Dans un contexte de grande sécheresse au Kenya, l’avenir des filles est remis au cause. Travail domestique, pratiques sexuelles à risque pour gagner de l’argent, sont autant de causes qui entravent leur éducation.

« Cette année, la sécheresse frappe davantage que l’année dernière. Sincèrement, depuis janvier, nous n’avons pas vu une seule goutte d’eau. Il a fait sec tout au long de l’année, toutes nos sources d’eau sont taries et nous devons parcourir de longues distances pour trouver de l’eau. Manger représente également un grand défi. Cette situation met notre vie en danger, il faut faire quelque chose », déclare Jenitor, 19 ans, habitant dans la circonscription de Ganze, dans la ville de Kilifi au Kenya. 

Groupe de filles

La sécheresse pousse les filles à quitter l’école

Janitor a cinq sœurs, qui ont toutes été mariées. Grâce à ses bonnes notes, elle était la seule à pouvoir continuer à étudier au lieu de se marier. Mais aujourd’hui, la sécheresse a un effet catastrophique sur l’éducation des filles dans le comté. On estime que 2,1 millions de Kenyans sont confrontés à une crise de la faim en raison de la sécheresse, qui touche la moitié du pays, détruit les récoltes et assèche les puits.

« Pendant ce temps, l’apprentissage scolaire a fortement diminué, car les filles abandonnent l’école pour chercher de l’argent et nourrir leur famille. D’autres sont mariées par leurs parents pour obtenir la dot qui leur permettra de faire vivre leur famille », explique Jenitor.

L’apprentissage scolaire a fortement diminué, car les filles abandonnent l’école pour chercher de l’argent et nourrir leur famille.

Sans eau en quantité suffisante, les filles sont incapables de maintenir leur hygiène personnelle, ce qui rend difficile la gestion de leurs règles. « Beaucoup de filles ne peuvent pas se laver avant d’aller à l’école à cause des pénuries d’eau. À l’école, la situation est également la même. Nous n’avons pas d’eau pour boire ni pour nous laver les mains. Les toilettes fonctionnent sans eau et deviennent sales, c’est un foyer de maladies. »

La vie des filles Kenyanes est mise en danger 

L’école de Janitor forme des groupes d’élèves pour aller collecter de l’eau dans un réservoir voisin afin d’aider l’école à faire face aux pénuries d’eau. Cette initiative a permis à l’école de continuer à fonctionner avec le peu d’eau qu’elle parvient à trouver, mais elle signifie souvent que les filles passent plus de temps à chercher de l’eau qu’à étudier.

« Pour moi, cette initiative est archaïque, les filles doivent passer leur temps à apprendre et non à aller chercher de l’eau. L’exercice nous prend beaucoup de temps et peut avoir un impact sur nos résultats scolaires. Cependant, il est fait pour le bien-être de tous les élèves de l’école. Le changement climatique a eu un impact négatif sur de nombreuses écoles, les privant d’eau pour se laver les mains et boire », explique Janitor.

Le manque de nourriture conduit également les filles à se livrer à des pratiques sexuelles à risque en échange de nourriture et d’argent. Certaines se sont enfuies de chez elles pour rejoindre des hommes qui leur promettent de subvenir à leurs besoins, mais une fois qu’elles sont enceintes, elles sont souvent abandonnées. Cette situation a entraîné une augmentation du taux de grossesse chez les adolescentes.

Au Kenya, l’ONG Plan International permet à des milliers d’enfants entre 4 et 6 ans d’avoir un repas à l’école pour manger au moins une fois par jour.

En parrainant un∙e enfant, vous l’accompagnez, avec sa communauté, pour avoir un meilleur accès à l’eau et à la nourriture, afin qu’il ou elle puisse continuer d’étudier dans de bonnes conditions. 

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