À juste 3 ans et demi, Liliana et Diana sont récemment arrivées avec leur mère au centre d’accueil des réfugié·e·s dans le centre de la Moldavie, après avoir fui le combat au sud de l’Ukraine. Elles font désormais partie des 2,2 millions d’enfants en Moldavie venus d’Ukraine qui vivent aujourd’hui sous le statut de réfugié.

Le déplacement des enfants venus d’Ukraine : Traumatisme, incertitude et déscolarisation

En racontant leur parcours, leur mère Liudmilla nous explique : « Je dirais que nous avons eu de la chance parce que nous n’avons pas été beaucoup bloqué sur le chemin. Mais c’était quand même angoissant pour une mère avec deux filles. Nous n’avions aucune idée de l’endroit où nous allions parce que c’est un tout autre pays. Mais ce qui m’inquiétait le plus c’était les rumeurs qui disaient que de nombreuses femmes accompagnées d’enfants disparaissaient tout simplement : dès qu’elles quittaient le pays, leur famille perdait contact avec elles. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je devais être extrêmement vigilante. »

Trouver un endroit en sécurité est une nécessité vitale pour les enfants et leurs parents. C’est pourquoi, Plan International est partenaire de l’association Amici di Bambini qui dirige l’école primaire où se rendent Liliana et Diana presque tous les après-midi pour jouer. Depuis le premier jour où le centre d’accueil de la région a commencé à accueillir des réfugié·e·s, l’école a elle aussi ouvert ses portes pour accueillir les enfants ukrainiens de tous les âges, leur parents et tuteur·trice·s.

« Nous avons été très bien reçues, on s’est bien occupé de nous. Et mes filles adorent être ici ! Ça leur a pris un jour ou deux pour s’adapter mais elles se sentent bien mieux ici qu’avant à la maison quand nous étions constamment cachées dans l’abri anti-aérien. Elles devenaient de plus en plus anxieuses à force d’entendre continuellement les sirènes. Je n’avais aucun moment de répit parce que je me sentais tout le temps en danger et encore plus quand nous étions dehors. Mes filles ressentaient ma peur et elles en ont été impactées. »

– Liudmilla, mère de Liliana et Diana

Le niveau d’anxiété parmi les mères reste élevé et cela s’explique par la difficulté à gérer les incertitudes, les annonces régulières de décès, les destructions ou les blessures subies et l’inquiétude constante pour leurs conjoints, leurs parents et les membres de leurs familles restés en Ukraine.

Amici di Bambini est conscient de l’importance de s’assurer également de la santé des parents et des tuteur·trice·s. Une enseignante dans cette école, se rappelle un évènement de ce genre, quand une mère s’était mise à pleurer après que son mari lui ait téléphoné pour lui annoncer une mauvaise nouvelle à propos de leurs ami·e·s en Ukraine.

« Nous l’avons emmené ici, nous l’avons tenu dans nos bras et nous l’avons soutenu en tant qu’ami·e·s et psychologues et elle a pu sortir de cette terrible période. Nous nous soutenons les uns, les autres, nous sommes comme une famille. »

Le retour à la normalité grâce à l’école pour les enfants réfugié·e·s : un personnel formé à la santé psychosociale en moldavie

Une des enseignantes qui organisent des activités quotidiennes au centre, Nina Secrieru explique les conséquences du conflit en Ukraine sur les enfants « Pendant les premiers jours, notre approche est principalement psychologique afin de réduire l’anxiété des enfants et de les encourager à venir jouer avec nous dans cette école primaire. C’était difficile au début, parce que beaucoup d’enfants sont arrivés d’un coup, mais maintenant on remarque qu’ils se remettent progressivement à sourire. Les enfants recommencent à jouer et ne sont plus effrayés quand nous accueillons de nouvelles personnes. »

Aujourd’hui le centre est en effervescence avec le bruit des enfants qui jouent et qui se précipitent dans la cours de récréation. Nina reconnait le rôle majeur que le centre a joué pour aider les enfants à se remettre du traumatisme qu’ils ont vécu ou dont ils ont été témoins. Notamment en leur offrant l’opportunité de retrouver un semblant de normalité grâce au jeu.

« La plus grande problématique au départ, c’est que les enfants avaient du mal à réguler leurs émotions, ils avaient la tête ailleurs et n’arrivaient pas à se concentrer sur une seule chose, affirme Nina. Leurs premiers dessins représentaient des chars d’assaut, peints avec des couleurs sombres et il en ressortait une impression lugubre. Nous avons toujours ces dessins mais nous les mettons de côtés pour ne pas qu’ils soient à la vue de tous. »

Plan International travaille aux côtés de partenaires locaux afin de garantir la santé mentale et d’assurer un soutien psychosociologique pour les enfants et les adolescent·e·s déplacés à cause du conflit en Ukraine. En créant des espaces sécurisés équipés de jouets, de jeux et d’un personnel formé en soin psychosociologique de première urgence, les enfants peuvent prendre part à des activités amusantes, jouer et retrouver une routine normale.

En tant que mère de jumelles, Liudmilla a pleinement conscience du soutien que Nina et ses collègues apportent ici. « Ils ont toujours des activités pour les enfants. C’est une aide incommensurable ! Surtout parce que mes filles sont dans une phase d’apprentissage très active et qu’elles ont toujours besoin de faire quelque chose. »

Plan International travaille avec des partenaires locaux pour soutenir les enfants affectés par le conflit en Ukraine. En Moldavie, Plan International concentre ses efforts afin d’aider les enfants en transit, les centre d’accueil pour réfugié·e·s et les communautés d’accueil en se focalisant sur les zones non desservies dans les régions du Nord et du Sud de pays

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