À l’occasion du forum mondial 3Zéro – anciennement forum Convergences –, l’ONG Plan International France organisait le 5 septembre 2022 une table ronde autour de la thématique de l’engagement des jeunes : « Jeune et engagé∙e : tu es légitime ! Comment lutter ensemble contre les inégalités ? » Un débat riche et passionné sur la nécessité de laisser la place aux jeunesses engagées. Retour sur un évènement qui pousse à la mobilisation !
« S’engager, c’est inspirer, connecter, impacter, avec pour point de départ qu’on est tout∙e∙s capables de faire de grandes choses ! », affirme d’emblée Hikma Djoumoi, administratrice d’Engagé·e∙s et Détermin∙é∙es et co-fondatrice de l’association Act’ICI. Elle lance le débat, entourée de Favour Reke, modératrice et membre du Plan des Jeunes, Juliette Bénet de l’ONG Plan International France, Lauren Bastide, journaliste et créatrice du podcast La Poudre, Valérie Becquet, sociologue et professeure à Cergy Paris Université et Thibaut Lespagnol, du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE).
« J’ai toujours voulu être actrice de ma génération et changer les choses ! », Favour, membre du Plan des Jeunes
Rapidement, la définition de l’engagement fait consensus. Selon Lauren Bastide, l’engagement se vit au quotidien pour des causes nationales comme internationales. « Il ne faut pas oublier le caractère protéiforme de l’engagement des jeunes », rebondit alors Valérie Becquet. Au sein du MEAE, on observe selon Thibaut Lespagnol une mutation de la mobilisation des jeunes, avec davantage de parcours individuels tournés vers la solidarité internationale.
« La légitimité ne se demande pas, elle se revendique : il faut agir sans se poser la question ! », Hikma, d’Act’ICI
Le débat se poursuit sur la question de la légitimité qui freine les jeunes dans leur engagement. « On a l’impression qu’on dit tellement de choses et que le gouvernement et surtout les médias nous ignorent », déplore une militante du réseau féministe #NousToutes depuis la salle. Alors, comment dépasser les obstacles rencontrés ? Selon Valérie Becquet, il faut accueillir toute forme de mobilisation, sans limiter la participation des jeunes. Tous les panélistes se rejoignent et affirment qu’ONG, média, élu∙e∙s et institutions ont un rôle primordial à jouer pour écouter mais aussi outiller, former et autonomiser les jeunes dans leur engagement. La représentation reste également un enjeu primordial.
Un manque criant de représentation des jeunes, en particulier des jeunes femmes
« Comment voulez-vous que les jeunes femmes puissent à leur tour s’engager lorsque les femmes expertes ne constituent que 13 % des prises de paroles dans les médias ? », interroge Lauren Bastide. Cette question du manque de représentation des jeunes et de leur intégration dans le débat public fait l’unanimité. « En tant que jeune femme racisée, j’ai dû combattre les a priori et défendre la cause de mon association », partage à son tour Hikma Djoumoi. Le témoignage de la jeune militante pose la question de l’inclusion de tous les jeunes, en particulier des filles et des minorités. Thibaut Lespagnol rappelle quant à lui que le ministère s’engage à travailler avec l’ensemble des mouvements de jeunesses.
Après 1h30 de débat, le mot de la fin revient à Wahabou, jeune activiste engagé pour l’égalité filles-garçons auprès de Plan International au Burkina Faso, qui témoigne à travers une vidéo : « Les jeunes doivent trouver les solutions aux multiples crises qui nous entourent pour créer un monde égalitaire et juste ! ».
Retrouvez les meilleurs moments du débat en vidéo :