À l’occasion du forum mondial 3Zéro – anciennement forum Convergences –, l’ONG Plan International France organisait le 2 septembre 2021 une table ronde autour de la thématique des figures inspirantes : « Greta, Malala, Hadja…et toi ? Quels rôles modèles dans la mobilisation des jeunesses » ? Un débat riche sur l’engagement des jeunes qui a réuni militant·e·s de la société civile, partenaires institutionnels, fondations et médias. Retour sur cet évènement pour le moins… inspirant !
« On a besoin de rôles modèles parce qu’on a besoin de représentation ! », scande d’emblée Mathilda, militante et membre du Mouvement des jeunes. Entourée de Romain Le Chéquer de la fondation Pierre Bellon, de Joan Valadou du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), d’Elisabeth Roman du magazine Tchika et de l’autrice et créatrice de podcast Axelle Jah Njiké, l’étudiante de 18 ans veut donner la parole aux jeunes.
« On a toutes et tous besoin de personnalités qui peuvent nous inspirer »
Rapidement, le mot de « rôle modèle » ne semble pas remporter l’unanimité. Joan Valadou revient sur la sémantique « ce terme renvoie au fait qu’on a toutes et tous besoin de personnalités qui peuvent nous inspirer, qui peuvent incarner des causes qui nous dépassent ». Pour le représentant du ministère, ces figures inspirantes sont essentielles, car elles contribuent à produire de la réalité diplomatique et permettent de faire évoluer les normes, les lois et les sociétés. Romain Le Chéquer poursuit et explique l’impact bénéfique des rôles modèles féminins dans les programmes soutenus par sa fondation : « elles témoignent de leurs expériences professionnelles, de leurs parcours de vie, de leurs réussites et de leurs échecs. En plus d’être une source d’inspiration, elles écoutent, conseillent et rassurent les filles ».
Les filles, particulièrement les lectrices de 7 à 12 ans, ont besoin d’être inspirées par d’autres jeunes, par leurs actions et par leurs discours notamment. Élisabeth Roman, fondatrice et rédactrice en chef du magazine Tchika le confirme en quelques mots : « admirer quelqu’un, ça fait du bien ! ». Au-delà de l’espace politique et médiatique, les rôles modèles relèvent également de la sphère intime et familiale : « la proximité est extrêmement importante, les figures inspirantes sont dans votre entourage », précise la militante féministe Axelle Jah Njiké à la salle.
« Le terme de rôle modèle est une énorme pression sur les épaules des jeunes »
Assignation, injonction à la performance, héroïsation, instrumentalisation, harcèlement…les dangers pour les jeunes restent nombreux, en particulier pour les filles. « Le terme de rôle modèle est très fort, c’est une énorme pression mise sur les épaules des jeunes », explique Mathilda.
Pour Hadja, étudiante de 22 ans et fondatrice du Club des jeunes filles leaders de Guinée, les activistes courent de nombreux risques et doivent absolument être protégé·e·s par les organisations avec lesquelles ils et elles travaillent. La militante guinéenne contre les violences de genre, les mariages d’enfants et les mutilations génitales féminines souhaite rester positive : « nous parvenons à inspirer des millions de jeunes filles dans le monde, à tracer un chemin et à briser les tabous ! », conclut-elle face à une standing ovation.
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