 14 ans quand ma sœur est tombée enceinte et a dû arrêter l’école. J’ai trouvé cela terriblement injuste », explique Allan.
Égalité, de père en fils
Assis à côté d’Allan, son père Nkono, âgé de 67 ans, explique comment l’activisme de son fils a eu un effet positif sur lui.
« Nous nous influençons mutuellement. Allan m’a convaincu de laisser ma fille retourner à l’école. Vous ne savez pas à quel point je suis fier de mes filles qui ont toutes obtenu leur diplôme. »
Alors qu’aujourd’hui encore en Ouganda, les femmes n’ont toujours pas le droit de posséder des terres, Nkono, influencé par Allan, a fait don à sa femme d’une terre fertile et participe maintenant aux tâches ménagères. Grâce à cette division du travail, les revenus de la famille ont augmenté.
Football et dialogue
Au bout d’un moment, le message passe.
Depuis début 2016, Allan est l’un des jeunes activistes de Plan International. Il a lancé l’initiative « Tugemereghalala », un nom qui signifie « collaborer » et qui est compris de tous.
« Nous avons créé des clubs de garçons et des clubs de filles. Il est en effet important que les jeunes se réunissent séparément afin qu’elles et ils puissent parler librement de ce qui les préoccupe. »
Le football est l’un des moyens qu’Allan utilise pour motiver les garçons. « À la mi-temps, je leur parle des stéréotypes et de leurs préjugés. Leur première réaction est presque toujours négative. Mais quand je leur montre des images que j’ai trouvées sur Internet – une femme en train de réparer une voiture ou un homme en train de faire la vaisselle – cela leur ouvre les yeux. »
Il arrive parfois que les filles et les garçons se rencontrent pour échanger leurs points de vue respectifs. « C’est l’occasion de briser les clichés. Un dialogue s’installe et les garçons comprennent que les filles ne sont pas nécessairement faibles. »
Un jour, je serai un expert en genre
Allan et les autres jeunes militants travaillent également avec leur communauté et la police.
« Quand on apprend qu’une fille a été attaquée, on le dénonce. Et lorsque des parents envisagent de marier leur fille mineure, nous intervenons en tant que médiateurs. »
L’une des grandes ambitions d’Allan est d’apporter des changements au niveau national. Il plaide pour l’amélioration de l’éducation sexuelle et des soins de santé en Ouganda. Son objectif : réduire le nombre de grossesses précoces dans le pays.
Allan a participé récemment au lancement d’une pétition internationale qui a connu un énorme succès. Elle a été présentée au gouvernement qui a promis de dégager le budget nécessaire à la mise en œuvre d’un programme complet de santé sexuelle et reproductive.
« Je n’ai pas l’intention de m’arrêter là », déclare Allan. « Un jour, je serai un expert en genre. »
L’égalité entre filles et garçons commence avec l’école.