Au Honduras, notre projet « Génération sans violence » apprend aux filles et aux jeunes femmes à se protéger en ayant des conversations ouvertes et franches.
Génesis est décidée à se battre
« On doit respecter l’espace personnel des enfants pour qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils puissent se protéger », déclare Génesis, 12 ans, qui vit à Choluteca, au Honduras, avec sa famille.
Élève confiante, énergique et enthousiaste, Génesis affirme que les filles de sa communauté sont souvent victimes d’abus sexuels et de violences. C’est une menace qu’elle est déterminée à combattre par le biais de la sensibilisation, de l’information et de la formation des filles et des jeunes.
Plus précisément, elle veut :
- Plaider en faveur de l’éducation pour la prévention des abus sexuels
- Partager des stratégies d’autoprotection des filles contre les violences sexuelles
- Encourager les filles à parler de la violence afin de la prévenir.
Le principal problème de ma communauté est la violence
Le Forum économique mondial estime qu’il faudra encore 5 générations pour parvenir à l’égalité des sexes. Aujourd’hui, pour réduire ce délai, Génesis sensibilise sa communauté aux risques et aux dangers, afin que les filles apprennent à se protéger.
« Le premier problème de ma communauté est la violence et les abus sexuels », déclare Génesis. « J’ai entendu parler de plusieurs cas de violence. À l’école, un homme a essayé d’attaquer une fille et de lui faire du mal. Mais quelqu’un est arrivé et l’a sauvée ».
« Elle est traumatisée. Elle ne veut plus sortir, elle a peur que ça se reproduise », explique Genesis, qui ajoute avec lucidité : “Cela pourrait m’arriver à moi aussi.”
Apprendre à percevoir les signes d’alerte
Après avoir participé à des ateliers organisés par Plan International France dans le cadre de notre programme Génération sans violence, Génesis a appris à utiliser son sixième sens, sa capacité à percevoir les menaces ou les dangers possibles. En apprenant à évaluer les risques pour leur sécurité, les filles seront mieux équipées pour se protéger.
Aujourd’hui jeune leader dans sa communauté, Génesis partage ses connaissances avec d’autres enfants. Elle discute régulièrement de l’importance de l’autoprotection, de la manière d’identifier les signes d’alerte et des moyens de renforcer le respect de l’espace personnel.
Et parler de la violence pour la prévenir
Avec des conseils clairs pour les autres enfants, Génesis appelle à une plus grande sensibilisation et encourage des conversations ouvertes et franches : « Tout comme j’ai reçu une formation sur les abus sexuels, je veux en faire bénéficier les autres pour les protéger de la violence qui sévit dans ma communauté ».
« Le message que j’envoie à tous les enfants est de parler des abus sexuels, de parler des parties du corps, de les nommer correctement… Il est important de parler de la violence pour la prévenir », conclut Génesis.
Comment Plan International a aidé
Le programme Violence-Free Generation de l’ONG Plan International enseigne aux filles et aux jeunes femmes des techniques d’autoprotection et les sensibilise aux risques liés à la violence et aux abus sexuels. En collaboration avec les communautés, nous aidons à identifier des problèmes de la communauté et à mettre en place des initiatives pour les résoudre.
Le programme « Génération sans violence » renforce les mécanismes de protection de la communauté et met en œuvre des méthodes de protection, en particulier avec les parents et les personnes qui s’occupent des enfants. La participation active de la communauté, combinée à l’assistance technique et aux ressources fournies par Plan International France, est importante pour créer une communauté plus sûre et plus résiliente, où les enfants comme Génesis peuvent grandir dans un environnement protecteur et proactif.
En chiffres
Au Honduras, entre 2021 et 2022, plus de 3 000 cas d’abus sexuels sur des enfants âgés de 8 à 15 ans ont été signalés. Les filles sont les plus touchées, représentant 89 % des plaintes. Ces données indiquent une augmentation de la violence sexiste à l’encontre des jeunes. Étant donné que 30 % de la population du Honduras est de sexe féminin et a moins de 15 ans, il est urgent de s’attaquer à ce problème.