Notre objectif est d’améliorer l’accès et la qualité de l’éducation
Paule Michele Ongtokono, responsable du projet AVENIR chez Plan International Cameroun, répond à nos questions pour nous permettre de mieux comprendre les enjeux du programme et nos actions sur le terrain.
QUELS SONT LES OBJECTIFS DU PROJET AVENIR ?
Grâce au projet AVENIR, nous avons pour objectif d’améliorer l’accès et la qualité de l’éducation pour les enfants et les jeunes les plus vulnérables de l’arrondissement de Yaoundé 2, en périphérie de la capitale camerounaise. Pour cela, nous renforcerons les capacités des familles et des communautés à scolariser et maintenir les filles et les garçons à l’école primaire. Nous améliorerons aussi l’environnement scolaire et périscolaire afin d’encourager et favoriser le maintien des enfants à l’école, plus particulièrement des filles qui sont moins scolarisées que les garçons. Et enfin, nous agirons pour réintégrer dans le système éducatif des enfants non ou déscolarisé.e.s, dont au moins 50 % de filles, en cycle primaire, et nous renforcerons les compétences de vie et d’insertion professionnelle des adolescent.e.s.
QUI SONT LES BÉNÉFICIAIRES PRINCIPAUX DU PROJET AVENIR ?
Les principaux bénéficiaires du projet sont les enfants scolarisés dans les écoles publiques de l’arrondissement de Yaoundé 2, environ 13 000 enfants, soit un peu plus de 6 800 filles et 6 500 garçons ainsi que les 300 enfants de 6 à 13 ans à intégrer ou réintégrer dans le système scolaire. De plus, les bénéficiaires du projet sont les 120 jeunes de 14 à 28 ans qui bénéficieront de l’insertion professionnelle. Enfin, parmi ces bénéficiaires, nous dénombrons plus de 600 membres de GVEC (Groupe villageois d’épargne et de crédit) et plus de 1 000 acteurs éducatifs.
QUI SONT LES PARTENAIRES DE PLAN INTERNATIONAL POUR METTRE EN PLACE CE PROJET ?
Pour ce projet, notre organisation travaille avec 3 types de partenaires différents :
- Les Partenaires institutionnels (Ministère de l’éducation de Base et le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille)
- Les Partenaires associés :
- La commune de Yaoundé 2 qui est la zone d’intervention du projet
- L’Association Camerounaise des Femmes Juristes qui a une expertise dans le domaine juridique pouvant bénéficier aux jeunes filles et jeunes femmes de la zone d’intervention
- Les partenaires de mise en œuvre : le projet compte 3 organisations de la société civile locale : l’AJSB (Amicale des jeunes solidaires de la Briqueterie), l’AFHADEV (Association des femmes Haoussa pour le développement) et le CEFAN (Cameroon Education for All Network).
L’AJSB a une expérience dans l’insertion professionnelle des jeunes dans la zone d’intervention du projet. L’AFHADEV, mène depuis la fin des années 2000 des projets dans le domaine de l’éducation avec Plan International, axés sur les filles. Enfin, le CEFAN collabore avec Plan Internationaldans le domaine de l’éducation. Cette association est une experte en plaidoyer dans ce domaine.
POURRIEZ-VOUS DÉCRIRE L’ARRONDISSEMENT DE YAOUNDÉ 2 ? D’OÙ VIENNENT LES HABITANT.E.S DE CET ARRONDISSEMENT ?
La Commune d’Arrondissement de Yaoundé 2 (CAY2) est l’une des sept communes d’arrondissement que compte la ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun. Elle couvre une superficie de 15 km². Sa population est évaluée à près de 300 000 habitant.e.s d’après le recensement général de la population de 2005 et répartie dans les 18 quartiers de sa municipalité. L’activité économique dans la commune est basée sur les services, le commerce, les petits métiers et l’artisanat. Le secteur informel occupe plus de 70 % de l’activité économique.
L’installation des populations dans les quartiers s’est faite par affinité tribale, ethnique ou culturelle : dans les quartiers de la Briqueterie et d’Ekoudou, nous retrouvons en majorité les ressortissant.e.s de la partie nord du Cameroun et du Mali ; les quartiers Carrière et Nkomkana sont dominés par les ressortissant.e.s de l’ouest du Cameroun ; toute la zone rurale (Mbankolo et Febe) est peuplée par des autochtones et le quartier Mokolo par les ressortissant.e.s de la région du centre du Cameroun.
QUELLES SONT LES ACTIVITÉS DE PLAN INTERNATIONAL SUR LE TERRAIN ?
Les activités de Plan International portent sur :
- la sensibilisation des communautés à l’importance de l’éducation des enfants, particulièrement des filles,
- le renforcement des capacités économiques des ménages,
- le plaidoyer auprès des autorités locales,
- l’insertion professionnelle des jeunes et adolescent.e.s,
- la réinsertion scolaire des enfants.
QUELS SONT LES DIFFICULTÉS DE CE PROJET ?
Les principales difficultés sont liées à l’appropriation de ce projet par la mairie qui joue un rôle capital dans l’éducation primaire au Cameroun, mais dont les moyens limités ne favorisent pas une action durable pour assurer l’accès et la qualité de l’éducation des enfants. De même, la réinsertion scolaire des enfants déscolarisés est parfois rendue difficile à cause des frais que cela engendre.