A l’occasion du 10ème anniversaire du Groupe Enfance, dont Plan International France fait partie, l’évènement annuel du collectif, Objectif Enfance, a eu lieu à Apprentis d’Auteuil à Paris le 27 novembre 2024. Les participant·e·s se sont réuni·e·s autour du sujet fondamental des droits des enfants à l’international et en particulier sur l’importance de la participation des enfants pour la réalisation de leurs droits.
Cet événement s’est ouvert par une plénière introductive qui a fait état de dix ans d’engagement et d’actions du Groupe Enfance, et de ses principaux succès, tels que la checklist permettant l’intégration de l’approche basée sur les droits de l’enfant dans les cycles de projets, l’influence de politiques publiques comme la LOP-DSLIM ou la stratégie humanitaire de la France.
Puis, les participant·e·s ont eu l’opportunité de découvrir les programmes des membres du Groupe Enfance lors d’une bibliothèque humaine. Plusieurs ateliers tournants ont été organisés en simultané, abordant divers sujets : la participation des enfants dans le plaidoyer par Apprentis d’Auteuil et le PFSCE, l’écriture de contes inclusifs pour sensibiliser les enfants à leurs droits par Ecpat France, la participation des enfants via un projet de radio communautaire en Côte d’Ivoire par SOS Villages d’Enfants, les Clubs Droits de Madagascar pour échanger sur les droits des enfants avec Un Enfant par la Main, et enfin, un parcours interactif sur l’éducation et la nutrition dans les camps de déplacé·e·s en Syrie par World Vision France.
Une démonstration de Tahteeb à également eu lieu dans l’après-midi, il s’agit d’une forme traditionnelle d’arts martiaux égyptiens aussi appelé la “danse du bâton”, réalisée par Kermina et Pola, qui a permis de souligner l’importance de l’égalité de genre ainsi que de la participation des filles dans cet art, qui, jusqu’en 2016 était réservé aux hommes.
L’après-midi s’est poursuivie par une conférence inversée, modérée par Hynd Ayoubi Idrissi, Membre du Comité des droits de l’enfant de l’ONU. Celle-ci rassemblait Thani Mohamed-Soilihi, Secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats Internationaux, et Perrine Goulet, Députée et Présidente de la Délégation parlementaire aux droits des enfants. Iels ont pu échanger avec des enfants et jeunes: Kaningbé, Véronique, Kermina et Pola.Kaningbé à 23 ans et est guinéenne, étudiante en Sciences Politiques en France, activiste au sein du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée depuis ses 16 ans et membre du Plan des Jeunes, mouvement animé par Plan International France et qui réunit des jeunesses engagées en faveur de l’égalité de genre et des droits des enfants dans le monde. Véronique est une jeune malgache de 18 ans, accompagnée par Ecpat France. Enfin, Kermina et Pola sont de jeunes égyptien·ne·s, de 16 ans et 14 ans, membres de l’équipe sportive Tahteeb d’Egypte, accompagné·e·s par l’association Partage.
Les enfants et jeunes ont témoigné de leur expérience de la participation dans leurs pays et de leur engagement en faveur de la réalisation des droits de l’enfant. Kaningbé a expliqué qu’en Guinée 54 % des filles sont victimes de mariage d’enfants, 95 % des filles et femmes âgées de 14 à 49 ans ont subi l’excision, et 39 % des enfants avant 14 ans ont également subi cette pratique. Les cas de violences sexuelles, notamment de viol, sont en hausse, et 70 % des victimes de viol sont des filles de moins de 12 ans. Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée a mené des campagnes de plaidoyer pour demander un âge légal du mariage à 18 ans, comme pour les garçons. Le CJFLG a obtenu cette victoire législative en 2018. Véronique a aussi abordé l’augmentation de la violence envers les enfants, à Madagascar, notamment l’exploitation sexuelle, souvent facilitée par Internet, qui touche particulièrement les filles.
Les jeunes et les enfants ont ensuite formulé leurs recommandations. Kaningbé a demandé des engagements des décideur·euses politiques, tels que l’amélioration de la régulation en ligne contre le cyberharcèlement, un soutien financier pour les organisations de jeunes,y compris pour des services de santé mentale, une participation plus active des jeunes dans les décisions. Véronique a recommandé la mise en place de programmes d’éducation complète à la sexualité, l’enseignement de contes inclusifs et une justice accessible et sans corruption pour les enfants. Kermina et Pola ont souligné que, devenant sujet·e·s de droits, les enfants ont besoin d’outils pour agir et voir leurs recommandations prises au sérieux.
Perrine Goulet a ensuite souligné l’importance de l’éducation des filles pour leur permettre de vivre sans violences ni mariages précoces forcés et Thani Mohamed-Soilihi a insisté sur la lutte contre les violences fondées sur le genre et l’accès à l’éducation. Hynd Ayoubi Idrissi a souligné la nécessité de faire connaître aux premier.es concerné.es la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et les droits des enfants en général, de manière inclusive. Elle a également rappelé le rôle des parlementaires dans la mise en œuvre des recommandations des jeunes, des enfants et du Groupe Enfance.