Dans la région du Lac Tchad, le conflit avec Boko Haram en cours depuis 2009 déstabilise la société et fait augmenter les violences contre les filles. Matida en a été victime a 15 ans et a vu sa vie bouleversée. Comme beaucoup de jeunes de la région, elle a pu bénéficier du programme de formation professionnelle de Plan International et apprendre un métier pour devenir indépendante financièrement.

Violée et enceinte à 15 ans

Matida* avait 15 ans quand elle a été droguée et violée par un garçon vivant près de chez elle. Elle est tombée enceinte mais son agresseur n’a pas reconnu l’enfant et n’a pas été poursuivi pour ses actes. Elle croise encore régulièrement son violeur, il vit dans sa communauté.

Obligée de quitter le collège pour s’occuper de son fils, Ishaya*, Matida a dû se débrouiller seule. 

Mais le pire allait arriver. L’année suivante, les terroristes de Boko Haram ont attaqué son village de l’état de Borno, dans le nord-est du Nigéria. Matida et sa mère ont été forcées de fuir, laissant derrière elles, tout ce qu’elles possédaient, leur nourriture et leur source de revenu. 

Quand elles ont pu revenir dans leur village quelques mois plus tard, Matida et sa mère ont retrouvé toutes les maisons brûlées. Le village avait été entièrement pillé par Boko Haram, y compris les marchandises que vendait sa mère pour gagner de l’argent. Sans aucun moyen de subvenir à leurs besoins, Matida et sa famille vivaient dans la pauvreté.

L’ONG Plan International a pu intervenir pour soutenir leur communauté. 

Des formations professionnelles pour permettre aux jeunes d’être indépendants

En partenariat avec le German Federation Foreign Office, nous aidons les jeunes de la région du Lac Tchad à se reconstruire. Nous fournissons des formations professionnelles et du matériel pour permettre aux jeunes de développer une activité économique et de devenir indépendants financièrement.

Nous enseignons aux jeunes bénéficiant de notre programme des compétences professionnelles telles que la construction automobile, la couture, la restauration ou la fabrication de confiseries. Notre ONG soutient les jeunes pour leur permettre de monter leur entreprise.

Matida, aujourd’hui âgée de 17 ans, a décidé de se former aux métiers de la restauration et a reçu du matériel de boulangerie. Elle prépare des gâteaux aux haricots rouges, un en-cas très populaires au Nigéria.

« Je prépare des gâteaux tous les jours pour les vendre, je gagne autour de 800 naira (2 €) par jour et je m’en sers pour acheter des médicaments pour mon fils qui est malade », raconte-t-elle. 

Matida aimerait un jour retourner à l’école. Elle espère étendre son affaire pour payer sa scolarité mais pour le moment elle se dit juste heureuse de pouvoir s’occuper de son fils et de sa mère, devenue trop faible pour travailler.

Des millions d’enfants dans le nord-est du Nigéria portent aujourd’hui les marques de ce conflit. Les attaques violentes de Boko Haram et les contre-offensives du gouvernement touchent la région du Lac Tchad depuis 2009 et se sont intensifiées depuis 2013.

Plus de 17 millions de personnes ont été affectées au Nigéria, au Tchad et au Cameroun. Depuis 2013, ce sont 2,4 millions de personnes qui ont été forcées de quitter leur foyer, dont 1,5 millions d’enfants. 

* Les prénoms ont été changés pour des raisons de sécurité

 

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