#JusticeForNoura – Noura Hussein, une soudanaise de 19 ans, mariée de force, est condamnée à mort pour avoir tué son mari qui la violait. L’avocat de Noura a seulement une semaine pour faire appel de la condamnation à la peine de mort. Pour Plan International, Noura reste avant tout une victime de mariage forcé qui n’a pas pu faire respecter ses droits et nous condamnons fermement toutes les formes de violence dans le monde contre les filles et les femmes.

Jeudi 10 mai, Noura Hussein, mariée de force, a été condamnée à mort au Soudan pour avoir poignardé son mari alors qu’il la violait.

Pour Munier Mohammed, le directeur de Plan International Soudan, ce cas illustre clairement pourquoi le mariage d’enfant devrait être interdit au Soudan :

« Cette situation tragique n’aurait jamais dû se produire », explique-t-il. « Cette jeune fille a clairement agi en état de légitime défense après avoir été victime de mariage forcé, puis violée ».

« Les mariages forcés, précoces et le viol constituent des violations des droits humains fondamentaux des filles et des femmes, à savoir celui de disposer librement de leur vie et de leur corps et celui de vivre sans violence ».   

Piégée par sa famille

Alors qu’elle n’est qu’une enfant de 16 ans, Noura Hussein est mariée de force. Pour échapper au mariage, elle se réfugie chez une tante chez qui elle vit pendant 3 ans. À 19 ans, elle est piégée par sa famille qui la livre à la famille de son mari.

Alors que Noura refuse de consommer le mariage avec cet homme, il la force à avoir des rapports sexuels avec lui. Lorsqu’il tente le jour d’après de la violer à nouveau, elle le poignarde. Elle est alors livrée à la police par sa famille. Lors de son procès, elle est déclarée coupable d’homicide volontaire et condamnée à la peine de mort.   

Le viol conjugal est un viol

« Forcer quelqu’un à avoir des rapports sexuels contre son gré constitue indéniablement un viol, peu importe si le couple est marié ou non », déclare M. Mohammed. 

« Les droits de cette jeune femme doivent être respectés, il est fondamental de reconnaître qu’il s’agit d’une victime de graves violences sexuelles. Cette femme mérite de l’attention, du soutien et de la protection ».

Plan International considère que les normes sociales discriminatoires et les inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes constituent les causes profondes du mariage forcé et précoce et des violences de genre. Il est fondamental de changer ces comportements enracinés qui tolèrent et excusent les violences faites aux filles et aux femmes, y compris le mariage d’enfant et le viol conjugal. 

Malheureusement, le mariage d’enfants est courant au Soudan : environ 1 fille sur 3 y est mariée avant son 18ème anniversaire. La loi soudanaise autorise le mariage d’une fille dès sa puberté et le viol conjugal n’est pas considéré comme un crime.  

Nous condamnons toutes les formes de violence contre les filles et les femmes

Plan International condamne fermement toutes les formes de violence contre les filles et les femmes, y compris le mariage précoce et forcé et le viol conjugal. Nous encourageons le gouvernement soudanais à réviser la législation et à rendre illégal le mariage de tout enfant de moins de 18 ans, en dépit de quelconque consentement parental ou judiciaire. 

Le gouvernement et les autres acteurs concernés devraient également mettre en place de toute urgence des mesures de protection pour les victimes de violences sexuelles, telles que la création d’hébergements sécurisés, un accès à une contraception d’urgence ainsi que du soutien psychosocial.

L’avocat de Noura Hussein a jusqu’au 25 mai pour faire appel de la condamnation à la peine de mort.   

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