Alors que le Salvador entre dans son troisième mois de confinement, les violences sexistes ne cessent d’augmenter. Pour lutter contre ce phénomène, Dayana, 14 ans, met en place des réseaux de solidarité virtuels pour les filles et les femmes de sa communauté.
L’impact du confinement sur les filles et les femmes
Dayana, 14 ans, est membre de l’école de Plan International pour le leadership féminin au Salvador. Parfaitement consciente de ses droits, elle est déterminée à être traitée comme l’égale de son frère cadet.
Depuis que les écoles ont fermé pour lutter contre la propagation du Covid-19, Dayana et son frère ont beaucoup de temps pour jouer ensemble. C’est comme si la vie avait ralenti dans leur village rural de la région de San Vicente. Dayana passe aussi son temps à participer aux tâches ménagères et au jardinage, à prendre soin de ses lapins et à étudier.
Alors que le pays entame son troisième mois de confinement, la jeune fille observe la montée du stress et de l’anxiété au sein de sa communauté. Elle s’inquiète pour les filles et des femmes, à qui le confinement fait courir de plus grands risques.
« Il est difficile de nous adapter à cette nouvelle situation. Ce qui m’inquiète le plus est que la violence contre les femmes et les filles a fortement augmenté dans le pays. », témoigne Dayana.
Les études menées par l’ONG Plan International montrent que, en contexte de crise, les adolescentes sont particulièrement vulnérables. Les femmes et les filles ont davantage de risques d’être victimes de violences : forcées de rester chez elles par les mesures de confinement, elles sont de plus en plus isolées et n’ont plus accès à leurs réseaux de solidarité habituels.
Des réseaux de solidarité pour prévenir la violence
Dayana appelle à davantage de soutien pour les femmes et les filles en période de confinement :
« Nous pouvons arrêter la violence, nous pouvons dire NON. Je ne veux plus de féminicides. ».
« Mon corps, avec ou sans habits, ne doit pas être touché ! »
Selon Dayana, l’unité est un mécanisme nécessaire pour prévenir la violence. Il faut que les femmes et les filles travaillent ensemble.
« Les femmes font confiance aux autres femmes, parce que s’il se passe quelque chose. Nous recevrons le soutien des personnes qui nous aiment et nous estiment. Ne restez pas silencieux.ses. ».
Pour soutenir les autres filles en confinement dans sa communauté, Dayana a mis en place des réseaux virtuels, pour rester en contact même en cas d’urgence.
« Les réseaux sont un moyen de rester proche de nos collègues et nos amis malgré la distance physique », explique Dayana. « Nous parlons par WhatsApp, Messenger ou Facebook, parce que nous ne pouvons pas communiquer de vive voix. »
Même s’il n’y a eu aucun cas déclaré de violence sexiste dans sa communauté, Dayana ne baisse pas sa garde. « Ce que nous voulons, c’est l’élimination de tous les types de violence. »