Les mêmes capacités, les mêmes droits
Au Togo, les filles sont sous-représentées dans le secondaire ; 4 filles pour 10 garçons. Cela résulte de normes socioculturelles liées au rôle des filles au sein de la société ; d’où des relations inégalitaires entre les filles et les garçons. Notre projet de lutte contre les violences de genre en milieu scolaire vise à améliorer l’égalité de genre, notamment à travers la promotion de la masculinité positive.
Victorine, 15 ans, témoigne : ‘’ Je suis en seconde C-D. Dans ma classe, il y a 2 fois plus de garçons que de filles. Les filles ont des problèmes pour accéder au collège car beaucoup de parents pensent que leur place est à la maison, pas à l’école. Les parents ignorent que les filles ont les mêmes droits que les garçons.
C’est vrai qu’il y a encore beaucoup à faire pour obtenir l’égalité de genre. Les garçons se considèrent comme supérieurs aux filles. Par exemple, s’il faut choisir quelqu’un pour diriger, ils vont choisir un garçon. J’ai été major de classe en 6e mais ça n’a pas été facile du tout. Les garçons n’admettent pas qu’une fille leur donne des ordres’’.
Nehémia, un jeune homme de 17 ans, adhère au concept de masculinité positive encouragé par le projet.
‘’ En tant que garçon, je me dis qu’il faut abandonner l’idée que le garçon doit dominer la fille. Il faut se placer sur un pied d’égalité. Nous avons les mêmes droits, les mêmes capacités. Il faut respecter les filles et les encourager pour qu’elles aient plus confiance en elles. Il faut leur donner la parole quand on est en groupe. On doit aussi leur montrer qu’on peut apprendre d’elles.
Mais rares sont les garçons qui adhèrent à cette notion de masculinité positive. La plupart pense que les garçons sont supérieurs aux filles et qu’ils ont tous les droits sur elles.
Les garçons ne sont pas toujours conscients qu’ils font du harcèlement ; et pourtant, c’est ce qui se passe en réalité à voir la façon dont certains garçons insistent pour qu’une fille sorte avec eux. Et ça ne se limite pas aux élèves ; certains enseignants aussi font du harcèlement. Aussi, quand les enseignants essaient de nous sensibiliser sur la façon dont on doit se comporter avec les filles, on ne les écoute pas car ils ne sont pas des exemples à suivre. Il faut vraiment faire de la sensibilisation et de la formation pour que ça change. ‘’
Le projet de lutte contre les violences de genre en milieu scolaire (VGMS) de Plan International couvre les 13 collèges de la préfecture d’Anié. Il vise à améliorer l’accès et le maintien des filles à l’école en luttant contre les inégalités de genre qui sont le plus souvent à l’origine des violences et discriminations. Financé à hauteur de 71 millions de FCFA par le ministère français des affaires étrangères et du développement international, le projet VGMS court de mai 2017 à décembre 2018.