Malgré la législation en vigueur, les droits des enfants sont quotidiennement bafoués en Tanzanie. Ils sont des milliers à travailler dans de petites mines d’or non règlementées, subissant violences et maltraitances. Un fléau que combat activement Plan International.
Au nord-ouest de la Tanzanie, la région de Geita vit au rythme de l’activité minière, l’exportation d’or constituant l’une des principales ressources économiques du pays. Malheureusement, la pauvreté qui touche les familles et le nombre élevé de sites miniers incitent de nombreux enfants à y travailler. Déscolarisés et victimes de violences physiques et morales, ils sont privés de leur liberté et d’une scolarité normale pour pouvoir choisir leur avenir.
Alors que la Tanzanie connait l’un des plus fort taux de travail infantile en Afrique – plus de 70% des enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent – la région de Geita est particulièrement touchée par ce fléau.
Des conséquences gravissimes pour les enfants
Utilisés pour creuser des galeries dans des puits profonds et instables, les enfants travaillent sous terre jusqu’à 24 heures d’affilée et transportent des charges de minerai plus lourdes qu’eux. Ils souffrent de problèmes respiratoires et de douleurs musculaires et osseuses. Ils peuvent aussi se blesser à tout moment, en maniant des outils inadaptés à leur âge.
Les enfants travaillant dans les mines sont surexposés à des risques d’éboulements, mais aussi à des risques sanitaires graves.
En effet, le mercure est manipulé chaque jour par ces enfants pour extraire l’or du minerai. Ce produit extrêmement toxique et utilisé quotidiennement sans protection engendre des troubles neurologiques qui se manifestent par des tremblements, des problèmes de coordination et de vision, des maux de tête, des pertes de mémoire… Et les professionnels de santé locaux n’ont ni la formation ni les équipements nécessaires au diagnostic et à la prise en charge de ce type d’intoxication.
1 fille sur 3 et 1 garçon sur 7 subissent des violences sexuelles dans le cadre de leur travail
Ces enfants, et en particulier les filles, sont aussi régulièrement confrontés aux violences des adultes. Beaucoup de celles qui se voient confier la vente de nourriture sur les sites miniers sont victimes d’exploitation sexuelle. D’autres se voient forcées à se prostituer pour subvenir aux besoins de leur famille. Les conséquences psychologiques et physiques sont graves : grossesses précoces dangereuses, maladies sexuellement transmissibles comme le VIH/Sida, dépressions,…
Enfin, le travail dans les mines tend à renforcer les problèmes de déscolarisation. Un engrenage sans fin, puisque les jeunes qui ne peuvent accéder à l’école secondaire ou à une formation professionnelle devront chercher un emploi… dans les mines.
Notre programme pour sortir les enfants des mines d’or de Geita
Avec l’appui de l’Union Européenne et de l’Agence Française de Développement (AFD), nos équipes interviennent dans 91 villages des districts de Geita, Nyang’hwale et Chato au nord-ouest du pays, afin de sortir les enfants des mines et les réinsérer dans le système éducatif.
Pour éliminer radicalement le travail des enfants, nous devons d’abord réduire la pauvreté des familles pour qu’elle n’aient plus à envoyer leurs enfants travailler. En créant des systèmes villageois d’épargne et de crédit, les familles ont la possibilité de faire face aux frais de scolarité et investir dans une activité économique viable pour dégager des bénéfices.
À travers un vaste programme de sensibilisation et de formation, il s’agit aussi d’informer les communautés et les employeurs des droits des enfants et des conséquences du travail dans les mines sur leur santé.
Les enfants aussi sont impliqués afin de connaitre leurs droits et mieux les défendre. Ils deviennent alors de véritables ambassadeurs auprès des autres enfants de leur communauté.
Ainsi, la mobilisation de Plan International et l’aide financière fournie ont déjà permis :
- à 5 000 adultes de recevoir un accompagnement dans la création d’activités génératrices de revenus, pour réduire la pauvreté des familles qui incite à faire travailler leurs enfants,
- à 20 000 enfants de sortir des mines d’or et d’être scolarisés,
- de fournir livres, fournitures scolaires et uniformes à 4 000 enfants des communautés les plus pauvres,
- de former des travailleurs para sociaux pour fournir une assistance psychologique aux enfants victimes de violences,
- de créer 65 écoles maternelles,
- de former des enseignant.e.s bénévoles.