Ann, Winnie et Quline sont trois jeunes femmes du Kenya qui entendent bien briser les stéréotypes sexistes dans le monde du travail. Toutes les trois ont décidé d’apprendre des métiers jusque-là réservés aux hommes.
Ann, Winnie et Quline sont étudiantes dans le même centre de formation professionnelle à Nairobi. Celui-ci offre une grande variété de formation : restauration, coiffure, gestion d’entreprise… Cependant, ces trois jeunes femmes ont décidé qu’elles voulaient s’orienter vers des carrières traditionnellement réservées aux hommes.
Ann, 19 ans et future soudeuse
« Je voulais apprendre des compétences considérées comme masculines, pour montrer au monde que les femmes, aussi, peuvent le faire. »
Ann vient de la région de Machakos. Elle a décidé d’apprendre la soudure. « La soudure m’a permis de me concentrer sur un projet jusqu’à son terme. »
Ayant grandi dans une famille de 7 personnes, Ann ne pouvait pas imaginer qu’un jour elle deviendrait experte en quoi que ce soit. Ses parents ne pouvaient pas se permettre de l’envoyer à l’université. Étant la deuxième née, elle devait s’occuper de ses frères et sœurs plus jeunes une fois ses études secondaires terminées.
Ce n’est que lorsqu’elle a entendu parler d’une possibilité de bourse offerte par Plan International qu’elle a osé espérer un avenir meilleur. Ann a été acceptée et a pu commencer la formation de 6 mois en soudure.
« Je voulais apprendre des compétences considérées comme masculines, pour montrer au monde que les femmes aussi peuvent le faire », affirme-t-elle.
Winnie, 19 ans, spécialisée dans le câblage automobile
« Je voulais envoyer un message fort au monde : ce que les hommes peuvent faire, les femmes peuvent le faire aussi et même mieux. »
Winnie, 19 ans, a opté pour l’électricité et l’électronique. « Je voulais envoyer un message fort au monde : ce que les hommes peuvent faire, les femmes peuvent le faire aussi et même mieux », explique-t-elle.
Élevée uniquement par sa mère, Winnie ne savait pas quoi faire après avoir terminé le lycée. « Ma mère travaille dans un hôtel qui prépare généralement de la nourriture pour les ouvriers du bâtiment de la région. Elle gagne très peu et n’avait pas assez d’argent pour me payer l’université. Lorsque j’ai terminé mes études secondaires, je l’ai rejoint dans son entreprise pour augmenter nos revenus. C’est à cette époque qu’un parent a parlé à ma mère d’une bourse offerte par Plan International pour soutenir les jeunes vulnérables. Je n’ai pas hésité. J’ai postulé et je suis allée passer un entretien. J’ai réussi et obtenu un poste au centre de formation. C’était un rêve qui se réalisait. »
« Les hommes n’aiment pas voir une femme faire un tel métier. »
Winnie a décidé de se spécialiser dans le câblage automobile. Après avoir réussi sa formation avec brio, elle vient de terminer aussi avec succès un stage de trois mois et a de grands espoirs pour son avenir.
« J’espère qu’un jour je pourrais créer mon atelier de câblage de véhicules automobiles. Je veux aider plus de filles et de garçons à acquérir des compétences et une expertise dans le domaine de l’électronique et du câblage électrique », dit-elle.
Bien que Winnie soit optimiste quant à sa nouvelle vie, elle raconte que travailler dans univers entièrement masculin n’est pas facile tous les jours. « J’ai subi du harcèlement de la part de mes collègues et une rude concurrence. Les hommes n’aiment pas voir une femme faire un tel métier. Cela ne m’a cependant pas découragé. Je suis devenue encore plus volontaire, déterminée et prête à affronter le monde. »
Quline, 20 ans, future ingénieure électricienne
Quline, 20 ans, est née et a grandi dans un bidonville de Nairobi. Elle a dû se battre pour devenir électricienne.
« Je viens d’une famille de trois enfants et je suis la plus jeune. J’ai été élevée par ma mère après le décès de mon père quand j’étais très jeune. En tant que jeune fille, grandir dans un bidonville n’a pas été facile. J’ai traversé tellement de situations difficiles. Je ne pouvais pas imaginer qu’un jour les choses changeraient. »
Dès son jeune âge, Quline a voulu devenir électricienne. Enfant, elle bricolait déjà des voitures, connectait des fils et réparait des radios, alors s’inscrire au cours d’installations électriques et d’électroniques était une opportunité incroyable pour elle.
« J’ai rejoint le programme de Plan International immédiatement après avoir terminé mes études secondaires. J’ai achevé ma formation de 6 mois et maintenant je termine un stage de 3 mois.
J’ai acquis beaucoup d’expérience et en même temps j’ai appris beaucoup de nouvelles choses. J’ai maintenant les connaissances nécessaires pour entretenir une machine, la démarrer et l’arrêter. Je connais les précautions à prendre lors de la manipulation d’une machine. C’est un rêve devenu réalité.
Ma mère est tellement fière de moi. Je me souviens d’une fois où nous avons eu un problème électrique à la maison. Ma mère était inquiète car à ce moment-là, elle n’avait pas l’argent pour appeler un électricien. Quand je lui ai dit que je le réparerai, elle ne pouvait pas le croire. J’ai résolu le problème grâce aux connaissances que j’avais apprises à la formation. Elle était très heureuse et vraiment fière de moi. J’aimerais poursuivre ma carrière et devenir ingénieure électricienne. »
Des résultats prometteurs
L’objectif de ce projet est de créer des opportunités pour les jeunes vulnérables, en particulier les jeunes femmes. Il a pour ambition d’améliorer l’accès à l’emploi des femmes dans les domaines techniques qui sont actuellement réservés aux hommes.
Le projet vise à inscrire 180 jeunes femmes (90 %) et hommes à des cours dans des centres d’enseignement et de formation techniques et professionnels afin d’acquérir une expérience pratique et technique.