Olivia et Faridah habitent Kampala, la capitale de l’Ouganda. Elles sont quotidiennement victimes de harcèlement de rue et de violences sur le chemin de leur travail et réclame que les choses changent. Plan International leur vient en aide avec son projet pour rendre les villes plus sûres. Découvrez leurs témoignages.
Kampala est la capitale de l’Ouganda. Depuis les années 80, la ville a vu sa population quadrupler mais les autorités locales n’ont pas réussi à suivre la cadence. La capitale n’est pas adaptée pour accueillir ses 2 millions d’habitants et cela crée de nombreux dangers pour les filles.
Elles sont trop nombreuses à être chaque jour victimes de harcèlement sexuel et de violences dans les espaces publics. Plan International a développé, en partenariat avec l’organisation Femmes et Villes de l’ONU, un projet pour rendre les villes plus sûres afin de mettre un terme à ce phénomène.
Dans le cadre de ses actions de sensibilisation des communautés, Plan International a recueilli les témoignages de Faridah et Olivia, deux jeunes filles qui subissent quotidiennement le harcèlement de rue sur le chemin du travail.
Faridah, 17 ans
« Mon nom est Faridah, je suis membre du club de sécurité de Kampala. Je commence mon travail à 18 heures tous les jours, je prépare et vends des sandwichs. Il est situé à 1 kilomètre de chez moi. Je dois traverser plusieurs endroits dangereux pour m’y rendre et en repartir tous les soirs.
Mon chemin est composé de canaux et de tunnels sombres où je ne vois pas à plus de 20 mètres devant moi. C’est là où les toxicomanes attaquent les passants. Il y a aussi les voitures abandonnées qui sont des cachettes pour les voleurs et les violeurs.
j’ai peur de rentrer chez moi et de me faire attaquer par ceux qui se cachent dans l’ombre
Mon plus grand défi, c’est d’affronter les chauffeurs de taxi-moto et les hommes qui travaillent dans les différents garages qui bordent ma route. Ils me chahutent et me touchent partout où je ne veux pas. Comme mon travail se termine après minuit, j’ai peur de rentrer chez moi et de me faire attaquer par ceux qui se cachent dans l’ombre, ce sont des chauffeurs de taxi-moto drogués, pour la plupart d’entre eux.
Pendant la saison des pluies, je gagne moins d’argent car mon lieu de travail est régulièrement inondé. Quand il pleut je n’ai pas d’autre choix que de prendre un taxi-moto. Les chauffeurs conduisent dangereusement et parfois en état d’ivresse. Ils leur arrivent aussi d’être stoppés par des criminels qui veulent voler leur passager.
Je souhaiterais que la police arrête les toxicomanes qui me harcèlent »
Olivia, 17 ans
« Moi, je m’appelle Olivia, je suis aussi membre du club de sécurité de Kampala. J’ai 17 ans et je vis avec ma tante. J’utilise les taxi-motos pour me rendre au travail, à 2 kilomètres de chez moi.
Je suis souvent victime de harcèlement de la part des chauffeurs, ils me forcent à les tenir par les hanches quand je suis sur leur moto. Si je refuse, ils abusent de moi et après disent à leurs amis de m’insulter.
Beaucoup de clients me font des avances sexuelles et me menacent de ne plus venir si je ne cède pas
Quand je commence tôt le matin, je passe par des endroits pauvres et désaffectés, je croise des voleurs qui me poursuivent. Je dois alors me mettre à crier pour demander de l’aide. La plupart du temps personne ne vient m’aider car on pense que je dois de l’argent à ces hommes ou que je suis moi-même une voleuse.
Je travaille dans une petite banque, beaucoup de clients sont des hommes mariés ; ils me font des avances sexuelles et me menacent de ne plus venir si je ne cède pas. Mes patrons me demandent parfois d’accepter leurs avances pour ne pas perdre de clients. C’est très pénible pour moi mais je dois l’accepter pour ne pas perdre d’argent.
Je souhaite que les chauffeurs de taxi-moto reçoivent des formations et apprennent à nous respecter, que la police arrête les dealers de drogues et que les autorités détruisent les immeubles abandonnés. Moi et les autres filles pourrions alors être plus en sécurité. ».