Kholud, 10 ans, est la plus jeune de sa famille. Forcée d’abandonner l’école après sa 4e année de scolarité, Kholud avait 3 ans lorsqu’elle et sa famille de 10 personnes ont dû quitter la Syrie en 2011 alors que la guerre civile éclate obligeant plus de 5,6 millions de personnes à fuir le pays.
Un cruel manque d’enseignement pour les enfants réfugié·e·s
Au Liban, la vie est une lutte quotidienne pour plus d’1 million de réfugié·e·s syriens et syriennes qui vivent sans revenus ou presque. Environ 70 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté et aucun camp de réfugié·e·s officiel n’existe.
La famille de Kholud a trouvé refuge à Tripoli, une ville du nord du Liban touchée par une longue histoire de conflits entre les quartiers musulmans sunnites et la communauté musulmane alaouite. L’armée libanaise a mis fin au conflit en 2014, laissant à la région un manque cruel d’enseignement pour les enfants et les jeunes qui y vivent.
La pauvreté a forcé ses 4 sœurs à se marier précocement
La famille de Kholud vit maintenant dans une extrême précarité, forçant ses 4 sœurs aînées à se marier précocement. Deux de ses frères, âgés de 14 et 15 ans, travaillent pour subvenir aux besoins essentiels de leur famille au lieu d’être à l’école. En mars 2018, le père de Kholud est décédé, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles.
Les filles ne peuvent pas circuler librement
« Nous ne nous sentons pas en sécurité de quitter la maison sans homme. Nos contraintes culturelles empêchent les filles comme moi de sortir de chez elles s’il n’y a pas une urgence. Je m’ennuie à rien faire », explique la soeur de Kholud, Mariam, qui passe le plus clair de son temps à la maison avec sa mère.
L’admirable force de Kholud
Malgrè les obstacles, Kholud continue d’exprimer ses espoirs et ses rêves d’avenir qui ont survécu à tout ce qu’elle a traversé avec sa famille.
Son énergie et son optimisme, sa capacité à envisager un avenir meilleur est devenu sa plus grande force. Elle est déterminée à poursuivre son rêve de devenir avocate et a rejoint le programme de formation de compétences de vie et d’éducation de Plan International, mené en partenariat avec la Fondation René Moawad.
« Je veux devenir avocate pour défendre les droits de toutes les personnes et devenir une membre active de ma communauté », a déclaré Kholud.
Plan International soutient l’éducation des filles pendant les crises
Le programme de formation est conçu pour aider les filles à prendre confiance en elles, devenir sociables, et aider les filles et les garçons à faire valoir leurs droits. Les séances sont adaptées aux enfants non scolarisé·e·s et exposé·e·s au travail ou aux mariages d’enfants. Dans le cadre du programme, l’alphabétisation et le calcul sont également enseignés en vue de se réinsérer dans l’enseignement public ou accéder à une formation professionnelle.
Je crois en ma sœur
Kholud explique que même si Mariam est introvertie, elle voit en elle beaucoup de potentiel pour l’avenir. Elle croit que les choses peuvent changer pour sa sœur et en sa propre capacité à y contribuer. Contrairement à sa mère qui sous-estime ses capacités et pense qu’elle devrait se marier bientôt. Kholud refuse d’accepter que le destin de sa sœur soit scellé et encourage souvent sa sœur à décider de son propre destin.
« Si seulement elle quittait la maison pour rencontrer de nouvelles personnes et apprendre de nouvelles choses, cela pourrait être le début d’un avenir radieux », déclare Kholud.
« Ma sœur ne sait ni lire ni écrire et j’essaie de lui apprendre tout ce que j’ai appris au cours des séances pour qu’elle devienne plus forte », déclare-t-elle.
La persévérance de Kholud a finalement porté ses fruits et elle a réussi à convaincre sa famille de permettre à sa sœur de 17 ans de la rejoindre aux formations du programme de Plan International.
« Je peux déjà sentir le changement de personnalité de ma sœur et j’en suis vraiment heureuse. »