L’UNESCO et l’ONG Plan International France, en collaboration avec son conseil consultatif de jeunes et avec le soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), ont célébré le 11 octobre 2018 au siège de l’UNESCO la 7e Journée internationale de la fille. Une soirée autour de la thématique « Apprendre pour s’émanciper » pour rappeler que toutes les filles peuvent décider de leur avenir grâce à l’éducation. Retour sur cet évènement mémorable.
Audrey Azoulay cède symboliquement sa place à Kadiatou
C’est face à une salle comble que la nouvelle directrice générale de l’UNESCO prend la parole : « Une éducation de qualité permet de briser la chaîne des inégalités et donne aux filles la possibilité de décider de la vie qu’elles veulent mener ».
La jeune femme qui tient ces propos est guinéenne et a 17 ans. Ce n’est pas Audrey Azoulay, mais Kadiatou à qui la directrice générale de l’UNESCO depuis Erevan en Arménie a symboliquement confié sa place, le temps de cette célébration de la Journée internationale des filles. Plus de 1 000 prises de poste ont eu lieu dans plus de 70 pays, une façon de souligner l’importance de l’émancipation des filles et de l’égalité de genre.
Les deux femmes ont des convictions fortes en commun : « Aucune société ne prospérera sans des filles éduquées et autonomes prenant pleinement part au monde qui nous entoure ! », conclut l’activiste Kadiatou, partenaire de l’ONG Plan International. Dans son message vidéo introductif, Audrey Azoulay rappelle qu’une « fille éduquée est une force de changement. Donner aux filles les moyens d’apprendre et de s’émanciper constitue la promesse d’un monde meilleur. C’est dans cet esprit que j’ai demandé à Kadiatou, au parcours remarquable, notamment du fait de son combat contre les mariages forcés, de me représenter. »
Apprendre pour s’émanciper : les jeunes à l’honneur
« Nous avons besoin d’un monde où les filles sont visibles et entendues ! », affirme en écho Yvan Savy, directeur de Plan International France. Des voix essentielles, « pour atteindre les Objectifs de développement durable », confirme Cyrille Pierre, directeur du développement durable au sein du MEAE à qui est remis le rapport Les droits des filles sont des droits humains de l’ONG.
Place aux jeunes sur la scène. Aïcha et Anaïs du Plan des Jeunes, le conseil consultatif des jeunes de Plan International France, interrogent le public sur leur connaissance des droits des filles. Réponse : la parité ne suffit pas à atteindre l’égalité, il faut encore lutter contre tous les facteurs de déscolarisation des filles – violences de genre en milieu scolaire, absence de latrines séparées filles-garçons.
Et autour de la table de discussion. Quelles sont les compétences clés à transmettre aux filles pour leur émancipation sociale et économique ? Sakshi d’Inde, Ibrahima de Guinée, Diane de France dialoguent avec l’Agence française de développement (Véronique Sauvat, responsable de la division éducation-formation-emploi), la fondation Schneider Electric France (Gilles Vermot Desroches, délégué général) et les lauréats du prix Unesco pour l’éducation des filles et des femmes, Zoe Simpson et Mohamed Abdelrahman, de Jamaïque et d’Égypte.
À 19 ans, Sakshi est la plus jeune : « Mon père ne voulait pas que je quitte la maison pour étudier, mais ma mère l’a convaincu que ma vie serait meilleure si je le faisais. » Bénéficiaire du programme Saksham de formation professionnelle et d’accès à l’emploi mis en œuvre en Inde par Plan International, elle souhaite devenir entrepreneure : « Mon message aux filles, c’est de ne pas laisser les autres décider à leur place ! ».
Ibrahima préside à 23 ans le conseil consultatif des jeunes de Guinée et évoque l’importance d’impliquer les garçons dans la lutte pour l’égalité de genre : « La lutte pour les droits des filles se fait avec les garçons et pas contre eux. Ce sont avant tout les droits Humains ».
Toujours en qualité de directrice générale de l’UNESCO, Kadiatou clôture la première partie de l’évènement : « Grâce à l’éducation, les filles ne seront plus considérées comme des victimes, mais comme des actrices du changement », laissant place à la cérémonie de remise du Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes.
Lauréats du Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes
Le Prix récompense les contributions innovantes et exceptionnelles en faveur de l’éducation des filles et des femmes. Il est financé par le gouvernement de la République populaire de Chine et est décerné chaque année à deux lauréats. Le Prix est pionnier en sa nature à l’UNESCO et joue un rôle unique pour mettre en valeur les projets qui améliorent les perspectives d’éducation des filles et des femmes et, par conséquent, leur qualité de vie.
La sous-directrice générale pour l’éducation, Stefania Giannini conclut cette belle cérémonie : « Connaissance, confiance en soi et émancipation : l’éducation des filles est la clé ! »