Aujourd’hui, le Forum Génération Égalité aurait dû s’ouvrir avec l’ambition d’un programme transformatif visant à réaliser des progrès immédiats et durables en vue d’atteindre l’égalité des genres. Ce moment important – 25 ans après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et
la Déclaration et le Programme d’action de Beijing – a été reporté à cause de la crise sanitaire mondiale sans précédent du COVID-19.
Mais l’engagement de Plan International et des autres organisations reste ferme. Découvrez la lettre ouverte pour une éducation de qualité pour
les filles, essentielle à l’atteinte de l’égalité de genre.
L’éducation doit être un pilier essentiel dans les efforts que nous menons pour parvenir à l’égalité de genre
Les recommandations suivantes ont été élaborées dans le cadre d’un processus de consultation élargie avec une centaine d’organisations internationales et de la société civile du secteur de l’éducation issues du monde entier, dont la Coalition Education, Education Cannot Wait, GCPEA, CME, PME, Malala Fund, ODI, Plan International, UNESCO, UNGEI, UNICEF, UNICEF France, Save The Children, les coalitions nationales et régionales de la CME et les partenaires locaux y compris la Coalition camerounaise Education pour Tous :
« Ensemble, nous appelons l’organisateur du Forum Génération Égalité, ONU Femmes, les pays hôtes – la France et le Mexique – ainsi que les dirigeant·e·s mondiaux des coalitions d’action du Forum Génération Egalité à garantir qu’une éducation de qualité pour les filles fasse partie intégrante des efforts visant à obtenir des changements significatifs en faveur des femmes et des filles et d’une société plus inclusive.
Identifiée comme une question transversale pour les six coalitions d’action, l’éducation des filles est bien plus que cela.
L’éducation des filles est un droit humain fondamental, inscrit dans divers instruments, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la Convention internationale des droits de l’enfant. Le droit des filles à l’éducation, mais également dans et par l’éducation, est réaffirmé dans le cadre d’action « Éducation 2030 » ainsi que dans le quatrième Objectif de Développement Durable.
L’éducation des filles leur permet d’accéder à l’ensemble de leurs droits. Elle est également un pilier fondamental de la croissance économique, de l’atténuation du changement climatique et de la résilience. Elle œuvre à la promotion de la paix et contribue aux objectifs de développement en matière de santé et d’éducation des enfants. L’éducation est essentielle pour atteindre l’égalité des
genres et a le pouvoir de transformer les normes sociales néfastes qui empêchent les filles et les femmes de jouir de leur autonomie et de réaliser leur plein potentiel.
L’éducation des filles est plus que jamais cruciale, la pandémie actuelle ayant affecté le droit à l’éducation de plus de 90 % de la population étudiante mondiale. Au pic de la crise, plus de 1,5 milliard d’enfants, dont 767 millions de filles, ont vu leur éducation interrompue. Le droit à l’éducation était déjà incertain avant le COVID-19 pour les filles confrontées à des discriminations
liées notamment à leur handicap, leur lieu de résidence, leur groupe linguistique ou ethnique ainsi que pour les filles vivant dans les pays déjà affectés par des crises.
Les situations d’urgence exacerbent les inégalités préexistantes. Plus longtemps les écoles restent fermées, plus les filles sont exposées à des risques accrus de violence basée sur le genre, de mariage précoce et forcé et de grossesse précoce et non désirée, d’exploitation (économique ou sexuelle), de traite des êtres humains, entre autres. Et de nombreuses filles courent le risque de ne jamais retourner à l’école, une fois celle-ci réouverte : selon les premières estimations jusqu’à 10 millions de filles seraient concernées.
Nous appelons tou·te·s les dirigeant·e·s à renforcer l’importance et le rôle central de l’éducation pour les droits des femmes et des filles.
Nous demandons des engagements tangibles, concrets, significatifs, pourvus en ressources, par le biais d’un financement bilatéral et multilatéral de l’éducation des filles accompagné d’engagements clairs des États à augmenter les budgets nationaux pour l’éducation.
Nous restons à vos côtés pour faire en sorte que toutes les filles puissent exercer leur droit à l’éducation et que personne ne soit laissé pour compte. »