À l’occasion du 11 octobre – Journée internationale des droits des filles, créée par l’ONU à la demande de Plan International, l’ONG dévoile son rapport annuel sur la situation des filles dans le monde, mettant en lumière les impacts différenciés des conflits sur la vie des jeunes. 

Cette enquête unique, menée auprès de plus de 10 000 enfants et jeunes dans 10 pays touchés par des crises tels que le Liban, le Soudan et l’Ukraine, soulève des questions cruciales : comment l’expérience des conflits et des violences qui en découlent varie-t-elle entre filles et garçons ? Quels sont les besoins spécifiques des filles, adolescentes et jeunes femmes en situation de crise et de conflit ? À l’heure où une escalade de la violence se déroule dans le sud du Liban, provoquant la destruction d’immeubles, le déplacement de nombreuses personnes, des décès et blessé·es, l’étude permet de mieux comprendre les défis uniques et les différences de besoins, selon le genre, en situation de crise. 

Des crises aux impacts différenciés selon le genre

Plus de 300 millions de personnes à travers le monde sont touchées par des crises humanitaires, avec des effets particulièrement dévastateurs pour les enfants et les jeunes[1]
« Nous sommes extrêmement préoccupé·es par la situation actuelle au sud du Liban où les dégâts humains et matériels ne cessent de croître. Les civil·es, en particulier les enfants, doivent être protégé·es et ne doivent jamais être pris·es pour cible – c’est le droit humanitaire international et il doit être respecté. Nous étudions la meilleure façon de fournir une aide humanitaire au nombre croissant de personnes déplacées, mais il est urgent d’instaurer un cessez-le-feu immédiat dans la région. » appelle Anne Bideau, Directrice générale de Plan international France.


Les résultats de l’enquête montrent que, bien que les crises affectent tout le monde, elles touchent les filles de manière différenciée. Les adolescentes et jeunes femmes sont particulièrement exposées à des niveaux élevés de violences sexuelles, d’anxiété et de responsabilités domestiques accrues, tandis que les garçons sont plus souvent recrutés de force pour les combats. Ces résultats soulignent également que les violences sexistes et sexuelles, les mariages précoces et forcés, la déscolarisation ainsi que la perte des moyens de subsistance ou l’anxiété chronique affectent plus les filles. Plus d’1 fille sur 4 vivants dans les zones de conflit se sent exposée quotidiennement au risque d’agression sexuelle. Elles sont beaucoup trop nombreuses à avoir été violées, ou témoins de violences sexuelles. Selon l’ONU plus de 95 % des cas vérifiés de violences sexuelles liées aux conflits concernaient des femmes et des filles. Parmi les cas concernant des enfants, 98% étaient des filles mineures.

Quand elles sont contraintes de fuir leur foyer et de trouver refuge dans un camp ou un hébergement temporaire, les filles sont particulièrement vulnérables et exposées aux violences et à l’exploitation sexuelle.
 
Dr. Elzahra Mohammed, Responsable du programme Santé Primaire et Santé Sexuelle et Reproductive de Plan International Soudan déclare : « Lorsque je suis devenue médecin, j’ai beaucoup travaillé avec des filles et des jeunes femmes qui avaient été maltraitées pendant la guerre et qui étaient tombées enceintes… Je peux comprendre ce que les filles traversent. Il est important de reconnaître que les filles ne sont pas affectées de la même manière que les garçons, elles doivent être traitées différemment, elles ont des besoins différents tant sur le plan pratique qu’émotionnel. »
 
Les filles sont également exposées à un risque accru de mariage précoce en raison de la pauvreté et de l’insécurité, exacerbées par les conflits. Conscientes de ces risques, 58 % des filles et jeunes femmes déclarent souffrir de troubles du sommeil et d’une anxiété permanente, contre 49 % des garçons et jeunes hommes. Amira, 24 ans, des Philippines, se souvient : « Les fusillades ne s’arrêtaient jamais… Nous avons fui en laissant tout derrière nous. » 
Les témoignages poignants recueillis lors de cette enquête révèlent des réalités souvent invisibles. Les jeunes expriment leurs besoins urgents, mais aussi leurs espoirs et leurs attentes pour l’avenir. Ikome, 16 ans, du Cameroun, raconte : « Nous aimerions recevoir de la nourriture, un abri, être en sécurité lorsque nous nous déplaçons, et bénéficier de programmes d’apprentissage. »

Un besoin urgent d’éducation et de soutien psychologique

L’un des messages centraux du rapport est l’urgence de répondre aux besoins éducatifs et psychologiques des jeunes affectés par les conflits. Plus de la moitié des enfants et jeunes ayant répondu à l’enquête ont été déscolarisés à cause des conflits. La déscolarisation massive et la destruction des infrastructures éducatives entraînent des répercussions à long terme sur l’avenir des enfants et des jeunes.

Martha, 22 ans, de Colombie, déclare : « Donnez-leur un enseignement de qualité, un accompagnement et plus que tout, un soutien psychologique. ». Le rapport souligne également l’importance de fournir une aide alimentaire, un accès à l’eau potable et aux services de santé pour ces jeunes, tout en insistant sur le besoin spécifique des filles et jeunes femmes en matière de santé sexuelle et reproductive. Plus de 45 % des jeunes interrogés réduisent leur consommation alimentaire à cause des conflits, les filles étant légèrement plus nombreuses à signaler cette réduction que les garçons (47 % contre 44 %).

Les jeunes, acteurs de la paix

Malgré les difficultés qu’ils rencontrent, les jeunes interrogés continuent de rêver. Ils gardent espoir et souhaitent activement participer à la reconstruction de leurs communautés et à la recherche de solutions.

65 % des jeunes interrogés souhaitent être inclus dans les processus de paix. Les filles et les jeunes femmes se montrent particulièrement favorables à cette idée : 45 % d’entre elles réclament vouloir être entendues et prises en compte dans ces processus et rappellent qu’elles sont trop souvent invisibilisées. Aculle, 13 ans, Éthiopie, déclare : « Il faut que les voix des femmes soient entendues. Sans la participation des femmes, rien ne se passe. » 

Akungha, 24 ans, du Cameroun, affirme : « Les jeunes sont des bâtisseurs d’avenir et doivent être impliqués dans les négociations de paix. » Ce besoin d’inclusion est particulièrement pertinent alors que les jeunes représentent une grande part des populations touchées par les conflits.

Des recommandations pour agir : 

Face à ces constats, Plan International appelle les gouvernements, les organisations humanitaires, et les décideur·euses politiques à : 

Plan International réitère son engagement à défendre les droits des filles et à œuvrer pour une meilleure inclusion des jeunes dans les processus de reconstruction après les crises.

Plan International, ONG engagée pour l’égalité et la protection des filles

Ce rapport « Still we Dream » met une nouvelle fois en avant la nécessité de protéger les filles, adolescentes et jeunes femmes dans les contextes de conflit et de crise, et de reconnaître leur rôle crucial dans la reconstruction des sociétés. Les conflits peuvent briser une génération entière. Pourtant avec un soutien adapté, cette même génération peut devenir un pilier de la reconstruction. Il est essentiel d’accompagner ces jeunes en situation de crise et de conflit afin qu’ils puissent continuer à rêver !
Plan International appelle à une mobilisation internationale pour que les droits et besoins spécifiques des filles soient au cœur des réponses humanitaires et des processus de paix.

Pour toute demande d’interview avec Anne Bideau, Directrice générale de Plan International France, merci de contacter : Agence Auvray & Boracay / Teninsy Savané / 06 58 90 00 06 – t.savane@auvray-boracay.com

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